Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités du Représentant Spécial

- Activités des composantes de la MONUSCO

- Activités de l'équipe pays

- Situation militaire

Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RD Congo, M. Roger Meece a présenté hier, 7 février 2012, devant les membres du Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies.

Les élections de novembre 2011 en République démocratique du Congo (RDC), celles à venir, ainsi que la sécurité et les violences sexuelles dans le pays ont été les thèmes principaux de son exposé.

Sur les élections, Roger Meece a dit que celles-ci étaient émaillées de nombreux problèmes, citant en particulier la livraison tardive de matériel électoral. Il a également rappelé les irrégularités relevées par les différentes missions d'observation et a appelé à les examiner de manière approfondie. Cependant, il a aussi reconnu que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a déjà poursuivi en justice certains de ses propres employés ; et un candidat a déposé une plainte auprès des autorités congolaises. «Nous allons maintenant nous concentrer sur les prochaines élections, provinciales et locales, afin de garantir leur crédibilité et leur transparence », a ajouté M. Meece. Il a aussi lancé un appel à tous les acteurs politiques pour utiliser toutes les voies légales et pacifiques pour régler les contentieux électoraux présents. Texte complet sur UN.org et monusco.org.

A Kinshasa, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) a célébré le 2 février 2012, la Journée internationale des droits de l'homme sur le thème « la liberté d'expression en période électorale ». Deux cent membres d'organisations de droits de l'homme et journalistes ont participé à une conférence-débat animée par la Rapporteuse du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), le Secrétaire général de l'ONG «Journalistes en danger» (JED) et le Secrétaire général de l'Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC).

La rencontre a constaté que si la RDC est partie à de nombreux instruments juridiques internationaux qui garantissent la liberté de la presse et la liberté d'expression, les professionnels des médias congolais sont souvent victimes de violations des droits humains dans l'exercice de leurs fonctions. C'est pourquoi, elle a lancé une invitation au Gouvernement congolais de respecter les engagements contenus dans les textes tant internationaux que nationaux en vue de la protection et de la promotion de la liberté d'expression et la liberté de la presse.

La Division Electorale a pris acte de la publication par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 2 février de la dernière partie des résultats législatifs partiels provisoires. Avec la publication des résultats provisoires respectivement le 26 janvier et le 2 février, s'ouvre en deux temps la période de contentieux. Le délai d'examen des recours est de deux mois. La Cour Suprême de Justice est le juge électoral pour les élections législatives.

Dans le cadre de la restauration et de l'extension de l'autorité de l'Etat, la section des affaires civiles de la MONUSCO, a au cours de la semaine dernière, organisé à Bandundu et à Kindu deux ateliers de vulgarisation du guide méthodique de planification provinciale et locale, en collaboration avec les divisions provinciales du plan des deux provinces.

L'objectif de ces assises était de vulgariser cet outil de planification qu'est le guide méthodologique de planification provinciale et locale et son appropriation par tous les acteurs de provinciale et locale afin de faciliter une standardisation des instruments de planification au niveau provincial et local.

La situation humanitaire en Province Orientale se caractériseen ce début d'année par la résurgence des épidémies et des maladies à potentiel épidémique notamment le choléra, le paludisme, la rougeole et la méningite. Dans le District de l'Ituri, le Comité de lutte contre les épidémies et les catastrophes naturelles rapporte 1.024 cas de choléra dont 30 décès entre le 5 décembre 2011 et le 5 février 2012. Plusieurs zones de santé (ZS) sont touchées dont la ZS de Tchomia qui a enregistré à elle seule 797 cas dont 19 décès, soit 78% du nombre total de cas rapportés. Selon une évaluation d'OXFAM Grande-Bretagne, cette flambée est due au fait que la population est contrainte de consommer l'eau du lac Albert, la quasi-totalité des ouvrages installés depuis 2008 pour l'approvisionnement en eau potable étant défectueux. Par ailleurs, l'ONG indique que plus de 60% de ménages ne disposent pas de latrines familiales. D'où sa décision de réhabiliter les infrastructures d'approvisionnement en eau et d'augmenter le nombre de points de chloration.

L'Inspection provinciale de la santé (IPS) attire l'attention sur la persistance de l'épidémie de paludisme en Province Orientale. Un total de 17 736 cas dont 28 décès a été enregistré du 1^er au 21 janvier 2012. La ZS de Viadana dans le District du Bas-Uélé est la plus touchée avec 1 107 cas rapportés dont quatre décès. Les ZS de Basoko et Yahuma dans le District de la Tshopo sont également touchées.

Médecin Sans Frontière (MSF) a lancé le 1^er février une campagne de vaccination contre la rougeole à Dungu, dans le District du Haut-Uélé. Cette opération qui couvre les six aires de santé de Dungu, vise les enfants de 6 mois à 15 ans, sur une population cible de 23 600 habitants. MSF avait déjà vacciné 11 000 enfants en janvier dans deux aires de santé de la ville de Faradje où près de 200 cas de rougeole dont trois décès avaient été enregistrés lors du dernier trimestre de 2011. Au cours de la dernière semaine de janvier 2012, l'épidémie s'est propagée dans les régions environnantes de Faradje, notamment à Dungu avec quatre cas. Cette campagne, menée en collaboration avec la zone de santé et le Programme élargi de vaccination (PEV), s'achèvera le 11 février.

