CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 25 JUILLET 2012

25 juil 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 25 JUILLET 2012


Madnodje Mounoubai: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

ï§ Activités des Responsables de la MONUSCO
ï§ Activités des Composantes de la MONUSCO
ï§ Activités de l'Equipe-Pays
ï§ Situation militaire

Activités des Responsables de la MONUSCO
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Roger Meece, a reçu le lundi 23 juillet au siège de la MONUSCO à Kinshasa les représentants des confessions et associations religieuses de la RDC. Celles-ci sont venues demander à la MONUSCO de plaider auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies pour une résolution de la crise qui prévaut dans l'Est du pays.
Roger Meece a rassuré les représentants des confessions et associations religieuses que la MONUSCO apportera son soutien dans la mesure de ses moyens pour une paix durable en RDC.
Activités des Composantes de la MONUSCO
Droits de l'homme :
Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) est particulièrement inquiet de la situation dans le territoire de Mambasa, district d'Ituri, en Province Orientale. En effet, lors d'une mission effectuée dans ce territoire entre les 2 et 5 juillet 2012, le BCNUDH a pu recenser au moins 14 attaques de villages qui auraient été perpétrées par les Mayi-Mayi Lumumba, à l'encontre des populations civiles entre le 12 mars et le 6 juillet 2012. Un bilan provisoire de ces attaques fait état de plus de 30 personnes qui auraient été tuées, au moins 100 femmes violées et près de 200 personnes enlevées.
L'attaque la plus grave a eu lieu les 24 et 25 juin 2012, lorsque la réserve de Faune à Okapi d'Epulu aurait été attaquée par près de 100 combattants présumés appartenir aux Mayi-Mayi Lumumba. Au moins six civils auraient été tués, 51 femmes violées et le village pillé. Plus de 100 personnes auraient été enlevées pour transporter le butin (une partie a été libérée depuis) et 22 autres auraient été utilisées comme esclaves sexuelles. L'auditeur militaire a ouvert une enquête et émis un mandat d'arrêt contre le chef de guerre Morgan.
Information publique :
La Division de l'Information publique organise une séance d'information sur le nouveau mandat de la MONUSCO (Résolution 2053 du 27 juin 2012) à l'intention de groupes de sportifs et communautés à la base, encadrés par l'ONG dénommée « Solidarité pour le développement et le progrès social (SDEPS). Cette rencontre se tiendra levendredi 27 juillet, dans la Commune de Makala. Le programme détaillé de la séance est disponible à la fin de la conférence de presse.
Activités de l'Equipe-Pays
Développement
UNICEF :
La protection de l'enfant est au cœur d'une formation organisée par l'UNICEF en collaboration avec le Comité Interministériel des Droits Humains (CIDH) et le Centre Carter, du 26 au 28 juillet 2012 à Kinshasa.
Pendant trois jours, les chefs d'antennes communales de la division des droits humains vont apprendre comment mieux collecter des données sur la situation des droits de l'enfant dans la ville de Kinshasa pour produire des rapports documentés et périodiques.
Une amélioration de la qualité des rapports fournis par la base devrait ainsi permettre au Comité Interministériel des Droits Humains de rédiger, à son tour et en temps voulu, les rapports que le gouvernement congolais doit soumettre à intervalles réguliers au Comité des droits de l'enfant qui est un organe composé d'experts indépendants chargé de surveiller l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant adoptée en 1989 par les états membres des Nations Unies.
PNUD :
C'est aujourd'hui qu'est lancé à Kinshasa un Forum d'éducation et de sensibilisation des jeunes pour la promotion de la citoyenneté démocratique.
Mis en place par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ce Forum réunira des représentants des jeunes venant des associations et de la Société civile et des partis politiques ainsi que des organisations estudiantines, soit au total une cinquantaine d'associations dans deux provinces, à savoir Kinshasa et le Nord-Kivu.
Les activités du Forum auront pour objectif de favoriser la participation des jeunes à la vie politique du pays et l'instauration d'un dialogue entre jeunes, élus, acteurs politiques et décideurs. Il s'agira également de prévenir l'instrumentalisation de la jeunesse à des fins de violence politique avant, pendant et après les périodes électorales et, enfin, d'apporter des réponses aux questions relatives aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), à la lutte contre la corruption, au développement local et aux réformes économiques et politique essentielles.
