Stabilisation de l’Ituri : 5 millions USD mobilisés par la MONUSCO et le gouvernement congolais

Stabilisation de l’Ituri : 5 millions USD mobilisés par la MONUSCO et le gouvernement congolais. Photo MONUSCO

29 avr 2020

Stabilisation de l’Ituri : 5 millions USD mobilisés par la MONUSCO et le gouvernement congolais

Jean-Tobie Okala

La MONUSCO et le Gouvernement congolais, à travers le Secrétariat Technique du Fonds de Cohérence pour la Stabilisation (STAREC-UAS), viennent de mobiliser des fonds supplémentaires pour la Stabilisation dans le territoire de Djugu, en Ituri. Il s’agit de 5 millions de dollars américains financés par le Fonds de Cohérence pour la stabilisation.

« L’appui de la MONUSCO reste significatif pour la stabilisation de l’Ituri », déclare Jean-Marc Mazio, chargé de mission du STAREC en Ituri, Programme de Stabilisation et de Reconstruction des zones sortant des conflits armés.

« Nous venons d’obtenir au moins 5 millions de dollars pour l’appui de deux projets au niveau de Djugu. Ces projets vont se focaliser sur deux piliers, la restauration de l’autorité de l’Etat d’abord : ici, on va essayer de renforcer le système logique, la gouvernance locale, mais aussi la Police, nous travaillons aussi sur le rapprochement entre la communauté et les services de sécurité », explique-t-il.

Et d’ajouter : « Le deuxième pilier va se focaliser sur le retour et la réintégration socioéconomique. On va se baser plus sur la jeunesse qui est vulnérable et à haut risque. On va essayer de donner de l’emploi à cette jeunesse ; donc l’occuper pour décourager et enlever de sa tête cette idée de se plonger dans l’activisme des groupes armés ».

Interrogé sur l’impact de la collaboration avec la MONUSCO dans la restauration de la paix en Ituri, le chargé de mission de STAREC déclare: « nous avons travaillé avec la MONUSCO à Mambasa. Vous vous souviendrez de 2012 avec la tragédie de Morgan, quand il y a eu des problèmes dans la Réserve de la Faune à Okapi, nous sommes allés avec la MONUSCO où nous avons travaillé pendant 3 ans. Après notre passage à travers le Projet AMANI NJIA YA MAENDELEO, je crois que les résultats sont palpables : aujourd’hui, on peut parler de présence de l’Etat, il y a la Police qui est restaurée, la Justice qui est restaurée… »

Ces 5 millions s’ajoutent à un autre million de dollars américains affecté par le même Fonds au Projet de Dialogue démocratique dans le territoire de Djugu. Ce qui fait un budget total de 6 millions de USD repartis en 3 projets de Stabilisation pour le seul territoire de Djugu :

  • Dialogue Démocratique, 1 million USD
  • Projet de Retour, Réintégration et de Relance socio-économique (RRR)
  • Projet de Restauration de l’autorité de l’Etat

Le territoire de Djugu fait partie de la zone de stabilisation prioritaire numéro un dans la Province de l’Ituri pour le Fonds de Cohérence, conformément aux analyses de la dynamique des conflits basées sur 4 facteurs, à savoir : dilemmes sécuritaires, conflits de terres et d’identité, exploitation des ressources naturelles et flux migratoires.

Depuis juin 2019, il connait une recrudescence inouïe de la violence, caractérisée par des attaques sauvages contre des civils, des incendies de maisons, enlèvements, vols de bétail…

Ces projets peuvent permettre de stabiliser ce territoire. Quatre piliers de l’ISSSS sont en effet ciblés. Il y a d'abord le dialogue démocratique avec pour objectif de créer la cohésion sociale, la cohabitation pacifique entre les Communautés ; ensuite la restauration de l’autorité de l’Etat dont l’objectif est de renforcer les capacités institutionnelles et la performance des agents publics ; puis le retour, la réintégration et la relance socio-économique qui vise à améliorer la résilience socioéconomique des communautés (en contribuant à l’autonomisation des jeunes à risques, des femmes en les accompagnant dans la mise en œuvre des activités génératrices de revenus AGR et des formations professionnelles dans l’optique de créer des conditions d’employabilité). 

Enfin, le volet Femmes, Paix et Sécurité conformément à la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies avec pour objectif de favoriser la participation des femmes dans la prévention et la résolution des conflits d’une part, et dans la prise de décision et leur autonomisation d’autre part.