La MONUSCO et ses partenaires célèbrent la Journée internationale des enfants soldats à Uvira

La MONUSCO et ses partenaires célèbrent la Journée internationale des enfants soldats à Uvira
12 fév 2016

La MONUSCO et ses partenaires célèbrent la Journée internationale des enfants soldats à Uvira

Uvira, le 12 février 2016 – La Section Protection de l’Enfant de la Monusco-Uvira, en collaboration avec le Centre d'Encadrement des Jeunes pour le Développement Rural (CEJEDER-Uvira), ont organisé ce vendredi 12 février 2016 la cérémonie commémorant la Journée internationale des Enfants soldats.

Plus de 350 enfants des écoles de la Cité et ses environs ont pris part à cette activité qui s’est déroulée à l’Espace Santé Jeunes d’Uvira au Sud-Kivu, en présence des autorités militaires des FARDC. Sous le thème « Accélérons la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants dans les conflits armés », la Journée a connu plusieurs activités, notamment des sketches, poèmes et chansons, tous stigmatisant le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés. Il y a eu également des discours, dont celui de la Section Protection de l’Enfant de la Monusco-Uvira.

Sarah Barka, de la section Protection de l’Enfant, a invité les ONGs, parents, enfants et autorités à « réfléchir ensemble aux solutions pour lutter contre ce phénomène de société qui prive toute une génération de bénéficier de l’éducation nécessaire au développement du Congo ». le Bureau du Parlement des Enfants du Territoire d’Uvira, dans un mémorandum remis aux FARDC et à la Monusco, a interpellé le Gouvernement et l’ensemble des acteurs de la protection de l’Enfance sur « ces enfants privés de leur droit à la scolarité et qui errent dans la rue, aux marchés…, sans aucune forme d’encadrement pouvant garantir leur avenir ».  

Le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés reste une réalité dans les Territoires de Fizi et d’Uvira. En 2015, la Section Protection de l’Enfant de la Monusco-Uvira affirme avoir aidé à faire libérer une cinquantaine d’enfants des mains des groupes armés. Mais la lutte contre ce phénomène se heurte à plusieurs difficultés, dont la quasi-absence de contacts avec lesdits groupes armés ; les difficultés d’accès aux endroits où s’opèrent les recrutements des enfants par ces groupes armés généralement situés dans les Hauts Plateaux. On note aussi et malheureusement la complicité de certaines Communautés et tribus qui, au lieu de dénoncer le phénomène, préfèrent jouer la « fibre tribale » et se claquemurer dans un silence aussi coupable que criminel. D’où cet appel du représentant des FARDC aux populations à dénoncer les groupes armés qui recrutent et utilisent les enfants, mais également les civils comme boucliers humains.

Les élèves et participants à la Journée ont ensuite été invités à proposer « leurs » solutions pour lutter contre le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés.
 
Au terme d’un jeu-concours qui a vu s’affronter quatre établissements scolaires, on retiendra que selon les premiers concernés, l’accent devrait prioritairement être mis sur trois choses : d’abord la nécessaire restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire congolais. Et pour ces enfants, cela passe inévitablement par une présence policière et militaire sur tous les pans du territoire nation​al. Ensuite, la sensibilisation des communautés et des enfants pour que chacun prenne conscience des risques et dangers que constitue la présence des enfants dans les forces et groupes armés. Enfin, l’éducation des enfants : l’Etat a été invité à « faire plus » dans ce domaine, car ont-ils rappelé, « nous sommes des enfants, pas des soldats. Notre place est à l’école et non ailleurs » !

La Journée s’est clôturée par l’apposition de mains rouges sur un drapelet : symbole de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants au sein des forces et groupes armés. A noter que la campagne se poursuit par une exposition de bannières de mains rouges à Uvira, ainsi que par l’organisation d’un atelier de réflexion avec des enfants sur les voies et moyens de mettre fin à leur recrutement par les forces et groupes armés. 

Jean-Tobie Okala