Afin d'amplifier le projet, il est prévu une large diffusion des travaux du Forum auprès des Assemblées provinciales et des organisations de la société civile ainsi que des partis politiques.
Humanitaire
Le Fonds Commun de la RDC vient d'allouer 375 000 de dollars pour la lutte contre le paludisme dans le District du Bas-Uélé, en Province Orientale. Cette allocation permettra à l'ONG internationale MEDAIR d'exécuter un projet d'urgence contre la maladie de juillet 2012 à juin 2013. Entre août 2011 et juin 2012, 24 867 cas de paludisme ont été traités dans les structures sanitaires appuyées par MEDAIR, dont 14 162 cas d'enfants de moins de 5 ans.
En Province Orientale, le paludisme fait l'objet d'un plaidoyer actif de la part des Nations Unies et des ONG suite à une flambée de cas au cours des derniers mois. Le paludisme est symptomatique d'une situation sanitaire inquiétante dans la province. Outre le paludisme et le choléra, les autorités provinciales sanitaires rapportent une expansion de la rougeole au District de la Tshopo, où 148 cas dont neuf décès ont été notifiés dans la semaine du 16 au 22 juillet 2012.
Le Fonds Commun est un mécanisme de financement créé à l'initiative de bailleurs de Fonds en République Démocratique du Congo en 2005 pour répondre aux besoins humanitaires. Depuis sa création, il est devenu une source importante source de financement des projets humanitaires en RDC. Ces financements couvrent l'ensemble des provinces de la RDC et touchent tous les secteurs d'intervention humanitaire.
Le Fonds Central d'intervention d'urgence des Nations Unies vient d'allouer 867,000 dollars au Programme Alimentaire Mondiale pour un projet logistique dans le cadre de la réponse à la crise dans le Nord Kivu. Ce financement servira à l'acheminement de l'aide humanitaire et à la réhabilitation d'axes routiers importants dans les territoires du Masisi, Walikale et Rutshuru. Le PAM estime que près de 244 000 personnes, dont 45% de femmes et filles, tireront bénéfice ce projet. Le CERF examine en ce moment d'autres projets afin de donner les moyens financiers aux agences onusiennes et ONG de répondre efficacement à la crise. Ces dernières années, les financements humanitaires sont en baisse, ce qui a un impact sur les réponses à apporter. A ce jour, le Plan d'Action Humanitaire 2012, avec un montant total de 791 millions, est financé à 35%.
Le nombre de personnes déplacées internes (PDI), entamée depuis début 2012, continue d'augmenter, une conséquence directe de la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader. De 2 017 898 au 31 mars, le nombre de PDI est passé à 2 240 254 au 30 juin 2012, représentant une augmentation de plus 220 000 personnes au cours du second trimestre. Comparé au total de 1 776 663 rapporté au 31 décembre 2011, le nombre de la population déplacée de la RDC s'est accru de plus de 460 000 en seulement six mois. Cet accroissement résulte principalement, d'une part, de l'augmentation de plus de 24% de la population déplacée au Nord-Kivu qui abrite elle seule le tiers de la population déplacée nationale, et, d'autre part, de l'augmentation à plus de 100% de la population au Katanga qui, en un trimestre, est passé de 71 692 à 149 812. Bien que le nombre de PDI soit resté relativement stable dans d'autres provinces affectées, les mouvements forcés de personnes s'y poursuivent, surtout sous forme des mouvements pendulaires.
Avec 851 700 vers PDI fin juin, le Sud-Kivu reste la province la plus affectée par les déplacements. Les deux provinces de Kivu abritent plus de 68% de la population déplacée de la RDC. L'insécurité née de l'activisme des groupes armés est la cause principale des mouvements de populations.
Les mouvements de retour sont restés sobres, une tendance qui remonte au dernier trimestre de l'année dernière. Au 30 juin, la population récemment retournée (moins de 18 mois) a été de 726 483 contre 684 448 en fin mars.
La réponse humanitaire aux besoins résultant de ces mouvements forcés des populations est malheureusement confrontée aux difficultés d'accès ainsi qu'à un faible financement.

