Goma, 9 mars 2011 - Journée inhabituelle ce 9 mars à la prison centrale de Muzenze, à Goma. La salle d'accueil était bondée de monde, et parmi l'assistance, le chef de Bureau de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Mme Hiroute Gebre Sellassie, le Ministre provincial de la justice, le Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Goma et une dizaine de détenues.

Il s'agissait d'une double cérémonie de remise de dons des femmes de la MONUSCO aux prisonnières de Muzenze d'une part, et d'autre part la libération provisoire de trois de ces détenues. Cette manifestation de solidarité des femmes de la MONUSCO vis-à-vis des prisonnières congolaises entre dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme.

Depuis plusieurs semaines un comité de femmes de la MONUSCO avait entrepris des démarches auprès des autorités judiciaires pour plaider en faveur des femmes emprisonnées à Muzenze dans des conditions inhumaines et dégradantes. Si les 16 femmes détenues de cette triste prison manquent de tout, la plupart d'entres elles, des prévenues de longues date ne sont jamais passées devant un juge. L'aboutissement heureux de ce travail de plaidoyer a été donc la libération provisoire ce mercredi 9 mars de trois prévenues emprisonnées depuis plusieurs mois pour des faits mineurs, notamment pour coups et blessures volontaires.

Pour Mme Hiroute Gebre Sellasie, la particularité de cette action des femmes de la MONUSCO est de faire restaurer la dignité à ces femmes, mais aussi leur redonner l'espoir d'appartenir, à l'instar d'autres femmes, à la communauté féminine nationale et internationale, malgré les humiliations et les conditions difficiles de leur détention.

Tout en se réjouissant de l'aboutissement de ce processus, le Procureur de la République, Sylvain Lumbu, et le Ministre de la Justice ont tenu à mettre en garde ces femmes contre la commission d'autres infractions pendant cette période de libération provisoire.

La cérémonie qui a été entourée de beaucoup d'émotion --les femmes libérées ayant fondu en larmes en recevant des mains du Ministre leurs ordonnances de libération -- s'est achevée par la remise de don en vivres et non vivres à l'ensemble des détenues. Ce don était constitué d'une quinzaine de matelas, d'ustensiles de cuisine, de seaux, de pagnes, de chaussures, mais également quatre sacs de riz, 25 kilos de sucre, un bidon d'huile, et d'autres. Ces effets ont été réunis grâce aux différentes contributions du personnel national et international de la MONUSCO basé à Goma.