CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 30 MAI 2012

30 mai 2012

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 30 MAI 2012

Penangnini Touré: Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.

- Activités des Responsables de la MONUSCO
- Activités des Composantes de la MONUSCO
- Activités de l'Equipe-Pays
- Situation militaire

La Journée internationale des Casques Bleus a été célébrée hier sous le thème "Maintien de la Paix et Partenariat". Plusieurs manifestations ont été organisées à Kinshasa et dans les secteurs.
A Kinshasa, la cérémonie officielle s'est déroulée à la Base du bataillon ghanéen (GHANBAT), en présence du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RD Congo, de plusieurs représentants de l'Assemblée nationale et du Sénat, de membres du Gouvernement, ainsi que du personnel des Nations Unies.Un défilé des Casques bleus a agrémenté la cérémonie.
Par ailleurs, une journée « Portes Ouvertes » a été organisée au Quartier général de la Police de la MONUSCO. Parmi les visiteurs se comptaient des nombreux étudiants, des membres d'associations féminines, de la Société civile, et de la Police nationale congolaise, pour ne citer que ceux-là. Enfin, les festivités se sont clôturées à la prison de Makala, où ont eu lieu l'inauguration de l'éclairage de la prison, réalisé avec l'appui de la MONUSCO. S'en est suivi une consultation des détenus et un match de football opposant une équipe des détenus à celle de la MONUSCO, en présence de la Ministre de la Justice et des Droits humains et de cadres de la MONUSCO.

Activités des Responsables de la MONUSCO
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, Roger Meece, se rendra ce dimanche 3 juin 2012 à New York pour participer aux consultations du Conseil de Sécurité en prélude au renouvellement du mandat de la MONUSCO.
Activités des Composantes de la MONUSCO
Droits de l'Homme :
Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH) est particulièrement inquiet de la recrudescence des violations des droits de l'homme commises dans l'Est du pays dans les dernières semaines, particulièrement par les groupes armés. Le Bureau a reçu un grand nombre d'allégations d'exécutions sommaires, de traitements cruels, inhumains ou dégradants, de violences sexuelles, ainsi que de villages pillés ou incendiés par des groupes armés, ce qui aurait engendré d'importants mouvements des populations.
Le BCNUDH continue d'enquêter sur des allégations d'exécutions sommaires, particulièrement dans des zones difficilement accessibles des territoires de Masisi et de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, et au nord de la province du Sud-Kivu. Le BCNUDH rappelle que les droits de l'homme sont des obligations qui s'imposent à toutes les parties au conflit et qui doivent être respectées sans exception. Le Bureau déplore vigoureusement l'augmentation du nombre d'attaques contre les civils et demande que les personnes responsables voient leur responsabilité engagée.
Genre :
Le Bureau Genre de la MONUSCO a lancé récemment une série d'ateliers visant la sensibilisation des éléments de la Police Nationale Congolaise, à travers une formation de ses agents et sous-officiers en matière du genre et de protection des civils. L'atelier de formation de Kinshasa se déroulera le 2 juin après ceux organisés à Lubumbashi et Kananga. D'autres sessions de sensibilisation sont prévues pour Kindu, Mbandaka, Matadi, Mbuji-Mayi, Bandundu.
Activités de l'Equipe-Pays
Développement
PNUD :
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en République démocratique du Congo (RDC) a publié, hier mardi 29 mai 2012 à Goma, son rapport annuel des données sur la réponse judiciaire aux cas de violences sexuelles dans l'Est de la RDC.
Devant l'ampleur de violences sexuelles envers les femmes dans cette partie du pays, le projet « Accès à la Justice » du PNUD, sous l'égide du Ministère de la Justice et des Droits Humains, a mis en place un monitoring judiciaire des cas de violences sexuelles, en vue d'une observation et une évaluation détaillées et continues de la réponse judiciaire donnée aux cas de violences sexuelles. Ce projet, qui vise à renforcer la protection légale et judiciaire des femmes dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le district de l'Ituri, a été lancé en 2009 et devrait se clôturer en décembre 2013.
Voici les conclusions de ce monitoring 2010-2011: une augmentation de 13 % entre 2010 et 2011 du nombre de dossiers enregistrés ; le viol constitue 90 % des préventions ; les obstacles à l'accès aux instances judiciaires sont notamment l'éloignement et l'inaccessibilité des structures de la justice, la primauté de la justice coutumière sur le droit positif, la crainte des représailles et de la stigmatisation des victimes et enfin, le coût de la justice ; la grande majorité des cas qui entrent en justice concernent des victimes de sexe féminin. Au moins 41 % ont moins de 18 ans ; le profil des auteurs présumés concerne des civils dans 92 % des cas, contre 5 % impliquant des militaires et 1 % impliquant des policiers.
Pour des informations plus détaillées, veuillez consulter le site du PNUD RDC, www.cd.undp.org.

