Fataki : les patrouilles régulières et le système d’alertes communautaires rassurent les déplacés

Chaque jour, des patrouilles régulières de Casques bleus assurent la sécurité sur le terrain permettant aux familles de vivre dans un environnement protégé malgré un contexte difficile.

22 nov 2024

Fataki : les patrouilles régulières et le système d’alertes communautaires rassurent les déplacés

Didier Dossou-Gbakon

« Quand nous voyons leurs véhicules blindés, nous savons que nous sommes protégés ». Jeanne* fait partie des milliers de déplacés qui ont fui leur localité à cause de l’insécurité et ont trouvé refuge, depuis plusieurs mois, près de la base des Casques bleus népalais à Fataki, dans le territoire de Djugu en Ituri. Son sentiment est partagé par la majorité de ces déplacés qui l’ont fait savoir à Erin Mooney, cheffe de la section des Affaires civiles de la MONUSCO, en visite sur place jeudi 21 novembre.

Chaque jour, des patrouilles régulières de Casques bleus de la MONUSCO assurent la sécurité dans le camp de déplacés et aux alentours, permettant aux familles de vivre dans un environnement protégé malgré un contexte difficile. Des déplacés composés en grande partie de femmes et d’enfants. « Ils sont là, le jour comme la nuit, prêts à intervenir au moindre incident », relate encore Jeanne.

Grâce à un système d'alerte mis en place par la mission onusienne, les déplacés disposent de moyens rapides pour signaler d’éventuelles menaces à leur sécurité. Les appels téléphoniques grâce aux numéros verts dont disposent les populations permettent aux Casques bleus d’intervenir promptement. Ce dispositif, combiné à des patrouilles régulières, a permis de sauver des vies et de renforcer la confiance des communautés locales.

« Un soir, des hommes armés rôdaient autour de notre camp. Nous avons activé l’alerte et, en quelques minutes, les blindés de la MONUSCO étaient là. Les malfrats ont fui », se souvient Logo Biakutaga, président de la jeunesse de Fataki, avant de poursuivre : « Sans eux, nous serions encore plus vulnérables ».

« Nous voulons rentrer chez nous »

Malgré ces avancées sur le plan sécuritaire, les déplacés font face à des défis considérables. Certaines femmes, contraintes de quitter le camp pour chercher de la nourriture, rapportent des cas de violence dans les zones non sécurisées. Les déplacés expriment leur inquiétude quant à la présence persistante de groupes armés dans leurs villages. « Nous voulons que le processus de désarmement soit accéléré, pour que nous puissions rentrer chez nous en toute sécurité », plaide Solange*, une autre déplacée. 

Au-delà de la protection, la MONUSCO s’engage activement dans la promotion de la paix et du dialogue communautaire. Logo Biakutaga souligne l’importance de ces efforts : « La MONUSCO doit continuer à rapprocher les communautés à travers des initiatives ciblées, en direction de la jeunesse qui joue un rôle clé dans la construction de la paix ».

Lors de sa visite, Erin Mooney a réitéré l’engagement de la MONUSCO à continuer ses efforts de protection des civils tout en renforçant son partenariat avec les autorités congolaises et les communautés locales. Elle a souligné l’importance de poursuivre les actions de stabilisation et de cohésion sociale.  

Ces deux dernières années, environ 750 000 déplacés ont ainsi regagné leurs villages d'origine dans les territoires de Djugu, Irumu, Mambasa et Mahagi, grâce à l'amélioration de la sécurité et aux opérations conjointes entre la MONUSCO et l’armée congolaise.

*Prénoms d’emprunt afin de protéger les témoins