La Représentante spéciale adjointe en mission à Lubumbashi

12 juil 2010

La Représentante spéciale adjointe en mission à Lubumbashi

Lubumbashi, 10 juillet 2010 - Mme Leila Zerrougui, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MONUSCO par intérim, a présidé la clôture de la campagne de lutte contre l'impunité des violences sexuelles, lancée en avril dernier dans la province du Katanga. Elle a aussi inauguré une exposition de photos illustrant le courage exceptionnel des victimes de violences sexuelles et les efforts déployés par le système des Nations Unies et la société civile pour éradiquer ce fléau dans la province.

Cette année seulement, plus de 400 cas de viol ont été dénoncés à Lubumbashi par les victimes au cours de cette campagne menée par le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'homme (BCNUDH), l'UNICEF et l'ONG ACIDH (Action contre l'impunité, Pour les Droits Humains). La campagne a été financée par l'UNICEF pour un montant de 59.000 dollars américains. Mme Zerrougui a ainsi plaidé pour un encadrement des victimes de violences sexuelles: « Il faut que tout le monde s'implique, surtout au niveau de la justice», a-t-elle fait remarquer.

Le point fort de la mission de la représentante spéciale adjointe - accompagnée pour l'occasion d'une forte délégation de la MONUSCO - a été la clôture de cette campagne à la Halle de l'Etoile de Lubumbashi. Une cérémonie marquée par le vernissage d'une exposition de photos sous le thème « Violences sexuelles: Ne restons pas sans réagir » du photographe belge Gwenn Dubourthoumieu. Les photos ont été prises lors de séances de sensibilisation dans les différentes localités de la province visitées par les équipes conjointes de sensibilisateurs.

A l'issue de la cérémonie, à laquelle ont également pris part le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, la ministre provinciale du Genre et de la Famille, l'ambassadeur de France, et le consul du Royaume de la Belgique, la Représentante spéciale adjointe a annoncé le lancement d'un autre projet, cette fois-ci pour l'accès des victimes de violences sexuelles à la justice. Il sera financé par le gouvernement suédois et mis en œuvre par le BCNUDH.

Mme Zerrougui a indiqué que grâce à ce projet, les victimes pourront non seulement parler de leurs souffrances, mais qu'elles pourront porter ces souffrances à la connaissance des instances judiciaires, être accompagnées et voir les auteurs punis. « Si le drame de la violence sexuelle existe en RDC et continue à ternir l'image de ce pays, c'est parce qu'il y a l'impunité. Et c'est cela le défi que le gouvernement congolais doit relever, avec le concours de tout le monde » a-t-elle conclu.

Plus tôt, Mme Zerrougui avait rencontré le gouverneur du Katanga pour discuter de la collaboration entre la MONUSCO et les autorités provinciales. Plusieurs questions ont été abordées, y compris le nouveau mandat de la Mission, le renforcement de l'Etat de droit et de la société civile, la lutte contre l'impunité notamment contre les violences sexuelles et la sécurisation des populations congolaises après le désengagement d'une partie des forces de la MONUSCO. La situation des ex-combattants FDLR transférés à Kisenge, dans le district du Lualaba est aussi été abordée.

Le gouverneur Katumbi a pour sa part souligné l'excellente collaboration avec la MONUSCO et a demandé l'appui de la Mission pour la réalisation de certains projets, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et pour l'amélioration des conditions de détention des prisonniers. Mme Zerrougui a assuré le gouvernement provincial du Katanga de la disponibilité de la MONUSCO à appuyer ces projets. Elle a en outre souligné l'engagement du gouverneur et des autorités provinciales pour mettre fin à la malnutrition dans les prisons, et encouragé l'installation d'un système pénitentiaire fonctionnel et durable.

Quant à la sécurisation des populations congolaises et les modalités de désengagement d'une partie des Casques bleus, Mme Zerrougui a déclaré que les discussions se poursuivent entre les autorités de la MONUSCO et celles de la RDC.

Avant de regagner Kinshasa, la Chef de la MONUSCO a. i. et sa délégation ont tenu plusieurs réunions au siège de la Mission à Lubumbashi, en particulier avec les agences de l'ONU et les ONG locales de droits de l'homme.

"Campagne de lutte contre l'impunité des violences sexuelles au Katanga"