Situation militaire
(La partie militaire présentée par le Commandant Thibaut De Lacoste)
La Partie Occidentale de la République Démocratique du Congo est restée calme la semaine dernière, en dehors d'activités récurrentes de banditisme, ou de conflits fonciers et ethniques persistants.
A Kinshasa, le 17 juillet 2012, le Général Commandant la Brigade Occidentale de la Force de la MONUSCO a inauguré deux (02) salles de classe du Complexe Scolaire Kimvula, construites par la MONUSCO dans le cadre des Projets à Impact Rapide.
Le 19 juillet 2012, la Brigade Occidentale de la MONUSCO a mené à son terme la deuxième session de renforcement des capacités dans les domaines de l'informatique et de l'Anglais au profit d'officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), session initiée le 26 juin 2012 à Kinshasa.
En Province Orientale, la situation sécuritaire est restée stable, et la tendance actuelle à la diminution du nombre d'incidents liés à la LRA se poursuit, y compris dans le triangle Bangadi-Ngilima-Niangero.
Dans la région de Dungu, la Brigade Ituri de la MONUSCO et les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont poursuivi leurs opérations conjointes.
L'opération « Bienvenue à la paix » se prolonge dans le but de faciliter la reddition volontaire des éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA).
Dans le cadre de l'opération « Chuma Ngumi » (Poing d'Acier), la Force de la MONUSCO a encore mené quelques patrouilles aériennes.
En Ituri, les miliciens du Front de Résistance Patriotique de l'Ituri (FRPI) maintiennent leur présence au Sud du territoire d'Irumu, particulièrement dans les localités de Gety, Aveba, Kagaba, Bukiringi, Chekele, Kagoro et Nyamavi. A cet égard, la Brigade d'Ituri de la MONUSCO et les FARDC ont poursuivi leurs efforts de sensibilisation et leurs patrouilles régulières dans le cadre de l'opération conjointe « Eagle Claw » (Les Serres de l'aigle).
Cependant, quelques incidents provoqués par le FRPI rendent la situation sécuritaire volatile, et participent à l'alimentation de rumeurs d'activité de groupes armés ou de menaces d'attaque contre Bunia.
Ainsi, le 15 juillet 2012, un groupe de miliciens à pillé quelques maisons à Manze, à 19 kilomètres au Nord-est de Bogoro, et le 18 juillet 2012, un groupe armé a ouvert le feu contre un poste tenu par les FARDC à Lakpa.
La situation sécuritaire est restée tendue au Nord-Kivu, principalement sous la menace que représente toujours le M23 dans le territoire de Rutshuru, mais aussi à cause d'activités des groupes armés dans les territoires de Masisi, Walikale, Lubero et Beni.
Dans le Rutshuru, depuis la semaine dernière, les FARDC ont poursuivi la réarticulation et le renforcement de leurs unités avec le soutien de la Force de la MONUSCO dans le cadre de l'opération « Strong flank » (flanc renforcé). Des troupes nombreuses sont toujours déployées dans la région de Goma, et le resteront aussi longtemps que nécessaire pour prévenir toute action du M23 contre la ville et assurer la protection des populations civiles.
La Brigade du Nord-Kivu de la MONUSCO a mené quotidiennement des patrouilles terrestres et aériennes pour suivre au plus près la situation dans la zone en surveillant les éléments disséminés du M23.
Ainsi, le 17 juillet 2012, huit (08) hélicoptères de la Force ont conduit une importante mission aérienne de reconnaissance à l'Ouest de l'axe Kibumba-Kiwanja, et autour de Sake, de Kilolirwe et du parc national des Virunga.
Et les unités motorisées de la Force ont encore mené des patrouilles régulières dans et autour des villes de Goma, Kibumba, Rugari, Katale, Rumangabo, Kiwanja, Burai, ainsi que de nombreuses autres localités.
Le 17 juillet 2012, plusieurs cas d'arrestation et de travail forcé par les rebelles du M23 ont été rapportés, notamment de jeunes porteurs. Et un groupe d'environ cent (100) personnes composé majoritairement de jeunes s'est placé sous la protection du poste opérationnel de la Force onusienne de Rugari, puis a été regroupé dans l'enceinte sécurisée de l'école primaire.
