CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 19 JUIN 2013

19 juin 2013

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 19 JUIN 2013

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) est en train de mener des enquêtes sur des violences sexuelles et autres violations des droits de l'homme qui auraient été commises en avril et mai 2013, dans le territoire de Walungu, province du Sud-Kivu.

Les premiers résultats des enquêtes font état d'un nombre important de femmes qui auraient été victimes de viols et d'autres violations des droits de l'homme par des hommes armés en uniforme militaire. Le BCNUDH est également en train d'enquêter sur d'autres allégations de viols dont il a été informé dans les Kivus.

Dans le cadre du Projet Conjoint de Prévention et Réponse aux Violences Sexuelles au Nord-Kivu et au Sud-Kivu financé par l'Agence Canadienne de Développement International, le BCNUDH a organisé, les 4, 8 et 11 juin 2013, à Lubero, Butembo et Kirumba, province du Nord-Kivu, avec l'appui d'Organisations non-gouvernementales locales et d'autres partenaires, trois ateliers de sensibilisation et d'information portant sur le thème de « La lutte contre l'impunité en matière de violences sexuelles: la responsabilité de tous et de chacun ». Ces ateliers ont rassemblé environ 200 participants, dont des autorités politico-administratives, des chefs coutumiers, ainsi que des responsables de la Police Nationale Congolaise et des FARDC.
Activités de l'Equipe-pays
Développement
PNUD :
Le Programme des Nations Unies pour le Développement, à travers sa composante « Appui aux Institutions démocratiques et organes de reddition des comptes », en synergie avec le Conseil de la jeunesse de la RDC, organise du 17 au 19 juin, un atelier de mutualisation d'expériences entre les jeunes de la RDC, du Burundi, du Cameroun et de la Côte d'Ivoire.
Cet atelier vise à identifier les bonnes pratiques de citoyenneté des jeunes pour assurer un engagement plus actif des jeunes dans la consolidation de la démocratie. 65 jeunes participent à cet atelier sur le partage des pratiques réussies dans l'engagement citoyen des jeunes venant des pays post conflit. Le Ministre congolais en charge de l'initiation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende, a déclaré à l'ouverture de cet atelier que "pour renforcer la participation citoyenne des jeunes, il est indispensable que ces derniers puissent être en mesure de s'organiser et de se structurer au-delà des regroupements parcellaires".
Pour cela, la question qui se pose à la jeunesse est celle de savoir comment les réunir autour des mêmes idéaux éthiques et citoyens en dehors des regroupements catégoriels, professionnels ou politiques. Il a fondé ses espoirs que les échanges pendant cet atelier ouvriront des pistes d'engagement des jeunes pour l'avancement de l'Afrique. L'atelier est placé sous le leadership du Ministère en charge de la Jeunesse.
UNICEF :
La Ministre du Genre, Famille et Enfant, Mme Geneviève Inagosi Kassongo, Représentante personnelle du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, a présidé ce 16 juin 2013, la cérémonie de commémoration de la Journée de l'Enfant africain autour du thème : "Une promesse est une promesse, œuvrons pour la réalisation des droits de l'enfant en République Démocratique du Congo".
Au cours de cette manifestation qui a rassemblé environ 5.000 enfants de toutes les catégories, une jeune reporter, représentant les enfants de la RDC a lu, sous les applaudissements nourris des invités et remis à la Ministre du GFE, un mémorandum adressé au gouvernement de la RDC, dans lequel les enfants revendiquent que la part du budget alloué à l'éducation dans le pays passe à 30%, au lieu de 13% actuellement. Les enfants ont également réclamé, à la veille des vacances scolaires, que des espaces de loisirs sains leur soient accordés.
Pour leur part, les Ong des droits de l'enfant ont plaidé pour une meilleure protection des enfants face aux pratiques traditionnelles néfastes qu'ont également décrié l'UNICEF, l'Union Africaine et Vision Mondiale. Dans les provinces de l'Est et du Sud du pays, des jeunes animeront des émissions radiotélévisées pour faire entendre leurs voix sur le respect de leurs droits.
FAO :
Des recettes nutritionnelles pour lutter contre la malnutrition dans le territoire de Kimvula
Soixante paysans du territoire de Kimvula sont désormais capables de combiner différents aliments locaux afin de lutter contre la malnutrition. C'est au terme d'une formation nutritionnelle et culinaire organisée, par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et Agriculture (FAO), le 9 juin dernier, dans la salle paroissiale de l'église catholique du chef-lieu du territoire.
