La délégation du Mécanisme de rapatriement des combattants désarmés a fini sa mission dans l’Est

La délégation du Mécanisme de rapatriement des combattants désarmés a fini sa mission dans l’Est. Photo MONUSCO/Sy Koumbo S. Gali

31 aoû 2018

La délégation du Mécanisme de rapatriement des combattants désarmés a fini sa mission dans l’Est

Sy Koumbo S. Gali

 

La mission de la délégation du Mécanisme régional de rapatriement des combattants désarmés, constituée des membres du bureau de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la région des grands Lacs, ceux du gouvernement congolais, de la SADC et de la CIRGL, dans l’Est de la RDC a pris fin le 27 aout dernier.

Cette mission de 5 jours, partie de Goma, a conduit la délégation à Kanyabayonga, (Nord-Kivu), Kisangani (Province de la Tshopo) et Walungu (Sud-Kivu). Le but est de rencontrer les ex combattants FDLR ; près d’un millier avec leurs dépendants, cantonnés depuis plus de trois ans maintenant dans ces trois localités, pour leur faire passer un message ; celui des chefs d’états des pays membres, signataires des Accords-cadre d’Addis Abeba : il s’agit notamment du rapatriement, sans conditions, de tous les ex combattants éparpillés dans la sous-région, y compris ces ex FDLR, dans leurs pays d’origine.

Cette décision, prise lors de la 8e rencontre des chefs d’état, le 8 juillet 2017 à Brazzaville au Congo, dans le cadre du suivi de ces accords, est assortie de garanties ; tel que le suivi de ces ex combattants une fois retournés dans leurs pays, mais aussi la remise d’une aide pécuniaire pour assurer leur réinsertion dans leurs communautés respectives.

Ainsi, selon les délégués du Mécanisme, cette mission était d’abord une mission d’information. C’est ce que dit le chef de la délégation, M. Patient Ketu Chirimwami, assistant principal du représentant du chef de l’Etat congolais dans le Mécanisme : « notre rôle est de porter le message des chefs d’état, un message clair, aux ex-combattants. Nous leur avons expliqué le travail du Mécanisme de rapatriement et les garanties qui accompagnent leur retour. Ils nous ont écoutés. Maintenant nous allons attendre et voir la suite ».

A la question de savoir si ces ex combattants ont adhéré à cette démarche, M. Chirimwami souligne que, certes la plupart d’entre eux expriment des appréhensions quant à un tel retour, mais la délégation les a rassurés : « Il s’agit d’une décision des chefs d’états.. et on ne peut pas jouer avec une décision des chefs d’état », a-t-il martelé, soulignant que si les ex-combattants rentrent chez eux, la communauté internationale aura un droit de regard sur leur parcours.

Toutefois, le représentant de la RDC reste ferme : s’il y en a qui se radicalisent et refusent de rentrer chez eux, le gouvernement congolais n’aura pas d’autres choix que de les « pousser vers la porte ».

Le représentant de la SADC, Mobare Machini dit pour sa part que son organisation va continuer à travailler avec les Etats membres, pour amener ces combattants à rentrer dans leur pays, tout en tenant compte de leurs droits humanitaires.

Notons que le Mécanisme régional de rapatriement des combattants désarmés qui renferme les points focaux des Nations-Unies -à travers le bureau de l’Envoyé spécial- de la RDC, de l’Ouganda, du Rwanda, de la SADC, de la CIRGL et de l’Union africaine, a commencé déjà à sensibiliser les ex-combattants du M23 refugiés en Ouganda et au Rwanda. 13 d’entre eux ont déjà accepté de rentrer en RDC, a indiqué la délégation.

Il faut rappeler que les chefs d’Etat chargés du suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba  pour la paix et la sécurité dans la région des Grands-lacs, avaient, à Brazzaville, donné un ultimatum : Au plus tard, en octobre 2018, tous les ex-combattants devraient être déjà rentrés chez eux.