Le 20 juillet 2012, à l'est du village Kiringa, un groupe de combattants du M23 a pris à partie une patrouille conjointe de la Force de la MONUSCO et de FARDC, qui ont fermement riposté et repoussé l'attaque.
Le 24 juillet, plusieurs concentrations du M23 ont été repérées dans un large périmètre autour de Rutshuru, ainsi qu'entre Bukima et Ngugo en direction de Kibumba. Dans ce second secteur, le M23 a lancé une attaque contre la position tenue par une unité des FARDC à Rawaza. Après s'être préalablement repliées, les FARDC ont repris la position dans la soirée. Face à ces menaces, en plus des nombreuses patrouilles motorisées pour suivre la situation, la Force de la MONUSCO a conduit plusieurs missions de reconnaissances et de démonstration de force avec ses hélicoptères d'attaque.
Aujourd'hui, le M23 vient de lancer une nouvelle attaque autour de Rutshuru à laquelle s'opposent actuellement les FARDC. Les unités de la Brigade du Nord-Kivu de la MONUSCO dans le secteur assurent la protection des civils dans la ville en imposant leur présence avec tous leurs moyens disponibles, s'exposant parfois à des tirs directs de combattants du M23.
À Walikale, suite à l'entrée d'un important groupe de miliciens Rahiya Mutomboki dans la ville le 17 juillet 2012, les FARDC ont lancé une offensive le 19 juillet 2012 pour les repousser avec succès. Ils ont ainsi pu reprendre le contrôle de toutes les positions laissées quelques jours plus tôt, notamment à Manzi et à Kampala. En parallèle de ces actions, le détachement de la Brigade du Nord-Kivu avait été renforcé, et a ainsi pu maintenir son dispositif de protection des civils autour du bureau de l'Administrateur et autour de l'hôpital, et a élargi le rayonnement de ses patrouilles hors de la ville.
Par la suite, trois (03) combattants Rahiya Mutomboki se sont rendus au poste opérationnel de la MONUSCO de Walikale.
Enfin, un certain regain de tension a été observé dans la région de Mpofi et de Kashebere suite à la recrudescence d'activités de groupes armés locaux. Ainsi, APCLS et FARDC se sont affrontés à Kashuga le 18 juillet 2012, les Mayi-Mayi de Cheka et l'APCLS près de Kashebere le 19 juillet 2012, et enfin les Mayi-Mayi de Cheka et les FARDC à Mera le 20 juillet 2012.
Au Sud-Kivu, malgré un environnement sécuritaire fragile, la situation demeure sous contrôle. L'activisme des Rahiya Mutomboki et du FDLR, ainsi que leur logique de représailles restent une menace préoccupante pour la sécurité de la région.
Dans la nuit du 12 au 13 juillet 2012, les FDLR ont attaqué le village de Nyampumbulu, à 170 kilomètres à l'Est de Shabunda), tuant deux (02) civils, en blessant cinq (05) et en enlevant douze (12). Le 19 juillet 2012, les Rahiya Mutombokiont ont attaqué un groupe de Mayi-Mayi Nyatura à Lumbishi, à 25 kilomètres au Sud-ouest de Minova.
En dépit de la suspension de l'opération conjointe « Amani Kamilifu » (La paix renforcée), la Force de la MONUSCO continue d'assurer la protection des populations civiles à travers ses trois (03) postes conjoints de commandement, et ses quatre (04) postes opérationnels établis dans le secteur.
Elle a poursuivi également l'opération navale « Safari Majini » (Navigation sûre) sur le lac Tanganyika, dernièrement entre Kalundu et Moba.
Sur le lac Kivu, les missions navales ont été intensifiées pour surveiller les possibles soutiens aux groupes armés, en particulier au M23, transitant par le lac.
La compagnie Uruguayenne de Patrouille Navale (URPAC) de la Force de la MONUSCO et le détachement naval des FARDC ont aussi mené des patrouilles conjointes de longue portée entre Bukavu et les villages de Mugote, Katana et Ishungu.
Par ailleurs, la Force de la MONUSCO poursuit dans les territoires de Walungu, Fizi, et Kabare ses opérations unilatérales telles que « Kimbilio salama » (Refuge sûr), « Mkesha » (Protecteur), « Kuwamacho 1 » (Vigilance 1), « Outreach » (Présence sur le terrain), « Restoration of roads » (Ré