Le 8 mars célébré sous le signe de la sensibilisation des violences faites aux femmes

10 mar 2011

Le 8 mars célébré sous le signe de la sensibilisation des violences faites aux femmes

Iboko, 9 mars 2011 - En Equateur où le sort fait à la femme et à la jeune fille est peu enviable, les Nations Unies ont choisi, pour l'édition 2011 de la Journée internationale de la Femme, de mettre l'accent sur la sensibilisation de la population à Iboko. Un choix loin d'être fortuit.

Une fois n'est pas coutume, c'est à près de 260 kilomètres de Mbandaka, à Iboko, que la Mission de l'ONU pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et ses partenaires ont choisi de célébrer la Journée internationale de la Femme 2011.

Iboko, en Territoire de Bikoro, reste l'une des places où la discrimination à l'égard de la femme et de la jeune fille est couplée d'une autre tare de la société, ethnique celle-là. Car, dans cette localité de plus de 80.000 âmes, les femmes autochtones ou Pygmées sont considérées comme des sous-êtres par la Communauté bantou. Ainsi par exemple, un(e) Bantou ne peut ni acheter ni manger de la nourriture préparée par une femme pygmée ; un Bantou ne peut pas épouser une femme pygmée ; une femme bantou puise difficilement de l'eau dans la même source que son homologue pygmée, pour ne citer que ces cas. Les violences sexuelles contre les femmes pygmées sont rarement, pour ne pas dire, jamais dénoncées !

Le 8 mars était donc l'occasion pour les Nations Unies de réunir ces deux Communautés pour faire passer un message simple : l'égalité entre tous les Congolais, quels qu'ils soient, un principe inscrit dans la Constitution congolaise. Pour le responsable de l'Information publique de la MONUSCO qui conduisait une délégation forte d'une vingtaine de membres, « il n'y a pas de Congolais de second rang, de Congolais inférieurs ou supérieurs... ; il n'y a que des Congolais tout court ». Pour Charlotte Mboma du Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme, « cette pratique discriminatoire est contraire à la Constitution congolaise et donc punissable par la Loi ».

Les autres points forts de cette journée étaient un match de football féminin opposant deux équipes mixtes composées de Pygmées et de Bantous, une pièce de théâtre sur les violences sexuelles, un échange entre la population et la délégation onusienne sur les droits de la femme, et le démarrage prochain de l'opération de révision du fichier électoral.

Jean-Tobie Okala/ MONUSCO