FAO :
La FAO organise, depuis ce mardi 29 mai 2102, un Atelier national sur le Champ « Ecole Paysanne en RD Congo ». Une vingtaine de vulgarisateurs venus de toutes les provinces discutent sur les problèmes de gestion, de sujets techniques et d'environnements agro écologiques de l'approche « Champ Ecole Paysanne (CEP). L'atelier national sur le Champ « Ecole Paysanne » devra donner des réponses aux préoccupations pour la qualité et la durabilité des Champs Ecole Paysanne. Afin de tirer un ensemble des directives directes, et aussi proposer des programmes Champs Ecole Paysanne dans différents contextes. Le rapport national issu de ces travaux servira au niveau des forums mondiaux pour les décideurs, les bailleurs de fonds et les praticiens.
Le Champ Ecole paysanne a été introduit en RD Congo depuis 2002 à partir des projets de la FAO impliqués dans la résolution des problèmes de baisse de production de manioc causés notamment par les ravageurs et maladies économiques principalement la mosaïque.
UNESCO :
La première phase du projet « Appui aux radios locales en TIC » de l'Unesco démarre le 01 juin 2012. Pendant deux mois, deux enquêtes seront menées simultanément dans la Radio communautaire de Moanda et la radio Bangu de Kimpese ainsi que dans les radio Kimvuka na lutondo de Kenge dans le Bandundu et la radio Déo Gratias, à Kasumbalesa, dans le Katanga.
La première enquête portera sur la qualité des programmes de chaque radio et sur les habitudes d'écoute de l'audience, et la deuxième sera menée sous forme d'un sondage d'opinion auprès des auditeurs sur 3 questions d'intérêt public figurant dans la programmation des émissions, principalement l'agriculture, la santé et l'environnement. Ces enquêtes visent l'amélioration de la qualité de la programmation et de diffusion de ces radios locales, notamment par l'intégration effective et l'usage des TIC et par le renforcement des capacités de chaque radio en matière de traitement local de l'information sur des questions de développement.
Humanitaire
Nord-Kivu : Les capacités de réponse des humanitaires à rude épreuve face à des dizaines de milliers de personnes déplacées en moins de deux mois.
L'accélération de la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu depuis le début du mois d'avril a contraint des dizaines de milliers de personnes déjà vulnérables à quitter leurs villages à la recherche de la protection. Selon les dernières estimations disponibles, plus de 100 000 personnes se seraient déplacées entre le 1er avril et 18 mai, dont près de 74 000 dans les territoires de Lubero, Masisi et Rutshuru. Les conséquences humanitaires des mouvements de populations aussi importants en un peu moins de deux mois sont énormes. Les évaluations conduites dans des zones encore accessibles font état de besoins importants en abris, biens non alimentaires, soins de santé, nourritures, eau, hygiène et assainissement, éducation, ainsi qu'en termes de protection physique des personnes. Jusque là, les acteurs humanitaires n'ont pu apporter de l'assistance qu'à quelques milliers de déplacés encore accessibles, notamment ceux se trouvant dans les sites spontanés près de Goma et dans le camp des déplacés de Mugunga III.
La limitation d'accès à la grande partie des populations affectées, – notamment les communautés d'accueil, à cause d'une part de l'insécurité et, d'autre part, au mauvais état des routes –, prive des milliers de personnes vulnérables à l'assistance dont elles ont énormément besoin.
Outre l'accès, les stocks d'assistance disponibles en vivres, médicaments et autres besoins non alimentaires ne pourront suffire pour venir en aide à toutes les personnes. La communauté humanitaire a donc besoin des moyens supplémentaires pour sauver les vies humaines en danger dans les zones concernées. Avant l'aggravation actuelle de la crise, le Nord-Kivu était déjà confronté à une situation humanitaire d'une grande ampleur. Au 31 mars 2012, il y avait déjà près de 550 000 personnes déplacées internes dans la province. 90% d'entre elles se sont déplacées pour des raisons sécuritaires, dont des attaques armées.
