LONGHI FAIDA JEANNETTE : Une femme Casque bleu Congolaise au service des communautés locales 

 LONGHI FAIDA JEANNETTE : Une femme Casque bleu Congolaise au service des communautés locales 

27 mai 2020

 LONGHI FAIDA JEANNETTE : Une femme Casque bleu Congolaise au service des communautés locales 

Sy Koumbo S. Gali

|PORTRAIT|

 

« En tant qu’assistante de liaison communautaire (CLA), mon travail est de constituer un pont entre les populations et la mission. A cet effet, ma tâche consiste à susciter l’engagement communautaire, en particulier celui des organisations de la société civile pour la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO, dans le cadre du maintien de la paix et de la stabilisation de l’est de la RDC en général et du Grand Nord, en particulier. »

C’est en ces termes que Longhi Faida Jeannette, 60 ans, s’introduit professionnellement. Elle a rejoint la Section des Affaires civiles de la MONUSCO le 27 août 2012 à Goma où elle a travaillé à la Base opérationnelle (COB) du contingent indien pendant une année. A Goma, sa tâche consistait à monitorer les situations de protection et les rapporter ; notamment les violations des droits de l’homme, dans la partie nord de la ville et les entités du territoire de Nyiragongo, qui étaient sous une forte menace du M23 en 2012-2013.

 Dans le cadre de l’approche protection de sa section, elle a contribué « à la mise place, à la formation et au fonctionnement des Comités Locaux de Protection (LPCs) dans 7 différentes entités (Bujovu, Majengo, Virunga, Kahembe, Murara, Rusayo, KIbumba) ». De ce fait, elle coordonnait les alertes précoces à l’aide de l’outil CAN (Réseaux d’alertes Communautaires) en collectant les informations auprès des points focaux en vue de les partager avec les officiers de la base opérationnelle, les commandants FARDC ou de la police pour une éventuelle intervention.

Comme tous les CLA, Jeannette travaille avec la base. Et à Beni, zone la plus trouble du Nord-Kivu, où elle a été redéployée en 2013 et y travaille jusqu’à ce jour, elle dit avoir apporté sa petite contribution à la paix en suscitant, même pendant les périodes de grande crise, «la collaboration entre la population et la MONUSCO ».  

Cela a été le cas lors de la dernière crise de novembre 2019, souligne-t-elle. Et pour elle, c’est l’un des souvenirs qui l’a beaucoup marquée : « Je garde encore en mémoire cette situation vécue en novembre 2019 où, à cause de l’insécurité persistante dans la région, la population s’est acharnée sur la MONUSCO et la situation s’était soldée par la destruction et l’incendie du bureau de la MONUSCO à Boikene. La population ne jurait que par le départ de la MONUSCO. Une rupture s’est creusée entre elle et la Mission ».

« A partir des rencontres et des consultations communautaires, d’abord informelles et ensuite formelles, j’ai réussi à faciliter des rencontres entre la MONUSCO et les différentes couches de la population afin de renouer le dialogue et faire renaitre la confiance entre elles.

 

Selon Jeannette, cela a sensiblement contribué à la réduction du sentiment anti-MONUSCO dans la ville et territoire de Beni, "car les membres des communautés ont été sensibilisés à ne plus s’attaquer aux patrouilles de la Monusco et ils ont suivi le message", déclare-t-elle.

 

 

Jeannette Longhi se dit fière de son parcours au sein de la MONUSCO. Et fière surtout de ce que la mission lui a aussi apporté : « j’ai eu à améliorer mon savoir-faire à travers la mise en œuvre des activités, la production régulière des différents rapports, à vivre dans la diversité. Ce qui m’a permis de développer cet esprit de tolérance et de travail en équipe, en collaborant avec les différents membres du personnel, de différentes nationalités, au sein de la Mission ».

Jeannette a toutefois un message qui lui tient à cœur : « J’encourage chaque membre du personnel à bien jouer son rôle pour la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO et chaque section à remplir correctement sa tâche ».

 Mais elle aimerait aussi que lorsque les Affaires civiles transmettent des alertes de protection, que celles-ci soient suivies « d’actions de protection ». Elle a ensuite encouragé « la communauté du Grand Nord, en l’occurrence celle de Beni à continuer à partager les informations et alertes avec les FARDC, la Police et la MONUSCO en temps réel pour que des actions suivent et qu’un jour la paix règne dans toute la zone de Beni » .

 

*|Le 29 mai marque la célébration de la Journée Internationale des Casques bleus des Nations Unies. C’est une occasion de rendre hommage au personnel civil et militaire déployé dans les missions de paix des Nations Unies à travers le monde.   Le thème de cette année est : « Les femmes dans le maintien de la paix : une clé pour la paix ».  La MONUSCO vous propose de découvrir les visages de ces femmes qui apportent une contribution inestimable au service de la paix en République Démocratique du Congo. |