RDC : l'ONU préoccupée par la détérioration de la situation à Kinshasa et dans d'autres villes

23 jan 2015

RDC : l'ONU préoccupée par la détérioration de la situation à Kinshasa et dans d'autres villes

22 janvier 2015 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est dit préoccupé jeudi par la détérioration de la situation en République démocratique du Congo (RDC), notamment à Kinshasa et dans d'autres villes, suite à l'adoption, par l'Assemblée nationale, d'un projet de loi électorale qui est actuellement soumis à examen additionnel au niveau du Sénat.

« Il déplore les pertes en vies humaines et les atteintes à l'intégrité physique. Il demande aux forces de sécurité et aux manifestants de s'abstenir de toute autre forme de violence et de faire preuve de la plus grande retenue », a dit son porte-parole dans un communiqué de presse.

« Le Secrétaire général tient à souligner qu'il incombe au gouvernement de conserver l'espace politique nécessaire à l'expression pacifique d'opinions. Les manifestations doivent se dérouler de manière paisible. La violence est inacceptable mais la réponse aux manifestations violentes doit être proportionnée », a-t-il ajouté. « Le Secrétaire général demande instamment aux principales parties de renouer un dialogue politique afin que les questions d'ordre électoral soient discutées de manière inclusive et pacifique, dans les forums appropriés ».

Ban Ki-moon a réaffirmé la disponibilité de son Représentant spécial à offrir ses bons offices afin d'aider les acteurs principaux à surmonter leurs différends. Il a rappelé que le processus électoral doit être crédible, pacifique, et mené en temps opportun, en conformité avec la Constitution.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation en République démocratique du Congo (RDC), le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a également rappelé jeudi que « le peuple congolais a le droit de manifester pacifiquement". "Nous exhortons le gouvernement à garantir que toute réponse aux manifestations violentes soit proportionnée », a-t-il ajouté.

Au-delà des tensions actuelles, le chef des opérations de maintien de la paix s'est félicité jeudi des progrès réalisés au cours de ces dernières années mais a estimé que le retrait de la Mission de l'ONU dans le pays (MONUSCO) devrait être progressif.

M. Ladsous a présenté aux 15 membres du Conseil les résultats de la revue stratégique qui a eu lieu ces derniers mois concernant la MONUSCO.

« Il a été convenu que de grands progrès ont été réalisés en RDC au cours de ces dernières années : le retrait des forces armées étrangères, la réunification du pays, l'établissement du gouvernement de transition et deux élections nationales », a-t-il noté. «Toutefois, des défis subsistent et en dépit de la défaite militaire du M23, des groupes armés congolais et étrangers, en particulier le FDLR et l'ADF, continuent de représenter une menace pour la population civile et pour la stabilité et le développement de l'est de la RDC et de la région des Grands Lacs ».

Selon la revue stratégique, « la MONUSCO continue de jouer un rôle important dans la stabilisation de la situation en RDC », a-t-il souligné. Toutefois, dans le contexte d'amélioration de la situation dans certaines parties de l'est du pays, le Secrétaire général de l'ONU a recommandé de réduire les effectifs militaires de la Mission de 2.000 Casques bleus.

Hervé Ladsous a rappelé que le Président congolais Joseph Kabila et son gouvernement ont plaidé pour une réduction plus importante.

Mais, selon lui, « étant donné les nombreux défis politiques et sécuritaires qui subsistent, toute réduction au-delà du chiffre recommandé aurait des implications négatives sur la capacité de la force à mettre en œuvre son mandat ».

« Cela ne veut, toutefois, pas dire que la MONUSCO devrait rester en RDC éternellement », a-t-il ajouté. « Le retrait de la MONUSCO devrait être progressif » et « dépendra de l'engagement et de la capacité du gouvernement à réaliser des progrès tangibles dans la neutralisation des groupes armés, notamment les FDLR et l'ADF ».

22 janvier 2015,

New York