CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 03 OCTOBRE 2012

3 oct 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 03 OCTOBRE 2012

Touré Penangnini: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

  • Activités des Responsables de la MONUSCO
  • Activités des Composantes de la MONUSCO
  • Activités de l'Equipe-Pays
  • Situation militaire

Activités des Responsables de la MONUSCO

Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies a annoncé depuis le 6 septembre 2012, la nomination de M. Moustapha Soumaré, du Mali, comme son Représentant spécial adjoint à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), où il occupera également les fonctions de Coordonnateur résident des Nations Unies, de Coordonnateur humanitaire et de Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
M. Soumaré succède à M. Fidèle Sarassoro, de la Côte d'Ivoire, qui a achevé sa mission le 30 septembre 2012. (La notice biographique de M. Moustapha Soumaré vous sera distribuée à la fin de la conférence).
Activités des Composantes de la MONUSCO
Affaires civiles :
La section des Affaires civiles, a organisé à Lubumbashi, un atelier de deux jours, soient les 27 et 28 septembre dernier, sur la priorité à accorder aux conflits pour le secteur de Lubumbashi. Durant ces deux jours de formation, 10 participants venant des Divisions de la Décentralisation, de l'Intérieur, du Plan, ainsi que de la Société civile, et de la Croix rouge internationale, ont identifié 15 conflits prioritaires. La plupart de ces conflits ont été identifiés à Kamina, Malemba Nkulu, Kipushi et Mitwaba, dans la province du Katanga.
La majorité des conflits passés en revue sont dus à des rivalités de chefferies traditionnelles, de conflits fonciers ou liés aux ressources naturelles. Les Affaires civiles vont soutenir les partenaires étatiques, la Société civile et la Croix rouge internationale en vue de remédier à ces conflits.
Police MONUSCO :
La formation de longue durée tenue au Centre d'instruction de Mugunga, à Goma, dans la province Nord-Kivu, a pris fin le mardi 2 octobre 2012. Cette formation rentre dans le cadre de la restauration de l'Etat de droit et du renforcement des capacités de la Police Nationale Congolaise (PNC) à l'Est de la République Démocratique du Congo.
Durant six mois, des modules de formation technique-professionnelle, juridique et générale ont été enseignés aux 292 apprenants du centre, dont 22 femmes.
A titre de rappel, les travaux de construction du centre, réalisés par le Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS), ont été achevés en mars 2012 et coûté 2.800.000$ US.
Activités de l'Equipe-Pays
Développement
UNICEF :
L'UNICEF clôture aujourd'hui à Kinshasa, un atelier de formation sur la conception du programme "Education et Consolidation de la Paix". Destiné aux personnels du Gouvernement de la RDC, de l'UNICEF et des ONG, cet atelier, d'une durée de trois jours, a permis aux participants venus des provinces de l'Equateur, de la Province Orientale, du Katanga, du Maniema, du Nord-Kivu et de Kinshasa, d'acquérir des connaissances de base sur les principaux concepts et outils relatifs à l'analyse des conflits et à la consolidation de la paix. Les discussions ont mis en évidence les liens étroits entre l'éducation et la paix.
En effet, en situation de conflit, l'éducation peut offrir des connaissances et un savoir-faire qui assurent une protection et qui peuvent aider, dans l'immédiat ou à long terme, à développer des valeurs et des attitudes permettant de prévenir les conflits et d'assurer la paix.
Cet atelier sera directement suivi d'un forum sur le dialogue politique qui se tiendra du 4 au 6 octobre 2012 au Centre Caritas à Kinshasa, sous l'autorité du Ministre de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel et qui sera consacré au programme d'éducation de base dans un contexte de consolidation de la paix, pour les quatre prochaines années (2013-2017).
UNESCO :
Le monde entier célèbre ce vendredi 05 octobre, la journée mondiale des enseignants. Dans un message conjoint, les dirigeants de l'UNESCO, du PNUD, de l'UNICEF, de l'OIT et de l'Internationale de l'éducation ont souligné le rôle important des enseignants pour la réalisation des objectifs de l'Éducation pour tous.
Le monde a besoin de 1,7 million de postes d'enseignant supplémentaires pour atteindre l'objectif de l'enseignement primaire universel d'ici à 2015. Les dirigeants de ces institutions plaident en faveur de l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage et encouragent vivement les gouvernements à offrir aux enseignants un accès à des formations et à un perfectionnement professionnel continu, conçu sur la base de qualifications appropriées.