Cette activité, qui s'inscrit dans le cadre du projet « renforcement de la production alimentaire d'urgence de 3 600 ménages d'enfants malnutris du territoire de Kimvula, district de Lukaya, province du Bas-Congo», intervient après la distribution d'intrants agricoles (7 900 outils agricoles, 45 tonnes de semences vivrières et 10 kg de semences maraîchères) et le début d'emblavure des superficies de maïs, de soja et de haricot. Au total, 11 jardins communautaires ont également été installés dans la cité de Kimvula et dans les secteurs de Benga, Lubisi et de Lula Lubene, pour permettre aux paysans formés de mettre en pratique les connaissances acquises. Avec toutes ces actions, la FAO s'attend à ce qu'au terme de la mise en œuvre du projet, les 3 600 ménages bénéficiaires améliorent leur état nutritionnel.
Humanitaire
Le Katanga toujours secoué par le choléra, avec plus de 60% des cas rapportés en RDC
Le Katanga a enregistré près deux fois plus des cas de choléra que toutes les autres provinces réunies, au cours des cinq premiers mois de l'année. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au 20 mai, la Province du Katanga avait rapporté 10 879 cas de choléra dont 247 décès, équivalant à environ 64% du nombre total des cas rapportés en RDC et 77% du total des décès.
Le choléra continue de secouer la province et le nombre de cas continue d'augmenter bien que les interventions aient permis de freiner le rythme de sa progression. Sur les 68 zones de santé que compte la province, 40 sont touchées par le choléra dont les plus affectées sont Kenya, dans la ville de Lubumbashi ; Kalemie, Kampemba, Kikula dans la ville de Likasi ; Malemba Nkulu, Moba et Pweto.
Face à la persistance du choléra, les humanitaires continuent d'améliorer la qualité des interventions et de renforcer les interventions pour contenir la progression de l'épidémie. La moyenne hebdomadaire des cas est tombée à 70 contre environ 900 au début de l'année. Cependant, la situation n'est pas encore stable selon l'OMS, variant d'une semaine à l'autre. Et, l'arrivée à échéance de nombreux projets dans les prochaines semaines, risque de relâcher la réponse et relancer l'épidémie.

Maniema : Plus de 10 000 personnes déplacées ont bénéficié des bons d'achat du PAM
Le Programme alimentaire mondial (PAM) organise, depuis le 15 juin dernier, la première distribution de bons d'achat dans la Province du Maniema, au profit de plus de 10 000 personnes déplacées par la guerre.
Ces personnes pourront acheter des vivres sur les marchés organisés pour l'occasion dans les localités de Biunkutu, Kampene, Kitangi, Malumba et Mubundji dans le Territoire de Pangi. Cette opération s'effectue en partenariat avec l'ONG CARITAS et durera plusieurs semaines
Depuis lors, les commerçants et producteurs locaux qui peuvent écouler des tonnes de produits alimentaires à des prix justes, et se félicitent de cette initiative rendue possible grâce à un financement de DFID, l'agence de développement britannique.
Ces personnes déplacées suite aux combats dans le territoire de Shabunda, dans la province voisine du Sud-Kivu, vont recevoir chaque mois, pendant deux mois, des bons d'un montant équivalent à 80 kg de nourriture.
Dans la province du Maniema, enclavée et très difficile d'accès, le PAM apporte une assistance à plus de 150 000 personnes à travers ses programmes de distributions générales de vivres – en nature ou bon d'achat –, de nutrition, d'alimentation scolaire, de vivres pour le travail ou vivres pour la formation. Plus de 174 000 personnes sont déplacées au Maniema suite aux violences liées aux conflits armés.
Situation militaire
Aucun incident majeur susceptible de perturber l'environnement sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo n'a été rapporté au cours de la semaine écoulée.
En Province Orientale, les éléments résiduels de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) continuent de mener leurs activités dans le parc national de la Garamba.
Depuis le 10 juin 2013, la Force de la MONUSCO a lancé de manière unilatérale « l'Opération Soleil » dans le cadre de la lutte contre les exactions commises par ces rebelles ougandais dans le territoire de Dungu.
