La Monusco sensibilise contre les violences sexuelles sur mineures

La Monusco sensibilise contre les violences sexuelles sur mineures
5 juin 2017

La Monusco sensibilise contre les violences sexuelles sur mineures

Oicha, le 30 mai 2017 – La police de la Monusco (Unpol), en collaboration avec la section des Affaires civiles, a organisé mardi 30 mai 2017 un atelier de sensibilisation sur les conséquences des violences sexuelles liées à l’insécurité, commises sur des jeunes filles âgées de 13 à 17 ans à Oicha, en territoire de Beni.

Cette activité a été menée, dans le cadre du mandat de protection des civiles de la Monusco, par une équipe de quatre policiers Unpol, avec la participation de deux membres de la section des affaires civiles du bureau Monusco de Béni et de quatre-vingt-dix (90) participants et plusieurs acteurs des différentes associations et entités de la ville d’Oicha.

Parmi eux, l’administrateur de territoire adjoint, le représentant de la PNC Oicha, un médecin et un  psychologue de l’hôpital général d’Oicha, un pasteur de la ville, le Président de la jeunesse d’OICHA, et des membres de la Société Civile.

A l’ouverture, l’administrateur de territoire adjoint de Beni – Oicha s’est réjoui de l’étroite collaboration entre le secteur Unpol de Beni et les différentes entités du territoire. Une collaboration qui permet, selon lui, de relever les différents défis sécuritaires.
L’administrateur du territoire adjoint a aussi rappelé l’importance de cet atelier, qui porte sur une population adolescente extrêmement fragile, en manque de repères et déjà encline à de réelles difficultés socio-économiques.

Dans son allocution, le médecin de l’hôpital général d’Oicha a reconnu que la situation sécuritaire a des répercussions négatives sur la sexualité à Oicha. Celle-ci est marquée par des grossesses précoces liées aux multiples violences sexuelles, notamment aux viols. Parlant de la conduite à tenir en cas de viol, le médecin a conseillé aux participants de se référer immédiatement à l’hôpital le plus proche. Ceci permet aux victimes de bénéficier d’une prise en charge rapide afin de ralentir sensiblement la propagation du virus HIV grâce à un traitement. Il n’a pas manqué de souligner que ces médicaments étaient offerts par les Nations Unies.

Un psychologue de l’hôpital général d’Oicha est intervenu à son tour pour entretenir l’assemblée sur les conséquences des violences sexuelles. Selon ce dernier, les conséquences sont énormes car elles affectent la victime sur le plan psychologique, sans oublier la stigmatisation de la société. C’est pourquoi à son tour,  il a demandé aux jeunes de tenter de surmonter ces violences, de se faire connaitre rapidement auprès des services de psychologie afin de bénéficier d’une prise en charge thérapeutique pour minimiser les effets sur le long terme. 

Le représentant de la société civile a axé son discours sur les adultes qui participaient à cet atelier. Il a insisté sur le sens des responsabilités attaché à chaque parent. Il dira qu’un enfant éduqué et sensibilisé sur les  problèmes liés à l’insécurité est moins exposé aux agresseurs. Il a également abordé le problème des Q.G, (Maison de Tolérance) très développé dans le quartier Mbimbi ; en rappelant que ces femmes étaient exploitées, et livrées  à un esclavage sexuel.

Prenant la parole, le représentant la police d’OIcha a rappelé que la sécurité dans cette ville était une affaire de tous. Il a insisté sur la nécessité d’une collaboration entre la population et les services de sécurité pour venir à bout de l’insécurité.  Il dira que la police a besoin de renseignements de la population qui doit dénoncer tout comportement suspect, afin de protéger l’intégrité physique des enfants. Enfin, il a rappelé aux participants quelques règles élémentaires de sécurité, notamment le fait d’éviter de s’aventurer à la tombée de la nuit dans les endroits isolés, et éviter toute tentation des agresseurs par le port de tenues féminines trop aguichantes.

Lors de son allocution, le Chef de secteur Unpol de Beni a rappelé et insisté sur l’implication des policiers de la Monusco pour la protection des civils et de la restauration de l’autorité de l’Etat. Dans le cadre de la sécurisation de la population, il a déclaré qu’Unpol appuie régulièrement la PNC dans les différents domaines d’activités qui sont les leurs (la patrouille conjointe nocturne, diurne, la formation, la réalisation des certains projets, la dotation de moyens roulants, l’appui logistique en fournitures de bureau, essence et en vivres, etc.)

Poursuivant son intervention, il a insisté sur la collaboration de la population avec les différentes forces de  sécurité et le rétablissement du climat de confiance entre la population et les différents acteurs chargés de la sécurisation, notamment par le biais de numéros verts gratuits qui constituent un outil indispensable de dénonciation. Il a terminé son intervention en précisant qu’un climat de confiance rétabli entre la PNC et la population permettra une collaboration fructueuse, et donc  un renforcement de la lutte contre l’insécurité.

Les travaux se sont terminés par des recommandations, à savoir :  
[if !supportLists]Ø  [endif]Un échange d’informations entre les différents acteurs ;
[if !supportLists]Ø  [endif]Une meilleure complicité de la société et des services de sécurité ;
[if !supportLists]Ø  [endif]Le respect des consignes de sécurité élaborées par la PNC ;
[if !supportLists]Ø  [endif]Une prise en charge rapide des cas de violences sexuelles par les services médicaux et psychologiques ;
[if !supportLists]Ø  [endif]Le renforcement de l’éducation par les parents.
Enfin, la séance a été conclue par l’adjoint à l’administrateur du territoire qui a remercié l’implication et le professionnalisme de l’ensemble des conférenciers, et a souligné l’intérêt  des participants. Il a rappelé que ce message devait être démultiplié par les diverses entités locales et les membres de la société civile.

L’activité a connu un grand écho au sein des populations d’Oicha et de Béni car elle a été relayée par les radios de la cité d’Oicha.
Sambou Arsène Crépin
Gazzah Sofiane