En 2011, plus de 131.000 cas de rougeole ont été enregistrés à travers le pays, selon l'Organisation Mondiale de la Santé.

Outre l'épidémie de rougeole, Médecins Sans Frontière (MSF) a notifié 17 cas de méningite dont 5 mortels pendant la deuxième quinzaine du mois de janvier dans la Zone de santé de Pawa, dans le District du Haut-Uele. Les préparatifs de réponse à la méningite sont en cours.

La Province Orientale nécessite une attention accrue. Il est primordial que les autorités congolaises premières responsables du bien-être des Congolais puissent s'investir de manière conséquente dans la réponse à cette crise sanitaire et créer les conditions pour faciliter le travail des acteurs humanitaires. Le Plan d'Action Humanitaire 2012 a été lancé la semaine dernière pour une enveloppe totale de 718 millions de dollars. Depuis des années, des millions de Congolais se tournent vers la communauté humanitaire pour leur survie.

Le 31 janvier 2012, une Mission Conjointe d'Evaluation composée des Sections substantives de la MONUSCO et des FARDC s'est rendue au village Monkoto, situé à 350 kilomètres au Sud-est de Mbandaka. Cette visite s'inscrit dans le cadre d'une réévaluation de l'opération « Bonobo », lancée le 25 novembre 2011 par les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), en vue de rétablir l'autorité de l'Etat dans la région du parc de la Salonga.

Le 2 février 2012, une cérémonie de prise et de remise de commandement s'est déroulée à Kinshasa entre les Commandants du quatrième (sortant) et du cinquième bataillon (entrant) du Contingent Ghanéen de la Force de la MONUSCO.

Le 6 février 2012, la Section « Riverine » de la Force de la MONUSCO, a mené une patrouille de reconnaissance et d'instruction le long du fleuve Congo, au profit du personnel du bataillon Ghanéen et des Observateurs Militaires, en vue d'évaluer la situation sécuritaire et de contrôler cette voie fluvio-maritime.

En Province Orientale, l'opération conjointe menée par la Force de la MONUSCO et les FARDC dénommée « Athari » lancée le 28 janvier 2012 dans les régions de Gangala Nabodio, Nagero et Gubi, est arrivée à son terme le 4 février 2012. Elle a permis d'assurer une meilleure protection des populations civiles dans cette zone en y interdisant toute activité des groupes armés, mais aussi à contribuer de manière effective à l'amélioration de la situation sécuritaire dans la province, qui a été jugée stable et sous contrôle pendant la période sous examen.

Le 28 janvier 2012, le bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO a établi un poste opérationnel au village Gangala Nabodio ; et, a assuré, du 2 au 7 février 2012, la protection d'une Equipe Conjointe de Protection en mission dans les régions de Bangadi, Napopo, Diagbe et Kana.

Le 1^er février 2012, une patrouille de la Force de la MONUSCO a assuré la réunification familiale à Faradje d'un évadé de 15 ans, kidnappé autour du 25 janvier 2012 à Kurukwata, situé à 50 kilomètres à l'Est de Faradje, par quinze (15) éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), parlant le Lingala et l'Arabe.

En Ituri, les opérations menées par les FARDC au Sud-d'Irumu contre les attaques récurrentes des miliciens, ont contribué à stabiliser et à contrôler la situation sécuritaire dans le district.

Le 31 janvier et le 1^er février 2012, vingt (20) miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) ont successivement pillé le village Monobi, situé à 4 kilomètres à l'Est d'Aveba, ainsi que trois (03) maisons à Aveba.

Le bataillon Bangladais de la Force de la MONUSCO a établi le 31 janvier 2012, un poste opérationnel à Katanga, situé à 50 kilomètres au Nord-est d'Aveba, dans le but de sécuriser une Equipe Conjointe de Protection en mission de travail dans la région.

Le 2 février 2012, l'opération spéciale des FARDC lancée le 30 janvier 2012 contre les miliciens à Basungulu, situé à 18 kilomètres au Sud-ouest d'Aveba, est arrivée à son terme et s'est soldée par sept (7) miliciens tués.

Dans la nuit du 4 février 2012, l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) ''Solidarité Internationale'' basée à Goma, a été pillée par des hommes armés non identifiés, qui ont emporté plusieurs biens de valeur, dont un véhicule de marque Land Cruiser, retrouvé le 5 février à côté du ''Cercle Chikdu''.

Dans la nuit du 5 février 2012, la Force de la MONUSCO et les FRDC ont intensifié leurs patrouilles dans la région de Candip, Djimo et Katala, située à 4 kilomètres au Nord d'Aveba suite aux attaques simultanées perpétrées par quarante (40) miliciens, pendant lesquelles quarante-une (41 maisons ont é pillées et quatre (04) autres incendiées.

