La 8e Journée mondiale de la radio célébrée «sous le signe du dialogue et de la paix»

19 fév 2019

La 8e Journée mondiale de la radio célébrée «sous le signe du dialogue et de la paix»

Joseph Albert TSHIMANGA

Kinshasa, 18 février 2019- La radio, « outil du dialogue, de la tolérance et de la paix », a été au cœur des débats, mercredi 13 et vendredi 15 février, au cours d’un forum d’échanges et d’information avec des journalistes congolais membres des associations et plateformes de la paix, organisé par les Nations Unies à leur intention.  

A cette occasion, un vibrant hommage a été rendu aux médias de la République démocratique du Congo, particulièrement à la radio. C’était sous le partenariat de la MONUSCO et de l’UNESCO, avec la collaboration de la Confédération nationale des radios communautaires et rurales de la RDC (CNRC), de la Fédération des radios de proximité du Congo (FRPC)de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), de la Société civile et des Confessions religieuses.

Les médias, particulièrement les radios jouent un rôle prépondérant dans la société. C’est pourquoi les différents services en charge des questions médiatiques ; des personnes ressources et experts en communication, ont participé à la célébration de cette journée d’hommage aux radios mondiales.

Le thème retenu cette année : « Dialogue, tolérance et paix », a permis aux participants, non seulement de fêter l’importance de la radio dans la poursuite d’un monde plus pacifique et plus tolérant, mais aussi et surtout de réfléchir au rôle que la radio peut jouer en cette période postélectorale de la RDC, afin de contribuer au dialogue, à la tolérance et à la paix.

Ils étaient environ 100 journalistes, dont de nombreuses femmes, rassemblés dans cet atelier de renforcement des capacités des médias sur la paix et le dialogue.

Radio communautaire, radio du dialogue

Dans son mot de circonstance, le coordonnateur de la Confédération nationale des radios communautaires et rurales de la RDC, Paulin Mabunda Makinu, expliquera que les radios communautaires de la RDC fédérées au sein de la CNRC jouent un rôle capital dans le cadre du renforcement de la cohésion sociale, dans le dialogue entre communautés et dans la promotion du vivre ensemble. 

« Les radios communautaires sont montées par le peuple ; elles travaillent pour le peuple et contribuent à ramener la paix. Elles stimulent le débat public, donnent la voix aux sans voix et édifient la société à marcher de manière harmonieuse ».

Si la centaine des radios communautaires que compte la RDC, d’après lui, ouvrent de nouvelles discussions, diffusent des idées novatrices dans les foyers, les villages, les universités, il est difficile de les sanctionner.

Et pour cause, A l’entendre, cependant, il n’existe pas encore à ce jour une loi organique en matière de régulation. D’où, au nom de la centaine de radios communautaires et rurales congolaises, il appelle à la promulgation rapide de la loi, en cette matière.  

 

Ce qui est juste et vrai, c’est que le rôle de la radio dans l’édification de la culture de la paix par le dialogue et la tolérance est jugé très utile en RDC. L’expérience des émissions ‘’Le Débat’’ (radio Top Congo) et ‘’Dialogue entre Congolais’’ (Radio Okapi) va le démontrer. Radio Okapi/radio de la paix contribue efficacement à l’édification de la culture de la paix par le dialogue.

"Dialogue entre Congolais"

S’expliquant davantage sur le sujet, Alain Irung, présentateur de l’émission ‘’Dialogue entre Congolais’’ énonce que Radio Okapi rassemble les Congolais de tous les horizons et des personnalités politiques de toutes les tendances.  

Continuant son propos, il précise aussi que l’émission ‘’Dialogue entre Congolais’’ est, et reste un moyen des plus idéal utilisé par Radio Okapi en vue d’appeler à l’apaisement et de contrer la violence des conflits.

C’est du moins le point de vue partagé par la société civile. Du sous-thème de « l’édification de la paix par le dialogue et la tolérance’’ » développé par le Coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise, Jonas Tshiombela, il en résulte que cette démarche est indispensable dans les pays qui sortent d’un pénible processus électoral émaillé de messages de haine et parfois des appels à la violence.

« C’est le cas de la RDC qui a connu depuis des décennies des conflits armés et communautaires », souligne M. Tshiombela, qui pense que l’édification de la paix par le dialogue et la tolérance a encore du chemin à faire dans les sociétés africaines.