Pour attirer des enseignants motivés et venant d'horizons variés, il faut des environnements qui valorisent l'autonomie professionnelle et l'égalité. Les enseignants ont besoin d'être accompagnés dans l'accomplissement de leur devoir envers les élèves, et leur voix doit être entendue par les chefs d'établissement, les systèmes éducatifs et les pouvoirs publics. Leurs salaires doivent être fixés de façon objective et impartiale, de sorte qu'ils soient à la mesure de l'importance de la profession ainsi que des qualifications et responsabilités de chacun.
Le texte intégral de ce message vous sera remis à la fin de la conférence de presse.
Humanitaire
PAM :
Près de 2,7 millions de personnes vivant dans les ménages ruraux dans le Katanga sont affectés par l'insécurité alimentaire, selon la dernière enquête approfondie du Programme Alimentaire Mondiale et de l'Institut National de la Statistique. Parmi cette population, près de 760. 000 personnes souffrent de malnutrition sévère, en d'autres termes, elles sont incapables de se nourrir ni par leur propre moyen, ni via les marchés. La population restant, soit plus de 1.8 million de personnes, est affectée par l'insécurité alimentaire modérée, une situation liée de manière conjoncturelle, soit à une mauvaise production agricole ou à une incapacité temporelle à s'approvisioner sur les marchés. L'enquête a été menée de juin à juillet 2012, auprès de 2. 000 ménages répartis dans 20 territoires, sur les 22 que compte la province du Katanga (les territoires de Manono et de Mitwaba n'ont pu être enquêtés à cause de l'insécurité).
OMS :
Plus de 5 300 cas de rougeole et 154 décès ont été enregistrés dans la province de l'Equateur entre janvier et septembre 2012, selon les dernières statistiques. Vingt zones de santé ont confirmé la maladie, cependant, seulement sept ont bénéficié de campagne de vaccination. Cette riposte financée par l'OMS et l'Unicef a permis de vacciner 485 443 enfants âgés de 6 mois à 14 ans contre l'épidémie de rougeole. Les treize zones de santé restantes bénéficient d'un renforcement de la surveillance épidémiologique et de la prise en charge des cas.
HCR :
Le HCR a atteint le cap symbolique de 25.000 réfugiés congolais de la RDC, rapatriés dans la province de l'Equateur depuis le début de l'opération de rapatriement volontaire en mai dernier. Ces réfugiés vivaient dans le département de la Likouala, au Congo voisin. Le 25.000ème rapatrié a été accueilli à Dongo le 27 septembre par le Représentant Régional du HCR, ainsi qu'une forte délégation de donateurs. A ce jour, 25.696 Congolais sont rentrés par des convois organisés ou individuels, en direction de Dongo et de Libenge. Le HCR prévoit de rapatrier 49.000 réfugiés congolais en Equateur cette année.
Situation militaire
L'Ouest de la République Démocratique du Congo a connu un environnement sécuritaire apaisé durant la semaine écoulée.
Le 27 septembre 2012, le commandant de la Force de la MONUSCO, le Lieutenant-général Chander Prakash a pris part à la cérémonie d'ouverture de l'Ecole Militaire d'Administration mais également, au lancement officiel de l'année académique 2012-2013, pour la 27ème promotion de l'Académie Militaire, en présence du Ministre de la Défense, monsieur Alexandre Luba-Ntambo.
Hormis quelques cas de pillages perpétrés dans la région de Dungu, les activités de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont sensiblement baissé la semaine dernière en Province Orientale.
Dans le cadre de l'opération conjointe « Bienvenue à la paix » menée dans la région de Dungu, les Forces onusienne et congolaise ont poursuivi la campagne de sensibilisation à la reddition volontaire des éléments de la LRA encore présents dans la zone.
Avec beaucoup plus de robustesse l'opération conjointe dénommée « Chuma ngumi » (Poing d'acier) se déroule de manière contraignante pour les groupes armés dans la région de Kiliwa, située à 45 kilomètres au Nord de Dungu ; où le bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO vient de déployer un poste opérationnel visant à optimiser les mesures de protection des populations civiles.
En Ituri, la présence des miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) rend la situation sécuritaire dans le Sud du territoire d'Irumu imprévisible quoique jugée stable durant la semaine écoulée. C'est pourquoi l'opération conjointe MONUSCO-FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) « Eagle claw » (Les serres de l'aigle) poursuit ses objectifs de prévention de toute exaction des miliciens contre les populations civiles. Des Casques bleus Bangladais ont également été déployés du 2 au 3 octobre 2012 à Mambasa, en vue de contrôler la région, et de sécuriser une délégation onusienne en mission de travail dans le secteur.
