« La policière des Nations Unies 2019 » en visite à Bunia

9 jan 2020

« La policière des Nations Unies 2019 » en visite à Bunia

Jean-Tobie Okala

Madame Seynabou Diouf, Commandante de la Police Monusco (UNPOL) très engagée dans la promotion des femmes et dans la lutte contre les violences sexuelles, est à Bunia depuis ce lundi 6 janvier pour une visite de travail de 3 jours avec les ONGs locales de défense des droits des femmes ainsi qu’avec les responsables de la Police Nationale Congolaise. Au cours de cette visite, elle a invité les différents partenaires de UNPOL à dénoncer systématiquement toutes formes de violences sexuelles.

Bunia, le 8 janvier 2019 – Seynabou Diouf va séjourner en Ituri jusqu’au jeudi 9 janvier prochain. La Lauréate du Prix de la Policière des Nations Unies pour l’année 2019 est venue à Bunia, Capitale provinciale de l’Ituri, « pour remercier la Police Monusco, Secteur de Bunia et lui exprimer ma gratitude pour le travail effectué en équipe et qui nous a permis de gagner ce prix ».

Elle vient aussi pour sensibiliser la communauté sur les abus et exploitation sexuels (SEA), l’urgence qu’il y a à dénoncer toutes formes de violences et surtout, celle exercée par le personnel des Nations Unies.

C’est dans ce cadre que cette Commissaire de Police sénégalaise qui dirige au sein de la Police Monusco un groupe de travail pour aider à prévenir et combattre l’exploitation et les abus sexuels à Goma, dans le Nord-Kivu, a rencontré des organismes chargés de cette lutte tels que l’antenne locale de l’ONG SOFEPADI (Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral), l’Escadron de la Protection des Enfants et de la Prevention des Violences sexuelles de la Police nationale congolaise, ou encore de femmes déplacées.

Avec un message unique et simple : « aidez-nous à vous aider, en brisant le silence qui entoure souvent les violences sexuelles ; ensuite en mettant en place des stratégies communes de lutte, en vous regroupant en Associations ou Réseaux, Réseau des Femmes de la PNC en Ituri par exemple, à l’image du Réseau des Femmes de la Police Monusco (UNPOL) ».

Un message qui a trouvé un écho favorable auprès des différents interlocuteurs. Ainsi par exemple, les responsables de la Police congolaise en Ituri ont « instruit sur-le- champ leurs éléments de mettre en place et dans les meilleurs délais une telle structure ».

Les combattants sont peut-être vos enfants, vos frères, vos maris… Parlez-leur pour qu’ils déposent les armes.

Pour cette policière sénégalaise qui est également responsable du Réseau des femmes de la Police de la Monusco qui relie des policières dans des activités de formation, d’accompagnement et de développement professionnels et d’appui mutuel, le message a été simple : « les combattants sont peut-être vos enfants, vos frères, vos maris… Parlez-leur pour qu’ils déposent les armes et une fois la paix revenus, dans vos milieux respectifs, mettez-vous en Associations, vous pourrez bénéficier de l’aide, dont celle de la Police Monusco, pour votre autonomisation ».

De fait, en matière d’appui à l’autonomisation des femmes et de lutte contre les violences sexuelles, la Police Monusco a des arguments à faire valoir. « On vient d’avoir un nouveau mandat à travers la Résolution 2502, qui nous dit de continuer dans la même lancée, explique Seynabou Diouf».

La Commandante Seynabou Diouf assure que la Police des Nations Unies veutr faire mieux : « Faire mieux, c’est toucher les zones qui n’étaient pas touchées par nos soutiens. C’est aussi faire la même chose qu’on avait faite à Rutshuru, Goma, Kibati… ici en Ituri ; nous avons assisté plus de 600 victimes au Nord-Kivu en leur donnant du matériel agricole, des semences, des machines à coudre, du matériel de première nécessité pour l’apprentissage de la couture, de la fabrication de savon... et un même un fonds par Associations. On peut faire la même chose ici, mais il faudrait d’abord qu’il y ait la paix ; c’est pourquoi on a appelé les femmes à s’impliquer plus dans la recherche de la paix ».

Rappelons que Seynabou Diouf, qui a plus de 30 années d’expérience au sein de la Police sénégalaise, avait été récompensée pour son service au sein de la Monusco parmi 30 candidates (sur 1400 policières) issues de 8 Missions de maintien de la Paix de l’ONU. Créé en 2011, ce Prix a pour but d’honorer la contribution exceptionnelle des femmes officiers de police aux Opérations de Paix des Nations Unies ainsi qu’à l’autonomisation des femmes.

En 2018 et 2019, aucune allégation d’abus et d’exploitation sexuels n’a été rapportée à l’encontre de la police de la MONUSCO.