Goma, 8 février 2013 - « Nous avons vu nous mêmes les difficultés auxquelles sont confrontés les déplacés qui vivent dans les camps ici. Il y a beaucoup de défis auxquels ils font face », a constaté Liliane Ploumen, la ministre néerlandaise de la Coopération au Développement et du Commerce extérieur en visite, mardi dernier, au camp des déplacés de Mugunga 3, dans le chef lieu de la province du Nord Kivu.

D'après le responsable du camp, Muganga 3, situé à une dizaine de kilomètres à la sortie Ouest de Goma, est tout sauf un refuge de confort pour les six mille ménages qui y vivent, installés dans les tentes offertes par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (HCR) ou encore dans des maisons de fortune. Les moins chanceux passent leurs nuits à la belle toile. La distribution alimentaire est sporadique et la promiscuité humaine ouvre la voie à toutes sortes de maladies. La malnutrition des enfants est frappante, et le personnel soignant du camp pense qu'une simple amélioration de l'alimentation serait déjà un début de solution pour ces milliers de déplacés.

Face à ce tableau peu reluisant Madame Ploumen reconnait l'envergure de la tâche des humanitaires. « Un des défis majeurs c'est qu'il y a des femmes qui, suite au manque de bois de chauffe ou charbon de bois disponible dans les camps, sont obligées de quitter le camp pour en trouver. Là elles sont exposées aux risques d'être violées. Je crois qu'ensemble nous devrions étudier des possibilités pour éviter cette situation », a-t-elle dit à la presse à sa sortie du camp.

Une visite éclair certes. Mais, une visite où la ministre néerlandaise a touché du doigt la dure réalité de la vie des déplacés. Nul doute que ce qu'elle aura vu, lui permettra d'intensifier le plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour une augmentation de l'aide. Après Goma, Madame Ploumen s'est rendue à Kigali au Rwanda, puis au Burundi.

La visite de la ministre néerlandaise de la Coopération au Développement et du Commerce extérieur s'inscrivait dans le cadre de l'évaluation des situations sécuritaire et humanitaire de la sous-région.

Alexandre Essome/ MONUSCO