La MONUSCO réconcilie deux tribus en conflit dans le territoire d’Ubundu, province Orientale

11 juin 2012

La MONUSCO réconcilie deux tribus en conflit dans le territoire d’Ubundu, province Orientale


Kisangani, 4 juin 2012
- Les Mituku et les Lengola, deux tribus du territoire d'Ubundu qui se partagent l'île Mbidje dans le secteur de Lowa, à 125 km au Sud-Est d'Ubundu, chef-lieu du nom de ce territoire dans le district de la Tshopo en province Orientale, sont en conflit ouvert depuis janvier 2012.

Pour aider à la résolution de cette crise et comprendre les causes profondes de cette tension, la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a organisé du 30 mai au 2 juin 2012 à Ubundu, des rencontres d'échanges avec les autorités locales, ainsi que des séances de sensibilisation au profit des membres de la société civile d'Ubundu et de ses environs. Celles-ci ont porté entres autres sur le respect des droits de l'Homme, et les mécanismes de pacification et de coexistence communautaire.
A l'origine de ce conflit, un match de football opposant les jeunes des deux communautés. Cette rencontre qui se voulait fraternelle et sportive s'est pourtant achevée par de violents affrontements causant des dégâts matériels et humains importants. La vive tension qui s'en est suivie a donné lieu à un déplacement de plus de 500 ménages Mituku vers le secteur de Lowa et de ses environs, et qui se retrouvent sans assistance humanitaire. Aujourd'hui toutes les collectivités du secteur de Lowa sont affectées par ce conflit qui semble être entretenu à des fins politiques par les leaders Lengola et Mituku.

Au cours des échanges avec la société civile et le comité territorial de sécurité d'Ubundu, la MONUSCO a pu identifier les causes profondes des divisions et escalades entre les deux communautés. Les Lengola, majoritaires, réclament l'île Mbidje abandonnée depuis des années par un exploitant privé étranger, et chassent les Mituku accusés d'être une population ingrate, injuste et insoumise.

Le territoire d'Ubundu, le deuxième de la province Orientale après celui de Bafwasende, est aussi miné par d'autres facteurs d'insécurité, parmi lesquels la présence d'hommes armés dont des évadés de prison et des déserteurs des Forces armées de la République démocratiques du Congo (FARDC), de nombreux cas de violences sexuelles ; l'absence d'autorité de l'Etat ; et le recours incessant de la population locale à la justice populaire envers des personnes accusées de sorcellerie.

Codjo Houegniglo/ MONUSCO