La MONUSCO sensibilise les femmes d’Uvira sur leurs droits

La MONUSCO sensibilise les femmes d’Uvira sur leurs droits
15 mar 2016

La MONUSCO sensibilise les femmes d’Uvira sur leurs droits

Uvira, le 11 mars 2016 – Dans le cadre des activités liées au « Mois de la Femme », la Section de l’Information publique de la MONUSCO-Uvira a organisé le vendredi 11 mars  au Stade de l’Unité de la Cité, une rencontre avec plusieurs Associations et Mouvements féminins.

Près d’une centaine de femmes d’Uvira et ses environs ont pris part à cette rencontre, dont la Cheffe de Cité d’Uvira, Jeanne-d’Arc Chakupewa et la Responsable du Bureau Genre du Territoire, Marie Mithila Ponga. Cette rencontre s’est déroulée sous forme d’échanges (d’expériences) entre le personnel féminin de l​a Monusco-Uvira et ces femmes qui ont reconnu manquer de stratégies pour participer massivement au processus électoral, lutter contre les abus et violences dont elles sont quotidiennement victimes dans leurs foyers ; bref, des femmes qui ont affirmé ignorer presque tout de leurs droits.

Les différents orateurs de la MONUSCO ont d’abord rappelé les efforts faits par la RDC avec l’appui de ses partenaires (dont la MONUSCO) pour la promotion de la femme ; ils ont ensuite épinglé quelques-uns des nombreux freins qui retardent l’épanouissement de la femme congolaise, à commencer par la femme elle-même. Pour Sabine Woube, Conseillère en Protection des Droits de la Femme au sein du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme de la MONUSCO-Uvira et originaire du Tchad qui a longuement partagé avec l’assistance le long combat de la femme tchadienne pour son émancipation, « le problème de la femme, c’est parfois elle-même ; la femme reste son propre ennemi ». Elle les a enjointes de cesser de penser qu’il y a des täches réservées exclusivement aux femmes, et d’autres aux hommes. Jostinah Mwangombe de l’Unité Pénitentiaire de la MONUSCO-Uvira et Kenyane y est allée de son expérience, avant d’inviter les femmes à s’entraider et à être plus solidaires, en se regroupant en Associations pour être plus fortes. Elle a également dénoncé le « silence coupable » de certaines femmes qui, au nom de traditions et coutumes, voire par peur de représailles, préfèrent se taire et subir toutes sortes d’abus et de violations de leurs droits : «  votre silence est le meilleur allié des violences dont vous êtes quotidiennement l’objet dans vos foyers », leur a-t-elle lancé, sous des applaudissements. Quant à Consolatrice Muzuri de la Section des Affaires civiles de la MONUSCO-Uvira, elle a surtout mis l’accent sur l’éducation de la jeune fille, car a-t-elle souligné, l’ignorance constitue un sérieux frein à l’épanouissement de la femme.

Il s’en en suivi un long échange de questions-réponses de près de deux heures de temps. Au cours duquel il a été question des pistes de réflexions, des stratégies et suggestions proposées aux participantes pour ne plus « souffrir en silence, seules dans son coin », pour peser sur le processus électoral ou participer aux instances de prise de décision. Au final, les participantes sont reparties satisfaites de cette rencontre, première du genre et dont elles ont dit espérer « qu’elle ne sera ni la première ni la dernière ». Louise Esango de l’ONG locale  FEPAJUS, Femmes pour la Paix et Justice Sociale a, au nom de toutes les femmes présentes, « remercié la MONUSCO pour cette initiative unique et bénéfique à toutes les femmes. Nous avons beaucoup appris et repartons heureuses ». Elle s’est engagée avec les autres femmes leaders à aller « transmettre aux mamans qui n’ont pas pu venir ce que nous avons appris ici ». 

Jean-Tobie Okala