Ces rencontres servent essentiellement à discuter du mandat de la mission, mais également, à recueillir les recommandations des principaux concernés sur la façon de rendre plus efficace la mission de protection des populations civiles.

Le vendredi 27 septembre 2015, l’équipe, constituée des différentes sections organiques, s’est rendue à Mamove, localité enclavée à plus de 50 de kilomètre de Beni ville.

Durant cette rencontre, le Président de la Société civile de la localité, Kinose Katuho, a évoqué le problème des personnes déplacées, qui constitue leur préoccupation majeure.

« Ici à Mamove, nous avons plus de 14 mille déplacés qui sont sans assistance. Nous avons des enfants qui n’ont même jamais commencé à étudier. Les déplacés sont en train de vivre dans les salles de classe, les Eglises et dans des familles d’accueil. Les déplacés viennent précisément de Mambau, Manyamba, Matekelambi, et même de la province Orientale. Que notre gouvernement puisse prendre ses responsabilités en assistant d’abord les déplacés et en assurant la sécurité des populations, afin qu’ils puissent retourner dans leurs milieux d’origine», a-t-il expliqué.

Cette situation de déplacés est créée par les différents agressions des rebelles ADF et autres groupes Mai Mai dans la localité. Il y a quelques jours, Mamove avait fait l’objet d’une attaque de présumés Mai Mai. Au moins une personne avait été tuée et plusieurs autres blessées, selon des sources officielles.

Les habitants de la Commune de Mulekera en Ville de Beni ont également reçu la visite de l’équipe de la MONUSCO, le mardi 29 septembre. Plusieurs chefs locaux ont formulé des recommandations pour mettre fin à l’insécurité dans certains quartiers de Beni.

La Commune de Mulekera est l’un des quartiers de la ville de Beni qui fait face à une insécurité grandissante, suite à la résurgence des vols à mains armées et attaques contre les populations civiles.

A ce propos, le président de la Société civile de Beni avait lancé un message le dimanche 27 septembre, à l’endroit de la MONUSCO et du Gouvernement congolais.

Teddy Kataliko a expliqué que " la population est en train de vivre les moments les plus difficiles à Beni. Selon le bilan sur base du monitoring que nous avons eu à faire durant le mois de septembre, on compte une vingtaine de civils enlevés, plus de 27 personnes tuées, plus de 6 attaques meurtrières contre les FARDC, plus de 5 véhicules incendiés et là, sans compter les marchandises qui ont été soit emportées, soit incendiées par les assaillants ».

Selon lui, «la situation est suffisamment grave et avant que les choses ne s'empirent, il est temps d'agir".

Les Chefs de quartiers, cellules et avenues ont donc demandé des outils de communication, pour faciliter aux autorités de base, la transmission rapide des informations sécuritaires.

Ils ont enfin émis le souhait de voir la MONUSCO et la Police nationale, organiser des bouclages dans certains quartiers. Ceci favoriserait l’arrestation des auteurs d’actes criminels, le renforcement des positions de la police dans les zones criminogènes, ainsi que le cantonnement des FARDC et des policiers dans leurs casernes.

Nadietou Daouda ZIBILILA