CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 21 MARS 2012

21 mar 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 21 MARS 2012

Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des composantes de la MONUSCO
- Activités de l'Equipe-Pays
- Situation militaire

Activités des composantes de la MONUSCO
Droits de l'homme :
Ce matin, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a présenté son rapport annuel sur la situation des droits de l'homme et les activités du Haut-Commissariat en République démocratique du Congo, au Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies. La Haut-Commissaire, Navi Pillay, félicite le gouvernement congolais pour les efforts déployés en vue de lutter contre l'impunité, de renforcer les institutions étatiques et d'améliorer la situation des droits de l'homme dans le pays. Elle déplore toutefois que, tout au long de l'année de 2011, il y ait eu peu d'amélioration dans la situation des populations civiles. Comme le prévoit son mandat, son Bureau en RDC continue de faire le monitoring sur les violations graves des droits de l'homme, commises en particulier dans l'Est du pays.
Hier, le 20 mars 2012, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) a publié un rapport d'enquête qui détaille les violations graves des droits de l'homme commises par des forces de défense et de sécurité congolaises durant la période électorale entre le 26 novembre et le 25 décembre 2011. Au moins 33 personnes ont été tuées, 83 personnes blessées et 16 personnes sont toujours portées disparues. Plus de 265 personnes ont été arrêtées, et la majorité aurait été maintenue en détention de façon illégale et/ou arbitraire. Le BCNUDH félicite le gouvernement pour son engagement à ouvrir une enquête judiciaire crédible et indépendante afin de s'assurer que les auteurs présumés de ces violations des droits de l'homme soient traduits en justice et que les victimes obtiennent réparation. Le BCNUDH se tient prêt, comme il le fait régulièrement, à apporter un soutien technique aux autorités judiciaires, dans le respect du principe de protection des victimes et des témoins.
Police MONUSCO :
Le Commissaire de la Police MONUSCO (UNPOL), en compagnie du Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise, des autorités de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et du PNUD se sont rendus à Kisangani pour présider la cérémonie de clôture de la formation de 500 nouvelles recrues qui a eu lieu le 20 mars 2012 au Centre d'Instruction de Kapalata à Kisangani. Ce projet est entièrement financé par la JICA, géré administrativement par le PNUD et conduit sur le plan pédagogique par UNPOL.
Le Commissaire de la Police MONUSCO et le Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise se rendront ensuite à Goma pour une visite technique au centre de formation de la Police, nouvellement construit à Mununga, avec un financement du fonds de consolidation de la paix (PBF) des Nations Unies, sous la conduite technique du Bureau des Nations Unies pour l'appui aux projets (UNOPS) et la supervision de l'UNPOL. Ce projet qui comporte en outre un volet de formation de 300 intégrés des groupes armés entre dans le cadre du programme STAREC/ISSSS.
Affaires civiles :
La section des Affaires civiles/Mbuji-Mayi a organisé le 17 mars 2012 une rencontre entre d'une part les teams leaders des Groupes Thématiques de la Société civile et d'autre part, la chargée de programme de FSC « Fonds Société Civile pour la Bonne Gouvernance » et le Secrétaire général de SERACOB « Service de Renforcement des Appuis aux Organisations de la Société Civile et aux Communautés de Base en Afrique Centrale ». L'échange, entre ces deux parties, composées de 19 participants, était centrée sur le renforcement des capacités de la Société civile en ce qui concerne la nouvelle dynamique de ses Groupes thématiques, ainsi que la stratégie que doivent mettre en marche les organisations de la Société civile du Kasaï Oriental pour augmenter leurs chances d'accéder au 4ème lancement des Fonds de la Société Civile pour la bonne gouvernance, financé par deux bailleurs : DFID « Department for International Development » (Agence de coopération britannique pour le développement) et l'Ambassade de Suède. La prochaine réunion des Groupes thématiques de la Société civile est fixée au 6 avril à la MONUSCO-Mbuji-Mayi.
