Sud-Kivu, 20 avril 2015 - La MONUSCO a officiellement remis, vendredi 17 avril 2015, aux autorités de Shabunda, un nouveau centre de formation et d’apprentissage des métiers et de réinsertion communautaire.

Ce centre, situé dans la Chefferie de Bakisi, a été réalisé dans le cadre du projet de réduction de la violence communautaire et de stabilisation. Les 389 premiers bénéficiaires disposent de locaux et de kits de réinsertion, ce qui devrait leur permettre d’être immédiatement opérationnels.

Le centre est pourvu d’un atelier de menuiserie, une salle de coupe et couture et une salle de cours. En outre, il est doté de 11 lots de près de deux tonnes de kits pour les 389 bénéficiaires, dont 230 hommes et 159 femmes. Ces derniers sont regroupés en quatre associations de coupe et couture, quatre associations de maçonnerie et trois de menuiserie. Quatre salles ont aussi été louées pour accueillir certains bénéficiaires.

Dans son discours à cette occasion, la chef de bureau de la MONUSCO, Mme Christine Kapalata, a rappelé l’origine du projet. Ce centre d’apprentissage des métiers, organisé en trois filières de formation (Coupe et Couture, Maçonnerie et Menuiserie), a-t-elle expliqué, a été construit en réponse à la volonté exprimée par la population de Shabunda en janvier 2014.

Une large consultation avait en effet été menée auprès des communautés pour identifier les besoins prioritaires en termes d’actions à mettre en place pour réduire la violence communautaire.

Mme Kapalata a assuré que la MONUSCO ne ménagera aucun effort pour que d’autres projets en cours d’exécution soient réalisés à Shabunda. Et ceci afin que cet Ilot de Stabilité, qui consacrera la restauration définitive de l’autorité de l’Etat, soit une réalité sur l’ensemble du territoire.

Le chef de la chefferie, Mwami Mopipi, a pour sa part remercié la MONUSCO pour tous ses efforts en soutien au développement des communautés et pour la transformation de Shabunda.

La représentante du Gouvernement provincial, Mme Agnès Sadiki, a, elle, salué la volonté de la MONUSCO d’impliquer la communauté dans l’identification des projets à mettre en œuvre dans le territoire de Shabunda. Elle a en effet déclaré : « ce que vous faites pour moi sans moi est contre moi».

Rappelons que ce projet de réduction de la violence communautaire a été mis en œuvre pour soulager les populations en proie à cette violence, réduire la précarité de leurs conditions de vie et leur proposer un autre moyen de survie que le recours aux armes.

C’est ainsi que la section de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation (DDRRR) de la MONUSCO, en synergie avec le gouvernement provincial, a initié une série de concertations communautaires dans certains territoires ciblés, lesquelles ont abouti au financement par la MONUSCO, de 4 projets dans le Sud Kivu, qui devraient attirer, entre autres, des ex-combattants réfractaires ou non éligibles au processus DDRIII, les femmes et les filles vulnérables ainsi que les jeunes désœuvrés.

Il reste que construire à Shabunda est un travail herculéen. En effet, à part le sable, le gravier et les briques que l’on trouve sur place, tous les autres matériaux de construction doivent acheminés par voie aérienne à partir de Bukavu, vu que la route Bukavu Shabunda, longue d’environ 350 km, est impraticable.

Biliaminou Alao/MONUSCO