La Monusco dote la Prison centrale d'Uvira d'un Quartier pour les détenues femmes

8 mai 2015

La Monusco dote la Prison centrale d'Uvira d'un Quartier pour les détenues femmes

C'est à travers un Projet à Impact Rapide (QIP) d'un montant global de 35,000 dollars américains qui permet désormais aux détenues femmes d'être séparées de leurs homologues masculins. La Ministre provinciale de la Justice et Droits humains qui a présidé la cérémonie d'inauguration a demandé aux bénéficiaires de penser aux générations futures, en en faisant un usage judicieux.

Uvira, le 8 mai 2015 – Un nouveau Projet à Impact Rapide de la Mission des Nations Unies au Congo (Monusco) vient d'être inauguré à Uvira dans la Province du Sud-Kivu. Il s'agit de la construction d'un quartier pour détenus femmes à la Prison centrale d'Uvira. Construite à l'époque coloniale belge en 1948, cet établissement pénitentiaire disposait pourtant d'un quartier réservé aux hommes et à l'intérieur duquel était logé un autre quartier réservé aux détenues femmes. Seulement, suite à sa perméabilité due à la vétusté des installations, les détenues femmes étaient régulièrement exposées à toutes sortes d'abus, notamment sexuels (viols, harcèlement..).

Dans le cadre de l'appui à la restructuration du système pénitentiaire congolais et en vue de promouvoir le principe de la séparation selon les catégories (hommes et femmes) prévues par les standards internationaux, la Section d'Appui à la Justice de la Monusco a initié ce Projet d'un montant total de 35,000 dollars américains, dont 800 dollars de participation communautaire. Pour la Monusco, à travers ce Projet, il s'agit de contribuer à l'amélioration des conditions carcérales des femmes détenues ; mais également de leur sécurité face aux actes de violences sexuelles. Enfin, cet appui de la Mission des Nations Unies en RDC vise aussi la promotion de la réinsertion sociale de femmes condamnées ; car, la deuxième phase de cette intervention de la Monusco verra des femmes détenues apprendre le métier de coupe et couture, et plus tard, coudre des tenues pour les détenus.

Les travaux qui ont été exécutés par l'Aumônerie Catholique du Diocèse d'Uvira ont duré six mois à cause des intempéries mais aussi de la rareté de certains matériaux de construction sur le marché local. Ils ont consisté en la construction d'un bâtiment de 27 mètres de longueur pour 11 mètres de largeur comportant 2 grandes cellules séparées d'une quarantaine de places au total. Une guérite, une cuisine et un dépôt font également partie de la nouvelle installation qui comporte aussi deux toilettes et une douche par cellule. Lesquelles cellules sont équipées de lits avec matelas et moustiquaires.

Gisèle Balegamire, Ministre provinciale de la Justice et Droits humains qui a présidé la cérémonie d'inauguration de ce QIP a remercié la Monusco pour « cet appui qui va permettre à la prison d'Uvira d'accueillir désormais ses détenues femmes en toute dignité et selon les standards internationaux ». Elle a ajouté que, conformément aux recommandations des derniers Etats généraux de la Justice tenus récemment à Kinshasa, le Gouvernement provincial du Sud-Kivu a pris l'engagement de mettre fin à la surpopulation carcérale dans ses prisons. Un mal que celle d'Uvira connait parfaitement, car d'une capacité initiale de 250 places, la prison d'Uvira accueille aujourd'hui quelque 500 détenus, dont 8 nourrissons !

Rappelons enfin que la Monusco a entamé d'autres travaux de construction d'un "mur de clôture" pour mieux sécuriser la prison d'Uvira, en l'isolant ainsi des maisons avoisinantes. La cérémonie s'est achevée par la remise de 500 matelas aux détenus de la prison, don de la Monusco.

Jean-Tobie Okala