En outre la MONUSCO et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) poursuivent l'opération conjointe dénommée « Rudia II » (Retour II), lancée depuis le 27 avril 2009 dans le but de neutraliser les éléments de la LRA impliqués dans les exactions contre les populations civiles vivant dans les districts des Haut et Bas-Uélé.
Par ailleurs, l'opération conjointe dénommée « Bienvenue à la Paix » visant à encourager la reddition volontaire des éléments de la LRA à la Section DDRRR dans la région de Dungu, se poursuit également.
Les opérations de recherche et de neutralisation lancées depuis le 5 mai 2013 par la Force de la MONUSCO et les FARDC dans le cadre de l'opération conjointe « Chuma Ngumi » (Poing d'acier) contre des rebelles de la LRA signalés dans la zone de responsabilité de la Brigade d'Ituri de la MONUSCO, se sont poursuivies comme planifiées dans cette province.
Depuis le 11 juin 2013, la Brigade d'Ituri de la Force de la MONUSCO a lancé dans les régions de Doruma et Banda, l'opération unilatérale dénommée « Opération Soleil », dans le but d'y interdire toutes les activités d'éléments armés, notamment les rebelles de la LRA, par la conduite de patrouilles conjointes de reconnaissance et de domination de terrain, motorisées et à pieds.
La situation sécuritaire en Ituri demeure tendue au Sud du territoire d'Irumu, du fait de la recrudescence des activités des miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) observée dans cette région.
L'opération conjointe MONUSCO-FARDC dénommée « Iron Stone » (Pierre d'acier) lancée depuis le 20 octobre 2007 contre les miliciens du FRPI actifs dans la collectivité de Walendu Bindi et les zones environnantes, dans le but de les neutraliser et de les contraindre à rejoindre le programme DDRRR ; se poursuit normalement dans cette zone.
Quant à l'opération « Eagle claw » (les serres de l'aigle), lancée depuis le 30 avril 2013 par les Forces onusienne et congolaise, dans le but de mettre un terme aux activités des miliciens du FRPI au Sud du territoire d'Irumu et d'y faciliter le redéploiement des troupes gouvernementales, elle se poursuit également de manière satisfaisante.
Au plan social, le 15 juin 2013, deux cents (200) patients souffrant de pathologies diverses, ont bénéficié à titre gracieux des soins prodigués par l'équipe médicale du contingent onusien déployé à Mahagi, au cours de sa campagne médicale hebdomadaire organisée au profit des habitants de la région.
La situation sécuritaire au Nord-Kivu demeure tendue et imprévisible.
Les rebelles des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les Mayi-Mayi Nyatura, ont mené des attaques séparées contre les positions du M23 déployées respectivement à Kahunga et Rutshuru.
Des tensions ont été rapportées dans le territoire de Masisi, suite aux attaques lancées par les éléments de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) contre les bases de l'armée gouvernementale et les postes de la Police Nationale Congolaise (PNC) déployés dans ce secteur. Toutefois, des combats fratricides opposant plusieurs factions de la milice Nyatura ont aussi été signalés.
Les Mayi-Mayi Nduma Défense du Congo (Cheka) et les Rahiya Mutomboki ont élargi leurs zones opérationnelles dans le territoire de Walikale, en se déployant dans les régions laissées vacantes par les FARDC suite à leur redéploiement vers d'autres régions.
La Brigade du Nord-Kivu de la Force de la MONUSCO poursuit les opérations unilatérales dénommées : « Wide awake » (Réveil total), « Formidable » (Formidable) et « Silent Guns » (Armes silencieuses), visant à contrer toute menace des groupes armés contre la ville de Goma, notamment le M23 ; mais aussi à maintenir une sécurité optimale dans et autour de cette capitale provinciale.
Dans le cadre de l'opération « Wide awake » (Réveil total), la MONUSCO a déployé des patrouilles d'intervention rapide dans la ville de Goma, où le Plan de Sécurité Interne a été activé au niveau moyen de la menace sécuritaire, afin de maintenir la paix et la stabilité.
Agissant dans le cadre de l'opération « Formidable » (Formidable), les éléments du génie du contingent Sud-africain de la MONUSCO, continuent de renforcer le périmètre de l'aéroport de Goma, par l'érection d'une muraille, en vue d'assurer une sécurité optimale aux activités aériennes civiles et militaires.
