La Monusco et le Conseil Territorial de Sécurité d’Uvira veulent apaiser les esprits à la veille des Fêtes de fin d’année et du 19 décembre

La Monusco et le Conseil Territorial de Sécurité d’Uvira veulent apaiser les esprits à la veille des Fêtes de fin d’année et du 19 décembre
9 déc 2016

La Monusco et le Conseil Territorial de Sécurité d’Uvira veulent apaiser les esprits à la veille des Fêtes de fin d’année et du 19 décembre

Uvira, le 9 décembre 2016 – Dans le cadre de son mandat dont la protection des civils demeure la priorité, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo, Monusco-Uvira, a facilité une réunion sécuritaire ce jeudi 8 décembre 2016 à Uvira. Initiée par la Section des Affaires civiles, cette réunion a regroupé 35 participants, dont l’Administrateur du Territoire d’Uvira, le Conseil Territorial de Sécurité d’Uvira, les Chefs de Quartiers ainsi que des représentants des Mutualités (Associations socio-culturelles) et des Confessions religieuses. Elle avait pour but d’anticiper sur les mécanismes à mettre en place pour faire face à la criminalité inhérente à toute période de fin d’année ; mais également de renforcer les capacités des Autorités territoriales à pouvoir faire face à tout désordre social en prévision à la date (tant redoutée par beaucoup) du 19 décembre prochain liée à la fin officielle du mandat du Chef de l’Etat.

Au cours de cette rencontre, les participants ont d'abord recensé les principales causes de l’insécurité en Territoire d’Uvira. Parmi celles-ci : la résurgence et persistance des groupes armés, les infiltrations de rebelles burundais, braquages, la pauvreté consécutive au chômage des jeunes… ou encore la psychose des troubles sociaux entretenue par certains hommes politiques autour de la date du 19 décembre prochain.

Pour rassurer et apaiser les esprits, les Autorités se sont voulu claires : le 19 décembre 2016 n’est pas une date-couperet, « il ne se passera rien, ce sera un jour comme les autres »... Elles ont invité les populations à vaquer librement à leurs occupations ce jour-là. Même tonalité du côté des Sages des Communautés locales d’Uvira qui ont également lancé un appel à l’apaisement, surtout à l’endroit des jeunes. Le président du Comité intercommunautaire des Sages pour la Paix à Uvira et président des Sages Banyamulenge, Phanuel Bizuru a ainsi déclaré : « Nous disons à nos jeunes que ce sont nos enfants. Restez au travail, il faut aller à l’école. Et que ceux qui sont des motards continuent leurs activités. Et il faut attendre que nos leaders à Kinshasa s’organisent, nous ne pouvons que fixer l’œil là-bas, que chacun vaque à ses activités».

Cependant, des informations recueillies auprès des services de sécurité dans la Plaine de la Ruzizi  font état d’une panique générale parmi les réfugiés burundais autour de la date du 19 décembre prochain. Selon ces services, certains réfugiés burundais enregistrés l’année passée et hébergés dans des familles d’accueil à Luvungi, Luberizi ou Sange retournent en petits groupes à Cibitoke dans la Province burundaise d’en face, craignant pour leur sécurité… Preuve qu’une certaine psychose s’est installée dans les esprits de certains autour du 19 décembre prochain.

Cependant, eu égard à son mandat qui est aussi de faciliter le dialogue inclusif et dans le cadre de l’accompagnement de la gestion sécuritaire, la Monusco et les participants à cette rencontre se sont mis d’accord sur un certain nombre d’actions à mener pour apaiser les esprits. Ainsi, il s’agira, pour la Société civile, de décourager toute forme d’intoxication de la part d’hommes politiques par rapport à la date du 19 décembre 2016 ; ensuite, il faudra mobiliser toutes les énergies et toutes les forces pour empêcher la reconstitution de groupes armés. C’est ainsi que des messages radiodiffusés vont être délivrés à travers le Territoire d’Uvira dans les prochains jours ; une réunion publique est par ailleurs prévue incessamment par les responsables des Mutualités pour sensibiliser les populations à ne pas rejoindre les groupes armés.

Jean-Tobie Okala

Photo: Olivier Ololo/Monusco Uvira