Pour lui, les acteurs de la gouvernance politique, de la société civile ; les Radios communautaires, les leaders religieux et politiques sont interpellés à ce sujet. « Chacun a un rôle à jouer. Dans la construction de base de la paix durable… », dit-il.

Dialogue comme outil de tolerance

Il en va de même du « Dialogue inter religieux » comme outil de tolérance pour la construction de la paix. L’abbé Dieu Donné Makiala le confirmera dans son message, définissant, pour éclairer les lanternes des journalistes bénéficiaires, le dialogue comme n’étant pas purement du prosélytisme car, selon lui, il ne s’agit pas d’aller gagner les croyants d’une religion et de les amener dans une autre.

Le dialogue, c’est, à croire cet auteur, une rencontre entre les croyants de différentes religions, dans leurs relations avec l’Etre Suprême.

Le dialogue n’est pas non plus, toujours d’après Dieu Donné Makiala, l’œcuménisme, qui est cependant la rencontre entre les membres de sous-branches d’une religion. « A travers le dialogue inter religieux il y a la découverte des valeurs de l’autre. Et c’est là où l’expression de la tolérance trouve son sens. 

La cohabitation entre les religions réside dans l’existence de la paix, la recherche d’un élément commun, le choix de l’expression et la reconnaissance des différences. » Les médias sont appelés à favoriser ce dialogue entre les religions, conclut-il.

La paix se gagne par le dialogue et la tolérance

Focalisant, à son tour, son discours sur : « La paix se gagne par le dialogue et la tolérance », Didier Mumengi, ancien ministre de l’information et des médias, a appelé avec insistance à la culture du dialogue en RDC.

Il a dénoncé l’existence d’une société congolaise d’Etat conciliabulaire, faisant allusion aux décennies des négociations et arrangements particuliers qui ont émaillé la vie politique en RDC, en lieu et place d’une société d’Etat dialogiste.

« En effet, qui peut mieux que nous, peuple congolais, comprendre le besoin du vivre en paix lorsqu’on sait que notre pays est confronté depuis deux décennies aux affres des conflits armés et à leurs cortèges de morts ? » s’est interrogée, pour sa part, Marie Madeleine Kalala, ancienne ministre.

Dans son message sur « Dialogue, tolérance et paix dans la diversité sociale », elle a démontré que la RDC en est une parfaite illustration avec 250 tribus et 212 langues, dont 34 non bantoues.

D’où, elle a terminé son propos en appelant les journalistes et animateurs de la radio à la pratique de la culture de la paix car ils ont entre les mains l’arme la plus puissante qui existe par sa capacité à atteindre tous les coins et recoins de la terre

Débat public à l’Ifasic

Outre l’atelier de renforcement des capacités des journalistes de la radio et d’autres médias, membres des associations et plateformes des médias pour la paix, la MONUSCO et l’UNESCO ont organisé, par le biais de la Radio Okapi, une émission publique ‘’ Spécial Okapi Service’’ le vendredi 15 février à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) sur la Journée mondiale de la radio.

 

Plus de 300 étudiants, futurs journalistes et communicateurs des organisations, ont activement pris part à cette seconde activité.

Plusieurs sujets et questions liés au thème de l’année ont été abordés respectivement par le professeur Christian Ekambo de cet Institut, par le coordonnateur de la Confédération nationale des radios communautaires et rurales de la RDC (CNRC), et par l’ancien Rédacteur- en -chef de la Radio Okapi, Léonard Mulamba Kalala.

Ils précisent tous que le thème choisi est d’actualité et d’importance. D’actualité compte tenu de la situation qui prévaut en RDC.

Et d’importance parce que sans la tolérance et le dialogue, sans la paix et la cohésion sociale, aucun développement du pays n’est possible. Des hommages ont été une fois de plus rendus à la Radio Okapi, qui demeure l’une des radios les plus suivies dans le pays.

A noter aussi que le Représentant de l’UNESCO en République démocratique du Congo a participé à l’émission de la Radio Okapi « Invité du jour », diffusée du 11 au 16 févier 2019.  Des messages de sensibilisation sur le ‘’Dialogue, la tolérance et la paix’’ sont élaborés et diffusés par la même radio des Nations Unies.