De sérieuses violations des Droits de l'Homme commises par les éléments du M23, notamment des viols, enlèvements, détentions et taxations illégales, actes de banditisme, pillages, ont été répertoriés au Nord-Kivu, où la situation sécuritaire est demeurée tendue la semaine dernière.
La rébellion du M23 a mis sur pied des mécanismes visant à contrer toute nouvelle défection dans ses rangs, en déployant notamment dans les régions sous son contrôle, des équipes de surveillance en vue de dissuader toute velléité de reddition.
Par ailleurs, plusieurs accrochages ont eu lieu entre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les Mayi-Mayi Chetani dans les régions de Nyamilima, Ishasha et Buganza, pour le contrôle de ces localités.
La Force de la MONUSCO maintient une présence forte dans les régions affectées, afin de rassurer et de protéger les populations civiles.
Les postes opérationnels déployés à Kibati et Mugunga dans le cadre de l'opération unilatérale « Nguvu ukuta » (Strong wall, Muraille renforcée) continuent de dominer leur zone de responsabilité par la conduite de patrouilles intensives dans le but de sécuriser les populations locales.
Les 24 et 26 septembre 2012, l'Equipe Militaire d'Evaluation et les membres du Mécanisme Conjoint de Vérification de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) ont été informés de la situation sécuritaire prévalant dans la province, au cours de deux réunions organisées dans la salle des opérations de la Brigade du Nord-Kivu de la Force de la MONUSCO.
Le 26 septembre 2012, le 813ème régiment FARDC a conquis l'Etat-major des Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki situé dans la localité de Mulindi, et récupéré cinq (05) armes AK-47, lors d'une opération de bouclage et de ratissage menée dans la région.
Le même jour à Goma, un (01) homme armé a lancé une (01) grenade contre le véhicule du Vice-gouverneur du Nord-Kivu sans faire de victimes, après avoir ouvert le feu sur son chauffeur.
Du 26 au 27 septembre 2012, les Equipes Militaires d'Evaluation de la CIRGL, ont mené des missions de travail aux postes opérationnels de la MONUSCO de Walikale, Kiwanja, Masisi, et Beni, au cours desquelles des briefings exhaustifs leur ont été livrés en vue d'une meilleure évaluation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ces régions.
Le 27 septembre 2012, six (06) combattants proches du M23 et d'autres appartenant à différents groupes armés, ont été tués lors des opérations menées par les FARDC contre leurs positions situées dans les régions de Katuhunda, Mitimingi, Remeka et Katoyi.
A la même date, dix-sept (17) éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki ont été appréhendés par les FARDC lors d'opérations menées contre leurs positions à Muhindi et Binakwa, situé à 40 kilomètres au Sud-ouest de Walikale. Six (06) autres Rahiya Mutomboki arrêtés par les FARDC à Obaye, situé à 34 kilomètres au Nord-ouest de Walikale avec (05) armes AK-47, ont été transférés à Bogoro pour des investigations.
Le 29 septembre 2012, le bataillon Indien de la Force de la MONUSCO a organisé une campagne médicale au profit des habitants de Mubambiro, dans la région de Sake, au cours de laquelle soixante-cinq (65) personnes, dont des militaires FARDC et les membres de leurs familles, souffrant de pathologies diverses, ont bénéficié de traitements et reçu des médicaments à titre gracieux. Cette activité à impact social avéré a été fortement appréciée par les autorités et les populations locales.
Le 30 septembre 2012, le poste opérationnel de la MONUSCO de Himbi a promptement déployé une patrouille d'intervention rapide pour sécuriser le quartier Kyeshero à Goma et rassurer les populations environnantes, suite à l'explosion d'une grenade provoquée par un militaire FARDC souffrant de maladie mentale, entraînant ainsi sa mort et celle d'une femme et son enfant, sur l'avenue Kitiku,
Le même jour, environ mille trois cents (1300) personnes habitant le camp des déplacés de Kilemani et fuyant des tensions ethniques, ont trouvé refuge et protection au poste opérationnel de la MONUSCO de Masisi. Rassurées par les patrouilles terrestres et aérienne conduite dans et au-dessus de la région par la Force de la MONUSCO, elles ont dès le lendemain rejoint le camp.