Activités de l'Equipe-Pays
Humanitaire :
Près de 1.8 millions de personnes déplacées internes en RD Congo : Avec 1 776 663 personnes déplacées internes (IDP) au 31 décembre 2011, le mouvement forcé de populations a atteint son paroxysme annuel au dernier trimestre. Comparé aux 1 709 278 rapporté au 30 septembre par les différentes commissions provinciales mouvement de populations (CMP), le nombre de déplacés internes a augmenté de plus de 67 385 personnes. Cette hausse résulte principalement de l'accroissement de plus de 20% de la population déplacée au Sud-Kivu et au Maniema, pendant que la situation n'a pas significativement changé dans les autres provinces.
Cette constance apparente par endroit ne signifie pas pour autant la fin des déplacements forcés. Dans certaines zones, les populations fuient leur village la nuit pour se réfugier en brousse à cause de l'insécurité et y reviennent la journée. Par ailleurs, le raccourcissement de la durée de déplacement dans d'autres endroits ne permet pas de mieux saisir l'ampleur du phénomène par la simple compilation des statistiques. La persistance du déplacement des populations dans la partie Orientale de la RDC se justifie par l'activisme quasi permanant des groupes armés et la poursuite des opérations militaires des FARDC contre ces groupes.
L'insécurité est la principale cause du déplacement à l'Est de RD Congo, le contexte sécuritaire très précaire, est directement à l'origine de la quasi totalité des déplacements. On note aussi un phénomène de déplacements préventifs.
Quant aux mouvements de retour, le nombre de personnes retournées dans leur milieu d'origine au cours de 18 derniers mois est passé de 822 688 en septembre à 724 169 à la fin décembre. Alors que la province du Nord Kivu a enregistré 900 retours au dernier trimestre 2011, en Equateur on a dénombré 33 876 retours depuis la fin du conflit en avril 2010.La dégradation de la situation sécuritaire au Katanga et au Sud-Kivu empêche les personnes déplacées de rentrer chez elles, tout en maintenant la pression sur les nouveaux déplacements. L'incertitude dans la quasi-totalité des provinces maintient le statuquo dans l'évolution des mouvements de retour. L'insécurité reste donc la cause principale des mouvements et de la vulnérabilité des populations à l'est de la RDC, avec comme corollaire, le besoin accru de protection des civils.
Développement
UNMACC :
Il n'y a plus de mines sur les terrains situés à proximité de l'aéroport de Kisangani et les 12 000 personnes habitant aux alentours vont pouvoir redémarrer des activités agricoles et génératrices de revenus. La zone, qui représente plus de 4 kilomètres carrés, a été déminée au cours des 8 derniers mois dans le cadre d'un projet du Centre de Coordination de Lutte Anti-Mines (UNMACC) financé par l'Ambassade du Japon en RDC, pour un montant de près de 3 millions et demi de dollars américains.
Les terres nettoyées ont été officiellement remises ce lundi aux autorités locales de 13 villages situés aux abords de l´aéroport de Mbangoka, en présence de Son Excellence le Gouverneur Provincial, la Bourgmestre de Kisangani, ainsi que des représentants de l´Ambassade du Japon et le directeur du Centre de Coordination de Lutte Anti Mines en RDC (UNMACC). Cette zone était hautement contaminée par des mines et restes explosifs de guerre suite aux affrontements armés des années 1996-1997.
Les activités de déminage ont été menées par l'entreprise MECHEM, un sous-contractant de l´UNMACC, à travers de moyens techniques et non techniques, y inclus des chiens détecteurs de mines. D'autres opérations de déminage, toujours financées par l´Ambassade du Japon, sont prévues cette année à Lubutu dans le Maniema et également en Province Orientale.
Des attaques armées se multiplient dans le territoire de Kabare : La communauté humanitaire reste préoccupée par la multiplication des attaques et les exactions contre les populations civiles dans le Territoire de Kabare. Selon des sources administratives, sept femmes auraient été violées et plus de 130 maisons ont été incendiées lors des attaques la semaine dernière dans plusieurs localités, des attaques que les populations attribuent à des présumés éléments des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). En outre, des présumés éléments du groupe Raia Mutomboki exercent des représailles contre les supposés dépendants des FDLR. Dans les Hauts Plateaux d'Uvira, les FDLR et autres groupes armés commettent des exactions contre les populations civiles dans leur fuite face à l'avancée des éléments de l'armée nationale. La protection des civils demeure une préoccupation majeure dans cette province où plus de 630 000 sont des déplacés internes.
