RDC : 60 jeunes de Kinshasa invités à s’approprier les résolutions 1325 et 2250 de l’ONU pour les femmes et les jeunes

RDC : 60 jeunes de Kinshasa invités à s’approprier les résolutions 1325 et 2250 de l’ONU pour les femmes et les jeunes. Photo MONUSCO/Lydie Betyna

30 nov 2020

RDC : 60 jeunes de Kinshasa invités à s’approprier les résolutions 1325 et 2250 de l’ONU pour les femmes et les jeunes

Lydie Betyna

« Notre pays est constitué en majorité de femmes, et on ne peut pas parler de développement de la RDC en mettant les femmes à côté », assure Vaillant Weza, jeune ingénieur civil et écrivain, à la sortie d’une journée de réflexion sur les acquis de la résolution 1325 dans la vie des jeunes de la République démocratique du Congo. 

Avec une soixantaine d’autres étudiants et/ou membres de diverses organisations des jeunes, il vient de participer à cette rencontre organisée le 24 novembre 2020 à Kinshasa, par la section Genre de la MONUSCO, en collaboration avec le Bureau de consultations en Genre, Participation Citoyenne et développement (BCGPCD). 

La rencontre visait à informer la jeunesse sur les acquis, les faiblesses et recueillir d’elle les perspectives d’avenir de la mise en œuvre des Résolutions 1325 (Femmes, Paix et Sécurité) et 2250 (Jeunesse, Paix et Sécurité) du Conseil de Sécurité des Nations Unies, afin d’obtenir leur adhésion à la démarche de paix.

Champion de masculinité positive de la MONUSCO depuis 2018, Vaillant Weza affirme avoir toujours mené des actions de sensibilisation, que ce soit au sein de son université lorsqu’il était étudiant, ou encore lors de ses diverses rencontres, sur la prise en compte de la participation des femmes dans tous les cercles de prise de décision. 

Josepha Siboko, une ambassadrice de la paix de la MONUSCO participant à cette rencontre, se réjouit pour sa part de cette remise à niveau. Elle estime que, 20 ans après l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, sur les femmes, paix et sécurité, et, 5 ans après, celle de la résolution 2250 sur les jeunes, paix, sécurité, beaucoup d’ignorances persistent. 

« Il faut vraiment la vulgarisation de ces résolutions dans nos milieux, afin d’avoir la participation de tous. Un seul doigt ne peut pas laver tout le visage », a-t-elle plaidé, s’engageant par ailleurs à appliquer l’esprit de ces résolutions dans ses activités, tout en sensibilisant son entourage.

Un engagement pour la paix

Cet engagement est justement celui recherché par la présidente de la Ligue internationale des Femmes pour la Paix et la liberté, Mme Annie Matundu Mbambi.

Au cours de cette rencontre, elle a expliqué aux jeunes le plaidoyer mené par son organisation, avec le soutien de la MONUSCO, pour la mise en œuvre de la résolution 1325 dans les structures étatiques congolaises. Un combat pour lequel elle a invité les jeunes à s’engager aussi à leur niveau. 

« Les jeunes sont concernés par ces deux résolutions. Ils doivent s’en imprégner parce que ce sont des agendas de paix, et sans paix, il est difficile d’accéder au développement », a-t-elle insisté. 

Quant à Mme Faida Mwangilwa, conseillère en genre pour le Bureau de consultation en genre, participation citoyenne et développement (BCGPCD), elle a invité les jeunes à être eux-mêmes des artisans de la paix, en s’imprégnant de la résolution 2250 du Conseil de sécurité des Nations unies qui fait d’eux des acteurs de la paix. 

« Il faut éviter les messages de haine. Avant de transmettre un message à des proches ou à des amis, il faut s’assurer que c’est un message de paix, un message constructif. Même sur les réseaux sociaux. A la fin, on dira, c’est une personne qui a œuvré pour la paix », a-t-elle expliqué, appelant ainsi les jeunes à plus de responsabilité dans leur façon de communiquer. 

La journée s’est achevée sur un atelier de partage et d’imprégnation de ces deux résolutions par les participants. 

Adoptée le 9 décembre 2015, la résolution 2250 du Conseil de sécurité de l’ONU définit les jeunes et les organisations dirigées par des jeunes comme des partenaires importants dans les efforts mondiaux visant à lutter contre l’extrémisme violent et promouvoir une paix durable. 

Quant à la résolution 1325, qui a totalisé 20 ans le 31 octobre 2020, elle impose au respect des droits des femmes et au soutien à leur participation aux négociations de paix et à la reconstruction dans les états post-conflit.