LUBUMBASHI, 28 Avril 2016- Le 25 avril  dernier, l’Afrique a célébré pour la première fois la Journée Africaine de la détention préventive pour sensibiliser sur la situation des personnes qui sont gardées en détention sur des périodes prolongées sans procès dans des commissariats ou des prisons à travers l’Afrique.  C’est dans ce cadre que la Bureau de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo, a organisé, le 27 avril,  une  tournée dans les cachots des différents commissariats de la ville de Lubumbashi.

Le tout nouveau Procureur de la République près le parquet de Grande Instance de Lubumbashi, Phanuel Macaba Mukoko, et la responsable de la section du Bureau conjoint des Nations Unies à Lubumbashi ont conjointement conduit cette visite. Quatre amigos sur la trentaine que compte la ville de Lubumbashi ont été visités, notamment dans les communes Kampemba et Ruashi. A l’issue de cette visite, 8 détenus dont deux mineurs ont été relaxés et plusieurs cas transférés au parquet de grande instance de Lubumbashi.

Appréciant la collaboration entre son institution et la MONUSCO, le Procureur de la République de Lubumbashi explique que cette tournée a permis à son institution  de faire un constat conséquent des conditions carcérales, afin de lui permettre de ‘’corriger là où l’on peut corriger et d’encourager là où on peut encourager’’.  Il ajoute : ‘’J’ai beaucoup insisté  sur la tenue des registres d’écrous, pour qu’on sache combien de détenus sont au cachot. J’ai  beaucoup  insisté à ce que personne n’entre au cahot sans  Procès-verbal de saisi de prévenu. J’ai tenu à  la régularité des registres d’écrous, vérifier la salubrité des cahots, et contrôler la régularité des détentions’’.

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme a rappelé que cette activité entre dans le cadre de la célébration de la toute première journée africaine  de la détention préventive célébrée le 25 avril. Cette date a été choisie parce qu’elle correspond à l’adoption par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, des Lignes directrices sur les conditions d’arrestation, de garde à vue et de détention provisoire en Afrique, lors de sa 55ème session ordinaire à Luanda, Angola.

Selon la Commission de l’UA,  l'utilisation inutile et arbitraire de l'arrestation et la détention provisoire est un facteur contributif majeur à la surpopulation carcérale en Afrique. Il se nourrit aussi la corruption, augmente le risque de torture et a des répercussions socio-économiques importantes sur les détenus, leurs familles et leurs communautés.

Texte : Nana Rosine
Photos : Madeleine waila