ONU-FEMMES :
On le sait, le thème national du mois de la femme porte cette année sur les femmes rurales et les filles pour un avenir meilleur en RDC. C'est ainsi que plusieurs débats et conférences sur les opportunités d'investir dans la femme rurale et la jeune fille ont été organisées lors de la foire nationale sur l'entreprenariat féminin qui a fermé ses portes en fin de semaine dernière à Kinshasa.
Autres temps forts de cet événement soutenu par le gouvernement congolais et les Nations Unies : une clinique ambulante qui proposait des soins de première nécessité, mais aussi des consultations gratuites de gynécologie et la prestation d'artistes qui ont abordé les thèmes sensibles du mariage et de la prostitution des mineurs.
A signaler également le lancement du magazine « S'MELLES et si Elles s'en Mêlaient " appuyé par ONU-FEMMES en collaboration avec le Rectorat de l'Université de Kinshasa, la Coordination estudiantine et le Ministère de l'Enseignement Supérieur et Universitaire. L'objectif de ce projet est d'encourager le développement du leadership de la jeune fille en milieu universitaire et sa participation aux instances de prises de décision et aux débats de société.

Situation militaire
La situation sécuritaire à l'Ouest de la République Démocratique du Congo, quoique calme, a été caractérisée la semaine dernière, par un accroissement des activités liées au banditisme à travers cette partie du pays.
A l'Equateur, dans la nuit du 10 au 11 mars 2012, les rapports ont signalé l'évasion de sept (07) détenus de la prison centrale de Mbandaka.
Du 14 au 16 mars 2012, dans le cadre de la sécurisation de la frange fluviomaritime, l'unité « Riverine » de la Force de la MONUSCO, a mené à partir de Kinshasa une patrouille sur le fleuve Congo jusqu'à Bolobo, dans le but de dissuader toute activité des groupes armés le long de ce cours d'eau.
En Province Orientale, la situation sécuritaire est demeurée imprévisible. Cependant, les activités des groupes armés ont sensiblement diminué pendant la période sous examen, par rapportà la semaine précédente.
Le 16 mars 2012, suite aux rapports signalant l'attaque menée le 11 mars 2012 par trente (30) éléments armés contre le poste de la Police Nationale Congolaise (PNC) de Sambia, situé à 140 kilomètres au Sud de Dungu ; le bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO a conduit une patrouille aérienne au-dessus de cette région, dans le but de contrer toute nouvelle action des groupes armés, et d'assurer une surveillance aérienne optimale de la zone, en vue d'établir une évaluation sécuritaire fiable de la situation prévalant sur le terrain.
En Ituri, le retrait des éléments des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) de toute la région méridionale de Bunia, a facilité le redéploiement des miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) dans la zone, et d'y accroitre leur influence.
Le 17 mars 2012, pendant sa campagne médicale hebdomadaire à Mahagi, l'hôpital de niveau 1 de la Force de la MONUSCO a traité à titre gracieux, quarante-quatre (44) patients souffrant de pathologies diverses.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée imprévisible et tendue la semaine dernière. Les affrontements à Ntoto et à Kilambo, entre d'une part, les éléments de la Force de Défense Congolaise (FDC) et ceux des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), et d'autre part, les FARDC et l'Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) ; ont occasionné des déplacements de populations dans ces régions. Entretemps, la Force de la MONUSCO et les FARDC ont conjointement lancé l'opération « Radi Strike » (Coup de foudre) contre les FDLR.
Le 13 mars 2012, les éléments FDLR ont pillé le village Mutanda, situé à 45 kilomètres au Sud-ouest de Rwindi, et tué un (01) agent de la PNC. Le même jour, suite à l'attaque menée le 10 mars 2012 par des éléments de la FDC au village Ntoto, ayant provoqué le déplacement de ses habitants, mais également le contrôle de la localité de Brazza dont le bilan faisait état de l'enlèvement de trente (30) personnes et du viol de huit (08) femmes ; la Force de la MONUSCO a mené des patrouilles aériennes avec les hélicoptères d'attaque Mi-24 au-dessus et dans les régions de Brazza et de Ntoto, mais aussi des patrouilles à pied dans le but de rassurer les populations, de dissuader les groupes armés et de collecterdes informations susceptibles d'orienter son action contre d'éventuelles attaques de ce groupe.