Au chapitre des redditions dans cette province, entre le 25 septembre et le 1er octobre 2012, six (06) éléments FDLR-FOCA (Forces Combattantes Abacunguzi) se sont rendus avec deux (02) armes AK-47, et une importante quantité de munitions, aux postes opérationnels de la MONUSCO de Nyanzale, Tongo, Masisi ; et remis à la section DDRRR de Kanyabayonga pour leur prise en compte,
Dix (10) autres éléments du M23, dont quatre (04) policiers de la PNC préalablement nommés à ces fonctions par la rébellion, se sont rendus avec un (01) membre de leurs familles entre le 29 septembre et le 1er octobre 2012, aux postes opérationnels de la MONUSCO de Katale, Rugari et Kiwanja.
Auparavant, soit le 12 septembre 2012, le Colonel David du M23 accompagné d'un sous-officier supérieur s'est rendu aux FARDC sur la route Kalengera-Tongo, avec quatre (04) hauts responsables de leur administration parallèle : Finances, Sensibilisation, Affaires Politiques et Mobilisation, ainsi que celui de la sécurité.
Malgré la recrudescence des activités des groupes armés à travers la province du Sud-Kivu la semaine dernière, la situation sécuritaire est restée sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise. Des incidents perpétrés par les FDLR ont été notés dans les territoires de Walungu et Mwenga. Des accrochages persistent entre la coalition FDLR-Nyatura et les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki dans les territoires de Kalehe et de Mwenga. Des tensions entre les Bafulero et les Barundi polluent l'environnement dans la plaine de la Ruzizi. Toutefois, la Force de la MONUSCO et les Forces de sécurité congolaises surveillent étroitement la situation sur le terrain afin de prévenir toute menace à la sécurité des personnes et de leurs biens.
Des patrouilles intensives à partir des trois (03) postes conjoints de commandement de Bunyakiri, Walungu et Mwenga, continuent d'être menées malgré la suspension temporaire de l'opération conjointe MONUSCO-FARDC dénommée « Amani Kamilifu » (La paix renforcée), dans le but de combler le vide sécuritaire créé par le redéploiement des unités FARDC, mais également, de sécuriser les populations civiles établies dans ces régions.
Le 26 septembre 2012, la Force de la MONUSCO a déployé une patrouille robuste d'intervention rapide à Minova-centre après l'échec de la tentative de pillage d'une banque par environ douze (12) hommes armés non identifiés, grâce à l'intervention énergique de la PNC. Deux policiers y trouveront la mort à l'issue des échanges de coups de feu. Les Casques bleus ont maintenu leur présence dans la région en bouclant la zone, pour dissuader les assaillants, mais aussi, rassurer et protéger les populations civiles.
Le 27 septembre 2012, l'Equipe Militaire d'Evaluation de la CIRGL dirigée par le Général Tanzanien Mwakibolwa, a visité l'Etat-major de la Brigade du Sud-Kivu et le poste opérationnel de la MONUSCO de Kamanyola, sous la conduite du Commandant de cette Brigade onusienne.
Le 29 septembre 2012, l'intervention rapide d'une patrouille motorisée de la Force de la MONUSCO équipée de dispositif anti-incendie, a éteint le feu qui s'est déclaré près du marché de Bulambika, à 4 kilomètres au Sud de Bunyakiri, et épargné ainsi des pertes en biens et vies humaines.
Par ailleurs, la Force de la MONUSCO a poursuivi la semaine dernière dans les territoires de Walungu, Fizi, et Kabare, ses opérations unilatérales dénommées « Kimbilio salama » (Refuge sûr), « Mkesha » (Protecteur), « Kuwamacho 1 » (Vigilance 1), « Outreach » (Présence sur le terrain), « Restoration of roads » (Réhabilitation des axes) et « Swift protection » (Protection rapide), en conduisant des patrouilles intensives à partir de ses postes opérationnels établis dans ces territoires.
L'environnement sécuritaire a été jugé calme dans le Secteur de Katanga la semaine écoulée, mais reste volatile, compte tenu de la recrudescence des activités des Mayi-Mayi au Centre et au Nord de Katanga, spécialement dans les régions de Mitwaba, Manono, Moba, Nyunzu et Pweto.
Dans le Secteur 2, l'environnement sécuritaire est demeuré relativement stable pendant la période sous examen.

Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1066 patrouilles armées, dont 452 nocturnes et fourni 47 escortes, pendant que 304 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.