L'épidémie de cholera en forte progression au mois de mai : plus de 3 000 enregistré en moins de quatre semaines :
Au 28 mai 2012, le Ministère congolais de la santé et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) rapportent que 15 351 cas de choléra dont 358 décès ont été enregistrés depuis le début de cette année, portant à 37 043 le nombre de cas rapportés depuis janvier 2011. Ainsi, en cinq mois, le nombre total de cas de choléra en 2012 a déjà dépassé 70% des cas rapportés l'année passée. Depuis janvier 2011, 942 pertes en vies humaines dues au choléra ont été enregistrées. Au cours du mois de mai, le nombre de cas de cholera a augmenté de près de 25% passant de 12 291 à 15 351 entre les 02 et 28 mai. La situation est pire dans les zones épidémiques de l'ouest, situées le long du fleuve Congo, où le nombre de cas a augmenté de 50%, avec à la clé une augmentation de plus de 100% des cas et une létalité de 6% en Equateur.
Dans les zones endémo épidémiques de l'est, l'augmentation des cas au mois de mai est de près de 17%. Toutefois, en seulement cinq mois, le nombre de cas de choléra rapportés dans ces zones approche 80% du total des cas enregistrés l'année dernière. Malgré les interventions en cours, essentiellement financées grâce aux $ 9,1 millions octroyés par le Fonds central d'intervention pour les urgences des Nations Unies (CERF) au début de cette année, la lutte contre le cholera reste confrontée à une insuffisance des moyens face à l'étendue de la crise.
Des moyens supplémentaires sont nécessaires pour venir à bout de l'épidémie au regard de son expansion actuelle. L'accès très limité à l'eau potable, surtout en milieu rural, et le problème d'hygiène et d'assainissement dans des milieux urbains rendent difficile la lutte contre le choléra. Les conséquences directes et indirectes de cette épidémie pèsent lourdement sur des communautés déjà démunies.
Situation militaire
(La Partie militaire de cette conférence a été animée par le Lieutenant-colonel Mactar Diop, Porte-parole militaire a.i)
La situation sécuritaire est restée calme à l'Ouest de la République Démocratique du Congo la semaine dernière. Cependant, en plus de la persistance des conflits fonciers, le banditisme et le phénomène « Kuluna » sont en nette recrudescence, notamment à Kikwit. A Dongo, le rapatriement des Congolais réfugiés au Congo-Brazzaville se poursuit.
Le 17 mai 2012 deux (02) bandes de « Kuluna » ont mené une attaque dans la ville de Kikwit.
Le 22 mai 2012, à l'Equateur, un conflit foncier a éclaté entre les ressortissants des groupements Poma et Gbandaki à Gemena.
Le même jour à Kinshasa, l'Etat-major de la Brigade Ouest de la Force de la MONUSCO, a débuté une formation d'initiation à l'Informatique et en anglais au profit de personnels des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). La durée de cette session de formation est prévue pour trois semaines.
Le 26 mai 2012 à l'Equateur, la Force de la MONUSCO a mené une mission de reconnaissance aérienne à Busu Djengo, situé à 245 kilomètres au Nord de Mbandaka, en vue d'aider au transport de médicaments destinés à lutter contre l'épidémie de choléra qui sévit dans la région.
En Province Orientale, du 21 au 25 mai 2012, la formation commune MONUSCO-FARDC aux techniques aéromobiles s'est poursuivie avec les hélicoptères MI-17 de la Force de la MONUSCO à Dungu. Cette formation entre dans le cadre de l'Opération « Iron Fist » (Poing d'Acier) destinée à lutter contre la LRA.
Le 22 mai 2012, des éléments armés supposés appartenir à l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont attaqué deux (02) civils à l'Ouest de Bangadi, dans le voisinage du village Kapile, situé à 28 kilomètres au Nord-ouest de Ngilima.
