La Journée des Droits de l’Homme célébrée à Baraka

14 déc 2015

La Journée des Droits de l’Homme célébrée à Baraka


Au menu : l’évaluation de la situation des droits humains dans ce Territoire du Sud-Kivu, mais également et le lancement de la campagne de sensibilisation sur les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme.


Uvira, le 14 décembre 2015
– Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) de la Monusco-Uvira a choisi cette année Baraka en Territoire de Fizi au Sud-Kivu, pour célébrer la Journée internationale des Droits de l’homme 2015. Ce choix était tout sauf un hasard : en dix ans d’existence du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, c’était la première fois que cette activité se déroulait dans cette localité située à une centaine de kilomètres d’Uvira. Outre les manifestations classiques (différentes allocutions, danses, etc.), cette activité a d’abord permis au BCNUDH de procéder à une évaluation de la situation des droits de l’homme dans cette partie du territoire congolais.

Ainsi, s’il est reconnu que la situation des droits humains s’améliore chaque jour un peu plus, en revanche, ont reconnu les acteurs locaux en la matière, plusieurs cas de violation des droits de l’homme persistent toujours dans le Territoire de Fizi. Celles-ci vont des viols de mineures aux extorsions de fonds, en passant par l’érection de barrières illégales, disparitions forcées… Les autorités politico-administratives, policières et militaires présentes à la cérémonie se sont félicitées de la baisse des violations des droits de l’homme en Territoire de Fizi, bien que les incidents sécuritaires et les infractions de droits commun restent en nombre croissant, notamment les attaques des civils par des hommes armés non identifiés et les viols commis par les civils contre d’autres civils ; elles se sont par ailleurs engagées non seulement à collaborer davantage avec les ONG de défense ses droits humains, mais également à veiller à une meilleure protection des droits de la population.

A l’issue de cet exercice, le BCNUDH a constaté que 95% des participants avaient des connaissances insuffisantes sur les droits de l’homme qu’ils sont censés défendre et diffuser ; pire, rares étaient ceux qui en mesure de dire qui peut être auteur(e) d’une violation des droits de l’homme. Par ailleurs, il a été constaté que la majorité ne connaissait pas non plus la différence entre une violation des droits de l’homme (qui est commise par un agent de l’Etat), un abus des droits de l’homme (qui peut être commis par un membre de groupe armé local ou international contre les civils) et une infraction de droit commun (qui peut être commis par un citoyen contre un autre citoyen). Enfin, 95% ne connaissaient pas les sources des droits de l’homme (Constitution, les différentes Lois votées par le Parlement, le Code pénal, les différents Traites internationaux…).

Pour terminer, les participants ont exprimé leur joie pour les enseignements reçus. Ils ont souhaité la répétition des séances de renforcement des capacités pour la mise en œuvre desdits enseignements et ainsi mieux contribuer à la lutte contre l'impunité des droits humains.

Jean-Tobie Okala