Le 14 mars 2012, les FARDC ont lancé une opération de ratissage contre l'APCLS au village Lukweti, tué dix (10) éléments etpris le contrôle de la zone, dont l'Etat-major du ''Général'' Janvier. Le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Nyabiondo a prodigué les soins d'urgence à trois (03) soldats des FARDC blessés, et assuré leur évacuation vers Goma.
Le 15 mars 2012, les éléments de l'APCLS et ceux des FDLR ont conjointement lancé une attaque contre la base des FARDC au village Rungoma, situé au Sud de Pinga, et tué cinq (05) soldats des FARDC. A la même date, deux (02) éléments Mayi-Mayi Cheka se sont rendus aux forces de sécurité à Walikale. Le même jour, un (01) élément FDLR s'est rendu avec sa femme au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Sake, et remis le lendemain au représentant de la Section DDRRR de Goma.
Le 19 mars 2012, les FARDC ont transféré à l'Etat-major du Secteur 2 à Rutshuru, deux (02) combattants FDLR arrêtés à Kitoboko.
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée volatile pendant la période considérée. L'opération conjointe « Amani Kamilifu » (La paix renforcée) lancée par la Force de la MONUSCO et les FARDC se poursuit telle que planifiée, et occasionne de nombreuses redditions des combattants FDLR suite aux multiples combats opposant les FARDC à ce groupe armé. Par ailleurs, les bandits armés continuent de piller et de kidnapper les civils dans la province.
Le 12 mars 2012, un (01) combattant Mayi-Mayi de la tribu Bahunda et résidant à Goma, s'est rendu au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Baraka, avec une (01) arme AK-47 et deux (02) chargeurs.
A partir du 12 mars 2012, les FARDC ont dans le cadre de l'opération « Amani Kamilifu » (La paix renforcée), attaqué de nombreuses positions FDLR, notamment à Mbandakile et Katongo. Le bilan fait état d'environ six (06) combattants FDLR tués et un (01) autre arrêté. En outre une famille composée de six (06) individus s'est également rendue et une quantité importante d'armes et de munitions a été récupérée par les forces gouvernementales.

Dans la nuit du 13 au 14 mars 2012, dix (10) éléments FDLR ont pillé le village Chifiko, situé à 47 kilomètres à l'Ouest de Walungu, tué trois (03) personnes, brûlé six (06) maisons et provoqué le déplacement de cent (100) personnes vers le village Luhago.
Dans la nuit du 14 au 15 mars 2012, la promptitude d'une patrouille du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Kalehe déployée au village Ihusi, situé à 7 kilomètres au Nord de Kalehe, a mis en échec la tentative de pillage de ce village par des bandits armés non identifiés. Les Casques bleus ont mené une opération de ratissage de toute la zone pour rassurer la population, dominer le secteur et dissuader les assaillants. Les populations civiles de la région ont fortement apprécié cette action de la Force onusienne.
Le 15 mars 2012, le 113ème régiment FARDC a annoncé la reddition le 14 mars 2012 à Bukavu, du ''Lieutenant-colonel'' Tawembi du Front National de Libération (FNL), avec six (06) officiers et trente (30) soldats.
Dans la nuit du 15 au 16 mars 2012, les FARDC ont tué quatre éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki pendant des accrochages au village Bayangama, situé à 42 kilomètres au Nord-est de Shabunda.
Le 16 mars 2012, la Force de la MONUSCO a lancé l'opération unilatérale « Outreach » (Haute portée) par l'établissement de cinq (05) postes opérationnels à travers la province, dans le but d'assurer une surveillance accrue de la situation sécuritaire et d'y interdire toutes activités des groupes armés.
Les 16 et 17 mars 2012, huit (08) combattants FDLR se sont rendus sans armes avec trente (30) membres de leurs familles au camp DDRRR de Bunyakiri.
Au Katanga, la situation sécuritaire est demeurée relativement calme la semaine passée, mais reste toujours volatile.
Entre les 12 et 14 mars 2012, un groupe armé non identifié a attaqué des employés d'une compagnie minière près du village Mwanzaji, situé à