Au Sud-Kivu, la MONUSCO et ses partenaires célèbrent la Journée Mondiale de lutte contre le Vih/Sida

15 déc 2015

Au Sud-Kivu, la MONUSCO et ses partenaires célèbrent la Journée Mondiale de lutte contre le Vih/Sida


Lusenda, le 14 décembre 2015 – la Section Vih/Sida de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC, Monusco, a choisi le camp des réfugiés burundais de Lusenda - à 62 kilomètres d’Uvira au Sud-Kivu - et ses 12,111 pensionnaires pour célébrer le samedi 12 décembre 2015 la Journée Mondiale de lutte contre le Sida. Pour des raisons opérationnelles et d’agenda, cette Journée qui est généralement commémorée le 1er décembre de chaque année avait été décalée de quelques jours.

Avec ses partenaires, dont le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Vih/Sida (PNMLS-Sud-Kivu), le HCR ou encore l’ONG internationale ADES qui s’occupe de la problématique du Vih/Sida au sein du camp des refugiés, la Monusco en a profité pour sensibiliser les réfugiés à adopter un comportement responsable face au danger de la propagation du Vih/Sida ; elle les a également invités à se faire dépister pour connaitre leur état sérologique.Jean-Luc Kassa de la Section Vih/Sida de la Monusco-Bukavu s’est adressé aux réfugiés en kirundi (langue parlée au Burundi), pour faire passer les différents messages. Il a invité les réfugiés à faire recours à la Police en cas de viol et de se rendre à un hôpital dans les 48 heures pour des soins appropriés. Sur place, plusieurs dizaines de réfugiés se sont fait dépister.

Le fait d’avoir choisi le camp des réfugiés de Lusenda est loin d’être fortuit : c’est une population à risque, du fait de la pauvreté et des conditions de vie difficiles qui les rendent vulnérable. Dans leur exode, certaines femmes qui ont perdu leurs maris dans leurs pays, ainsi que des jeunes filles affirmentqu’elles « sont obligées de chercher des partenaires dans le camp ou en dehors de celui-ci ». Ce qui les expose à toutes sortes de risques, y compris à celui de la contamination aux IST, dont le Vih/Sida. Pour prévenir ce risque de transmission, la Monusco et le PNMLS ont ainsi remis une importante quantité de préservatifs aux ONGs partenaires du HCR qui œuvrent au sein du camp de Lusenda.

Selon le président des réfugiés burundais, plusieurs dizaines de malades du sida ont été identifiés. Mais beaucoup vivent encore dans la clandestinité. Au cours des réunions de sensibilisation au sein du camp, le président des refugies a affirmé que ces malades avaient été encouragés par les autres à éviter de contaminer les autres réfugiés. Toutefois, ils sont pris en charge par le HCR et ses partenaires à travers la Zone de Santé de Nundu.

A noter que la Journée a été accompagnée de danses traditionnelles kirundi, de poèmes et des discours qui portaient tous la sensibilisation. Parmi les nombreux invités et personnalités, figuraient entre autres la Cheffe de Section Vih/Sida de la Monusco, Dorcella Bazahica, l’Administrateur de Territoire de Fizi ; Louis Boboto.qui a rappelé à la population qu’elle n’était pas invitée à Lusenda pour fêter le Sida. Car le sida tue. « Je demande à chacun de nous d’être sérieux, de protéger les enfants, de mettre fin aux désordres sexuels et d’adopter un comportement responsable. Aux chefs des Villages, des Groupements et du Secteur, de s’impliquer dans de sensibilisation auprès de la population. Et que ceux qui ont encore l’envie de continuer avec cette vie sexuelle de se faire protéger », a-t-il conclu.

Jean-Tobie Okala