Uvira : appel des populations à la pacification de la Plaine de Ruzizi

21 mar 2015

Uvira : appel des populations à la pacification de la Plaine de Ruzizi

Le 13 mars 2015, les populations de Luberizi et Mutarule ont appelé la MONUSCO et les autorités congolaises à pacifier totalement la Plaine de Ruzizi, où règne un climat de méfiance et de conflit entre des ethnies.

Une mission de service conduite par un député national de l'Union Nationale Congolaise (UNC), à laquelle se sont joints la MONUSCO et le Chef de la Mutualité de la Communauté des Barundi s'est rendue successivement dans ces deux villages, pour rencontrer les chefs des communautés de cette partie du territoire d’Uvira. Ils sont allés discuter et écouter les Banyamulenge, Barundi et Bafuliiru, réfléchir avec eux afin de trouver des voies et moyens de restaurer la paix entre ces communautés. « L'histoire a voulu que les uns et les autres se retrouvent ici », a déclaré le député national à ses interlocuteurs, avant d'ajouter que « personne d'entre vous n'a choisi d'être Banyamulenge, Bafuliiru ou Bavira. Vous devez vous supporter mutuellement, et vivre en paix, les uns aux côtés des autres ».Il leur a demandé d'apprendre à s'accepter mutuellement, quelles que soient leurs différences ethniques ou culturelles.

La mission a décelé entre autres causes principales du conflit inter éthique dans la Plaine de Ruzizi, le manque d'implication des autorités politiques provinciales et nationales dans la recherches des solutions. Un acte d'engagement de fin du conflit entre les communautâª0s concernées avait même été signé en 2012 sous l'égide du Ministre national de l'Intérieur de l'époque, Richard Muyej. « Mais il n'y a pas eu de suivi nécessaire de la part de Kinshasa », a-t-on rappelé.

Se déclarant fatiguées de querelles interethniques qui les divisent, les différentes communautés ont pointé du doigt, sans les nommer, les tireurs de ficelles et les mains invisibles qui seraient à la base des troubles dans la Plaine de la Ruzizi.

Parmi les solutions proposées, il y a l’implication de l'Etat ; une meilleure sécurisation des populations ; le retour des déplacés dans leurs villages ; la lutte contre la pauvreté à travers des projets de développement, tel que les Projets à Impact Rapide que la MONUSCO vient de lancer à Luberizi.

Aux groupes armés, il a été demandé, une fois de plus, de sortir de la foret et de rejoindre le programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion sociale (de DDR). Le député de l’UNC, M. Bitakwira, a déclaré que cette rencontre avec les communautés en conflit était le début de plusieurs autres concertations envisagées. il a annoncé qu'une grande délégation nationale – composée entre autres du Ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, des chefs de la Police nationale congolaise et des FARDC se rendra prochainement dans la Plaine de Ruzizi, dans le but de soutenir les efforts de paix que la MONUSCO, la Société civile et les autorités locales ne cessent de déployer pour rechercher des solutions durables aux conflits récurrents de la Plaine de Ruzizi.

Jean-Tobie Okala