Des patrouilles mobiles d'intervention rapide et les Observateurs Militaires de la MONUSCO continuent également d'être déployés à l'intérieur et autour de Goma, conformément aux objectifs de l'opération « Silent Guns » (Armes silencieuses), dans le but de prévenir toute incursion des forces négatives dans cette ville, notamment le M23.
Dans le cadre des opérations unilatérales « Blue Redoubt I & II » (Forteresse bleue I & II), la MONUSCO a maintenu le déploiement des ses troupes sur les collines Est et Ouest de Munigi, et ce, dans le but d'apporter le soutien nécessaire aux FARDC engagées dans la stabilisation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu.
Par le biais de l'opération « Strong Flank » (Flanc rigide), des militaires et commandos FARDC sont déployés avec les Casques bleus de la MONUSCO dans la région de Mugunga, afin de dissuader tout mouvement des rebelles du M23 vers Sake, d'assurer la protection des populations civiles, ainsi que la stabilisation de l'autorité de l'Etat dans cette zone.
L'opération « Blue Eagle » (Aigle bleu) se singularise par la conduite des patrouilles aériennes au-dessus des régions adjacentes à la ville de Goma, dans le but de dissuader toute menace des groupes armés contre cette agglomération urbaine, notamment le M23. La MONUSCO a mené sans relâche pendant la période sous examen, des patrouilles de longue portée au-dessus de plusieurs axes, notamment Goma-Munigi-Kibati-Kibumba-Rugari-Katale-parc national de Virunga-Rusayo-Muja-Goma.
Par ailleurs, les Casques bleus Tanzaniens de la Brigade d'Intervention de la Force de la MONUSCO poursuivent la conduite régulière des patrouilles intensives de jour comme de nuit dans la localité de Sake et sur l'axe menant vers Goma. Avec le bataillon Indien de la MONUSCO, ils mènent conjointement d'autres patrouilles dans la ville de Goma. Le but est de se familiariser avec le terrain, et d'interdire toute activité des groupes armés dans ce secteur.
En outre, les éléments du M23 ont délibérément commis plusieurs exactions et violations des Droits de l'Homme contre les populations civiles résidant dans les zones sous leur contrôle.
En effet, le 13 juin 2013, ils sont entrés par effraction dans plusieurs maisons du quartier Murambi à Rutshuru, et pillé d'importantes sommes d'argent, des téléphones portables et plusieurs biens de valeur.
Le même jour, ils ont tenté d'assassiner un chef local dans la région de Kiringa, située à 4 kilomètres à l'Est de Rutshuru en tirant sur lui.
Enfin, le 14 juin 2013, ils ont violé une résidence située dans le quartier Kimbaseke de Kiwanja, et tué un (01) agriculteur.
Le 11 juin 2013, un (01) soldat FARDC a été blessé au cours d'une opération de nettoyage à Luhonga visant à déloger les miliciens de l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) de la région de Sake, située à 27 kilomètres à l'Est de Goma. L'incident a créé une vive tension entre l'armée gouvernementale et les unités de l'APCLS. La MONUSCO surveille étroitement la situation sur le terrain afin d'interdire des exactions contre les populations civiles.
Les 11 et 12 juin 2013, quatorze (14) éléments du M23 ont été capturés par les Mayi-Mayi PARECO (Patriotes Résistants Congolais) et Nyatura, au cours des embuscades tendues à ce mouvement rebelle dans la région de Kiringa et de Bunyangula, situées à 4 kilomètres à l'Est de Rutshuru et à 2 kilomètres de Kiwanja.
En représailles, le M23 a durant les opérations de bouclage et de ratissage conduites dans plusieurs localités, notamment à Kiwanja, arrêté arbitrairement une douzaine de suspects qu'il compte juger devant ses juridictions parallèles illégales, établies à Bunagana.
Les rapports signalent également que les éléments du M23 ont torturé et enrôlé de force les civils vivant dans les régions où les embuscades ont été menées, les accusant de collaborer avec les groupes armés.
Le 12 juin 2013, le ''Colonel'' Muchoma, commandant d'une faction Nyatura et auteur de plusieurs violations des Droits de l'Homme commises dans cette région ; a été contraint à la reddition suite à une traque menée par les FARDC contre ses positions à Muheto, situé à 45 kilomètres à l'Est de Masisi-centre.