La Jeunesse de Kipushi s’engage pour un processus électoral inclusif et pacifique

13 fév 2018

La Jeunesse de Kipushi s’engage pour un processus électoral inclusif et pacifique

James Nzabara

Lubumbashi, le 13 Février 2017 – Le territoire de Kipushi, situé à 25km au Sud de la ville de Lubumbashi, en province du Haut-Katanga, a abrité une session de dialogue communautaire sur la prévention des risques de violences liés au processus électoral. La session, animée par la MONUSCO, a connu la participation d’une cinquantaine de personnes dont 8 femmes représentant des associations de jeunes, des autorités locales, la Police, l'ANR ainsi que la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI).

Cette activité organisée par la Société Civile locale, avec le soutien de la section des Affaires Civiles de la MONUSCO, vient à point nommé ; considérant que la jeunesse est la couche de la population la plus sollicitée lors des manifestations violentes en cette période électorale.

Le chef d’antenne de la Cité de Kipushi, représentant l’Administrateur du territoire, a officiellement ouvert la session tout en souhaitant des échanges fructueux aux participants. Monsieur Mweo a laissé entendre que le territoire entretient de bonnes relations avec les structures de la société civile surtout celles des jeunes et s’est dit confiant en des élections paisibles dans son entité.

Dans son adresse, le représentant de la Section des Affaires Civiles de la MONUSCO a brossé aux participants les réalisations pertinentes de la Mission Onusienne en matière de protection des civils, tout en mettant en relief  les défis qui subsistent, en particulier pendant le processus électoral. James Nzabara a notamment évoqué la mise en place par la Mission du Réseau d’Alerte Communautaire (CAN) qui a beaucoup rapproché les Casques bleus des communautés en besoin de protection. Il a alors lancé un appel vibrant aux jeunes pour qu'ils s'impliquent dans leur propre protection en s'abstenant de tout acte de violence avant, pendant et après les élections. «En tant qu’avenir de la société, la jeunesse doit être responsable, citoyenne et engagée pour un processus électoral inclusif et apaisé et non pas en constituer une menace», a-t-il renchéri. 

Un Officier du Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’homme a axé sa présentation sur l’exercice des libertés publiques pendant le processus électoral. Roland Safari a souligné la liberté de réunion, de manifestation et d'expression qui sont les plus courantes et parfois violemment réprimées par les forces de l’ordre durant la période pré-électorale. Il a ensuite recommandé aux jeunes de ne pas perturber l'ordre public ni d'entraver la moralité, des exceptions mentionnées dans la constitution de la RDC en rapport avec l'exercice des libertés publiques.

Pour sa part, un expert de la société civile s'est attelé  sur le rôle de la jeunesse pour des élections pacifiques. À ce niveau, il a invité les jeunes à être vigilants et à éviter toute tentative de manipulation politique pendant tout le processus électoral. Il les a en outre  encouragés à toujours chercher des informations crédibles sur les élections auprès du bureau local de la CENI et en faire large diffusion dans la communauté pour éviter les rumeurs, parfois source de soulèvement.

Le représentant de la CENI quant à lui a briefé la jeunesse de l'état actuel du processus électoral. Il a également répondu aux préoccupations des jeunes concernant un éventuel report des élections prévues le 23 Décembre 2018 se référant  à la récente déclaration du président de la CENI Corneille Nangaa sur les ondes. Selon lui, le président de l’institution en charge d’organiser les élections s’est seulement alarmé que la situation qui prévaut actuellement dans la province de l’Ituri puisse exclure les citoyens de cette partie du pays de participer aux élections comme le reste en raison de l'insécurité. Il a appellé les jeunes a toujours visiter son bureau pour toute question électorale.

Le rôle de la Police dans la sécurisation du processus électoral a fait l’objet de vives discussions. Le commandant de la Police Nationale Congolaise à Kipushi  a tenu à  dissiper plusieurs malentendus autour des élections. Le Colonel Ben Tchibanga a souligné le fait que la sécurité, surtout celle du processus électoral est une affaire de tous bien que la Police en est le premier répondant. Il a indiqué que les éléments de la Police ont été interdits d'utiliser les balles réelles dans la répression des manifestants mais plutôt de recourir aux balles non létales ou en caoutchouc. Il a exprimé le souhait que la MONUSCO soutienne d'autres sessions avec les jeunes car cela leur permet d'échanger, d’harmoniser de vues et de savoir les rôles et responsabilités de chaque acteur.

A l’issue de la session,  les jeunes se sont engagés pour un processus électoral sans violence. Des Magazines « Echos de la MONUSCO »  ont été distribués aux participants pour leur permettre de comprendre les diverses activités de la Mission en conformité avec son mandat.