Au Nord-Kivu, les accrochages, attaques, violations des Droits de l'Homme signalés dans les différentes régions de la province, associés aux affrontements répétés entre les éléments des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et ceux de la Force de Défense Congolaise (FDC) à Kimua ; ont rendu la situation sécuritaire tendue et imprévisible dans cette partie du pays.

Les 31 janvier et 3 février 2012, la Force de la MONUSCO a héliporté deux patrouilles d'intervention rapide au poste opérationnel de Kimua dans le but de sécuriser les populations civiles suite aux accrochages récurrents entre la FDC et les FDLR.

Le 2 février 2012, la Force de la MONUSCO a déployé deux patrouilles robustes dans la périphérie du quartier Katindo à Goma où des caches d'armes ont été signalées, et sur la route de Sake, en soutien à l'opération de ratissage des FARDC menée dans ce quartier. A l'issue de cette opération, un (01) homme politique et six (06) gardes de corps ont été appréhendés, deux (02) policiers de la Police Nationale Congolaise (PNC) ont été grièvement blessés, et trois (03) autres gardes de corps et deux (02) soldats FARDC tués.

Le 5 février 2012, les FARDC ont arrêté trois (03) éléments Mayi-Mayi à Walikale, déserteurs des FARDC depuis 2011.

Entre le 5 et le 6 février 2012, les FARDC ont lancé des opérations unilatérales en direction de Bisiye et d'Omate, situés respectivement à 30 et 20 kilomètres au Nord-ouest de Walikale, durant lesquelles, deux éléments Mayi-Mayi Cheka-Nduma Défense du Congo (NDC) ont été arrêtés.

Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire demeure tendue et imprévisible à cause des accrochages opposant les FARDC aux éléments Mayi-Mayi Yakutumba dans les montagnes de Mboko, ainsi que de la poursuite des combats entre les FDLR et les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki, mais aussi et surtout de l'environnement précaire observé dans les régions situées au Nord des territoires de Shabunda et de Kalehe.

Le 28 janvier 2012, quatre (04) combattants FDLR se sont rendus sans armes avec vingt-six membres de leurs familles au camp DDRRR de Bunyakiri.

Le 31 janvier 2012, les FARDC ont annoncé avoir tué sept combattants Mayi-Mayi Yakutumba et récupéré deux caisses de munitions de calibre 12,7 mm lors de l'opération menée à Mboko et ses environs contre ces insurgés.

Le même jour, la Force de la MONUSCO a déployé une patrouille conjointe spéciale avec les FARDC dans la région de Mangene, située à 15 kilomètres au Nord-est de Shabunda, en vue de rassurer les populations civiles et de contrôler le terrain, suite à l'embuscade tendue par les éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki contre les FARDC dans la forêt de Mangene, et à la panique qu'elle a causée au sein des populations.

Entre le 31 janvier et le 5 février, neuf combattants (09) FDLR se sont rendus avec cinquante-neuf (59) membres de leurs familles à Kabona, situé à 20 kilomètres au Nord du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Kalongo, et au camp Lubimbe II du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).

Le 3 février 2012, une Mission Conjointe d'Evaluation comprenant des représentants des Sections substantives de la MONUSCO et des Agences des Nations Unies s'est rendue au village Rugezi, dans le but de mener des investigations sur les cas de viol rapportés dans le village Bengeziba.

Le même jour, les jeunes de la tribu Fuliru ont créé dans la région de Mboko, située à 43 kilomètres au Nord de Baraka, une force d'auto-défense locale dénommée « Rahiya Mutomboki » ou la « Révolution des autochtones », dans le but de protéger les habitants de la contrée contre les attaques Mayi-Mayi, mais aussi contre les Bembe.

Le 6 février 2012, une Mission d'Evaluation et de Protection du Bureau de la MONUSCO d'Uvira a été conduite à Baraka, Fizi, Lumanya et Abala, dans le but d'évaluer la situation sécuritaire dans la région, et de déterminer avec précision le nombre des déplacés et les besoins en protection et en assistance humanitaire.

La troisième phase de l'opération « Vigil » (Protection) de la Force de la MONUSCO, a démarré le 7 février 2012, et se caractérise par le déploiement de quatorze (14) postes opérationnels, en vue d'assurer une meilleure protection des populations civiles, et de contrôler les zones potentiellement à risque.

Au Katanga, la situation sécuritaire a été jugée globalement calme, mais reste toujours volatile.

La situation sécuritaire dans le Secteur 2 est demeurée relativement calme la semaine dernière, mais a été marquée le 30 janvier 2012 à Salamabila, par l'accident mortel d'un avion Antonov-28 ayant à bord trois (03) passagers, et des marchandises.

Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1342 patrouilles armées, dont 529 nocturnes, et fourni 98 escortes, pendant que 301 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.