La 68e Journée internationale des Droits de l’Homme célébrée à Sange

La 68e Journée internationale des Droits de l’Homme célébrée à Sange
12 déc 2016

La 68e Journée internationale des Droits de l’Homme célébrée à Sange

L’occasion pour le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme de la Monusco-Uvira de dresser un bilan de ses 11 ans d’existence dans ce Territoire du Sud-Kivu : encore et toujours beaucoup de défis à relever pour la promotion de la cause des droits humains dans cette partie de la RDC.

Sange, 10 décembre 2016 – Il y a 68 ans, l’Assemblée Générale des Nations Unies déclarait le 10 décembre Journée Internationale des Droits de l’Homme. Depuis lors et chaque année, le monde entier et les Nations Unies célèbrent cette Journée dédiée à la promotion des droits humains. Ce samedi 10 décembre, c’est à Sange à 35 kilomètres d’Uvira que le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) de la Monusco-Uvira et ses partenaires se sont donné rendez-vous pour commémorer cette Journée. Quelque 100 participants issus de différentes Associations et ONGs de défense des droits humains y avaient été conviés pour la circonstance, dont le Chef de Cité de Sange, des responsables de la Police congolais et des Fardc (Armée régulière). Contrairement aux années passées, la célébration de cette 68e Edition a été l’occasion pour le BCNUDH-Uvira de faire le point sur ses activités, onze ans depuis son installation dans ce Territoire du Sud-Kivu. Une sorte d’autocritique qui a ainsi permis de noter qu’un des principaux acquis du travail du BCNUDH en Territoire d’Uvira est la bonne collaboration avec les acteurs aussi bien étatiques que non-étatiques. Pour Sabine Woube, Coordonnatrice ad intérim du BCNUDH de la Monusco-Uvira, « grâce à votre collaboration, nous avons contribué ensemble à améliorer la situation des droits de l’homme dans les Territoires de Fizi et d’Uvira ».

Et parmi les principales realisations relevées dans son exposé, Sabine Woube a entre autres énuméré : la lutte contre l’impunité (avec pas moins de 8 audiences foraines ayant abouti à la condamnation d’une soixantaine de prévenus constitués majoritairement d’hommes en uniformes) ; 20 missions d’investigation conjointement menées avec l’Auditorat militaire de Garnison d’Uvira et l’Auditorat Militaire Supérieur du Sud-Kivu. Autres « succès » du BCNUDH de la Monusco-Uvira, c’est aussi la protection des civils (avec notamment la mise en place de 12 Comités d’Alerte Précoce), le plaidoyer puis la libération de plus de 160 détenus victimes d’arrestations illégales ou arbitraires…

Il y a aussi le renforcement des capacités  des partenaires, avec par exemple la formation de 312 policiers et de 2810 militaires FARDC respectivement sur le maintien de l’ordre public, les droits humains et le droit humanitaire international ; pendant cet temps, on a enregistré 352 membres des Organisations de la Société civile avaient vu leurs capacités renforcées également contre 174 membres d’ONGs de défense des Droits de l’Homme. Ces formations ont eu pour conséquences la prise de conscience des autorités dans l’administration de la Justice ou encore l’amélioration des capacités desdites autorités dans l’application des lois et normes internationales. Au final, le BCNUDH de la Monusco-Uvira s’est félicité d’avoir (modestement) contribué à la restauration de l’autorité de l’Etat dans cette partie de la RDC.

Toutefois, de nombreux défis restent à relever qui freinent le travail du Bureau et de ses partenaires, pour la promotion des droits humains. Parmi ceux-ci, il a été relevé le poids des coutumes et des traditions, l’inaccessibilité de certains coins reculés, la persistance des arrestations arbitraires et/ou illégales, la lenteur de la Justice qui ne répond pas toujours aux attentes des justiciables… ; sans oublier l’existence de juridictions parallèles, avec certains Services de sécurité qui se mêlent et « s’occupent de tout », reléguant ainsi au second plan les juridictions civiles ou militaires classiques…
Clôturant la cérémonie et paraphrasant le Secrétaire général des Nations Unies, le représentant du Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira a insisté pour que chacun à son niveau, œuvre et agisse au quotidien pour promouvoir la cause des Droits de l’Homme, partout où nous nous trouvons : au quartier, au bureau, à la maison, dans les arènes sportives, sur les medias sociaux… Car a-t-il été rappelé, le respect des Droits de l’Homme favorise le bien-être des personnes, la stabilité, la paix et donc le développement des sociétés. 

 

Jean-Tobie Okala

Photos: Fiston Ngoma/Monusco