Depuis le déploiement permanent en décembre 2021 des casques bleus malawites (MalBatt) au nord-est de Beni ville, dans le Nord-Kivu, les habitants du village de Bwerere vaquent de nouveau à leurs occupations quotidiennes. Les éléments du bataillon malawite y organisent des patrouilles motorisées, pédestres, diurnes et nocturnes pour assurer la protection des civils aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la Police nationale congolaise (PNC). 

Ces patrouilles régulières du bataillon malawite ont un effet dissuasif important dans la zone sur l’activisme des groupes armés. Un chef coutumier local affirme que « les ADF (Forces démocratiques alliées) étaient partout. Ils nous attaquaient et nous chassaient de nos champs. Aujourd’hui, le village a retrouvé sa quiétude d’autrefois ».  

A ce jour, on assiste à un retour progressif des populations civiles qui avaient fui les exactions des groupes armés pour se mettre à l’abri du danger. Les habitants reprennent progressivement leurs activités champêtres et économiques. 

« La situation était désastreuse lorsque nous nous sommes déployés ici. La plupart des localités étaient dans un état fantomatique car les habitants les avaient abandonnées. Nous avons dû nous mettre immédiatement au travail pour nous assurer que les habitants étaient convaincus d’être protégés », affirme l'officier commandant de la compagnie "A" de casques bleus malawites, le major Flao Mwale. 

Participation collective pour le maintien de la paix 

Pour consolider la paix retrouvée, les casques bleus malawites réunissent régulièrement autour d’une même table différentes couches de la population, notamment à l’occasion de réunions hebdomadaires appelées "Urafiki", pour les sensibiliser à la necessaire implication communautaire dans l’instauration d’un climat de paix permanent dans leur milieu. 

Ces réunions sont tenues conjointement avec les FARDC, la PNC, les organisations de la société civile, les chefs coutumiers et les autorités gouvernementales locales. Elles servent également de plateformes de partage d'informations pour toutes les parties prenantes, conduisant à une prise de conscience commune de la situation et à une action proactive et préventive de la Force de la MONUSCO. 

« En tant que Malbatt, nous comprenons que le problème ici est compliqué et nécessite plus que des solutions militaires. Nous prenons donc toutes les parties prenantes en considération afin de nous assurer que toutes les perspectives sont prises en compte », explique Flao Mwale. 

Le bataillon du Malawi s'emploie aussi à renforcer les comités de protection locaux et les forces de sécurité locales afin qu'ils soient plus actifs dans la réalisation d'une paix durable pour pérenniser les résultats obtenus après le départ des soldats de la paix. 

« Nous croyons que la paix est possible et nous cherchons à adapter notre mécanisme de protection. Nous ne voulons pas simplement gerer perpétuellement les atrocités, nous avons l'intention de veiller à ce qu'il y ait une paix durable dans notre zone de responsabilité », assure pour sa part le lieutenant-colonel Philip Chitekwe, commandant du bataillon du Malawi.  

Les habitants des villages BWERERE, HALUNGUPA et d'autres zones environnantes saluent l’intervention des soldats du contingent malawite dans la zone. 

Le bataillon du Malawi fait partie de la Brigade de la Force d’Intervation (FIB) composée de trois bataillons d'Afrique du Sud (RSABATT), de Tanzanie (TANZBATT) et du Malawi (MALBATT). La FIB est déployée dans la province du Nord-Kivu en RDC depuis 2013, dans le cadre du mandat de la MONUSCO, pour assurer la protection des civils (POC) et la neutralisation des groupes armés.  

Actuellement le MALBATT est déployé en territoire de Beni, au Nord-Kivu, et en territoire d'Irumu, en province de l'Ituri.