Le BCNUDH sensibilise sur la justice de transition à Uvira

28 mai 2012

Le BCNUDH sensibilise sur la justice de transition à Uvira

Uvira, 23 avril 2012 - Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'homme (BCNUDH) a organisé du 23 au 24 avril dans les locaux du bureau de la MONUSCO à Uvira, un atelier sur la problématique de réparation des victimes dans le cadre de la justice de transition pour sensibiliser et renforcer les capacités des participants, aux nombre de 15 choisis parmi les ONGs locales issues des comités territoriaux de lutte contre les violences sexuelles des territoires de Fizi et d'Uvira.

Plusieurs thème ont été abordés au cours de cet atelier, notamment la notion des victimes en justice de transition ; le rapport entre la victime et son mandataire, les victimes des violences sexuelles et leurs rôle avant, pendant et après le procès ; les types de repartions disponible en RDC. Concernant ce dernier thème, les participants ont longuement discuté avant de se mettre d'accord sur le fait qu'à l'Est de la RDC, dans certaines communautés, ou ailleurs dans certains pays, l'avortement devrait être considéré (ou l'est déjà) comme l'une des mesures de réparation pour les survivantes de violences sexuelles.

Les femmes dans la rencontre ont fait voir que c'est très difficile, voir compliqué pour une femme qui a été victime de violences sexuelles de tomber enceinte d'un inconnu qu'elle ne reverra probablement jamais dans la vie juste pour la simple raison d'avoir un enfant sans père qu'elle ne saura peut être pas supporter. Les participants se sont dits par ailleurs très préoccupés de l'absence d'un programme de réparation des victimes dans les zones qui sortent des conflits, notamment à l'Est de la RDC.

Les organisateurs ont révélé par ailleurs que le programme de réparation des victimes dans les pays qui sortent des périodes de conflits (s'appuyant sur les cas du Rwanda, du Burundi et de l'Afrique du sud) est le plus difficile des piliers de la justice de transition. Selon Pollock Ndonodji, coordonnateur de l'unité "justice et lutte contre l'impunité" au BCNUDH, «non seulement des moyens colossaux sont exigés mais beaucoup d'acteurs sont impliqués dans la mise en œuvre d'un programme de réparation. » Mais heureusement poursuit-il, « en RDC, ce programme est en voie d'être reconstitué. D'où la nécessité du renforcement des capacités des acteurs concernés afin de préparer le terrain de la sensibilisation des victimes pour obtenir leur implication directe dans le processus de la recherche effective des voies et moyens pour la réparation des dommages subis»

La République démocratique du Congo avait expérimenté la Commission Vérité et Réconciliation de 2003 à 2006 à travers des instruments et mécanismes pour rétablir une véritable paix sociale, facteurs de développement et de stabilité et pour sanctionner les auteurs des violations des droits de l'homme.

Laurent Sam Oussou/ MONUSCO