L'opération « Bienvenue à la Paix » se poursuit dans le Haut-Uélé. Son objectif est d'offrir aux combattants de la LRA un cadre opérationnel adéquat pour encourager et faciliter leur reddition à la section DDRRR.
Le 24 mai 2012, la Force de la MONUSCO a conduit une patrouille de reconnaissance aérienne au-dessus de la région de Dungu-Ngilima-Kapele dans le but d'évaluer la situation sécuritaire.
En Ituri, la situation sécuritaire est demeurée stable pendant la période sous examen. Mais elle reste imprévisible, particulièrement au Sud du territoire d'Irumu où le Front de Résistance Patriotique d'Ituri (FRPI) reste actif et continue d'occuper l'essentiel des localités. Dans le cadre de l'Opération « Eagle Claw » (Les Serres de l'Aigle)», les FARDC ont réaménagé leur dispositif avec le désengagement d'un régiment redéployé au Nord-Kivu et l'engagement d'un autre régiment vers Bogoro. Le 24 mai 2012, une (01) section FARDC a été déployée à Komanda.
La MONUSCO continue ses activités opérationnelles avec la sensibilisation des miliciens du FRPI, des populations ; et la conduite intensive de patrouilles de sécurisation. Dans ce cadre, la Force de la MONUSCO a poursuivi le 20 mai 2012 les séances de sensibilisation à l'endroit des notables et des populations des localités de Gety, Aveba et Bukiringi.
A Mambasa, la situation sécuritaire reste préoccupante avec la multiplication des incidents de protection à l'intérieur et dans la périphérie du parc national d'Epulu et de la Réserve à Okapi, qui sont sous l'influence de groupes Mayi-Mayi et de bandits. Le 20 mai 2012, des éléments armés ont attaqué le poste de la Police Nationale Congolaise (PNC) de Luyemba, situé à 58 kilomètres au Sud de Mambasa.
Dans le but d'apporter les réponses adéquates à cette situation sécuritaire dégradée dans le territoire de Mambasa ainsi qu'au Sud d'Irumu, la Force de la MONUSCO a participé à deux conférences organisées le 25 mai 2012 à Bunia, sous l'égide du chef de Bureau de la MONUSCO, activité a laquelle ont pris part les différentes sections de la MONUSCO.
Le 26 mai 2012, la Force de la MONUSCO a fourni une escorte à une équipe du Haut Commissariat des Nations Unes pour les Réfugiés (UNHCR) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en mission humanitaire dans la localité de Bukiringi.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est restée dégradée avec la persistance de plusieurs foyers de tensions. Dans le Rutshuru, les FARDC poursuivent leurs opérations dans le secteur de Mbuzi-Tshanzu et Runyoni contre le M23/CNDP (Congrès National de la Défense du Peuple).
Dans le Walikale, bousculés par les opérations menées par les FARDC, les éléments Mayi-Mayi Cheka-Nduma Défense du Congo (NDC) ont perdu le contrôle de plusieurs villages, notamment Bunyampuri et Luvungi. Au Sud de Walikale cependant, la situation sécuritaire se caractérise par une violence aveugle qui s'abat sur les populations civiles du fait d'actes de représailles mutuelles entre les combattants des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les Rahiya Mutomboki. Par ailleurs, ces derniers continuent leur campagne dont l'objectif est de faire naître un sentiment anti-MONUSCO auprès des populations.
En outre, suite aux allégations de tueries massives de populations civiles dans les groupements d'Ufamandu I et II, la MONUSCO a conduit des missions d'investigation sur le terrain le 24 mai 2012 à Remeka et le 26 mai 2012 à Katoyi. Les témoignages recueillis ont révélé que quatre-vingts dix-huit (98) civils ont été tués et six autres (06) blessés dans les groupements d'Ufamandu I et II entre le 9 et 25 mai 2012 par des éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki, Kifuafua, de la Force de Défense Congolaise (FDC) et des FDLR. Ces tueries sont survenues en réaction aux attaques menées par les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki contre les FDLR le 14 mai 2012. Il est à noter que les unités FARDC qui opéraient dans cette zone ont été redéployées le