Le DDR/RR, un impératif politico-sécuritaire et de développement

27 avr 2015

Le DDR/RR, un impératif politico-sécuritaire et de développement

Bukavu, le 22 avril 2015 — Expliquer les raisons d’être et les objectifs du processus de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Rétablissement (DDRRR) ainsi que les activités mises en œuvre dans ce cadre, c’est ce à quoi s’est attelée la section DDRRR de la MONUSCO à l’Université Simon Kimbangu le mercredi 22 avril 2015. C’était au cours d’une conférence-débat qui a réuni une cinquantaine d’étudiants de différentes branches de cette institution académique.

Dans une démarche pédagogique, Anatole Clément Banem de la Section DDRRR/MONUSCO a emmené les étudiants de l’Université Simon Kimbangu dans les méandres entourant le processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR) pour les groupes armés nationaux et de Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Rétablissement (DDRRR) pour les groupes armés étrangers). Anatole Banem a indiqué que « le DDR se met en place dans un environnement conflictuel » et que « ce qui déclenche les conflits, c’est généralement la mauvaise gouvernance. »

C’est depuis près de deux décennies que l’histoire de la RDC a été parsemée de conflits, souvent armés, dont les effets sont encore vécus à ce jour. Selon Anatole Banem, lorsque le conflit est déclenché et que les parties, qu’elles soient politiques d’un côté ou rebelles de l’autre, doivent cheminer de manière à arriver à stabiliser le pays, alors est engagée une dynamique qui évolue généralement des négociations au cessez-le-feu, puis à l’accord de paix. Ensuite vient le DDR. C’est le processus par lequel l’on désarme tous les membres des groupes armés irréguliers pour les ramener vers une dynamique saine, citoyenne. Deux issues sont possibles : soit les candidats au processus DDR deviennent des soldats ou policiers réguliers, soit ils sont réintégrés dans la vie civile.

Si les groupes armés nationaux sont concernés par le DDR assuré par l’Etat congolais à travers le Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (PNDDR), la section DDRRR de la MONUSCO s’emploie à désarmer, démobiliser et rapatrier les combattants étrangers. Il s’agit principalement, pour ce dernier groupe, des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), les Forces Nationales de Libération du Burundi (FNL), la coalition Allied Democratic Forces et la National Army for the Liberation of Uganda (ADF-NALU) et la Lord’s Resistance Army (LRA), opposée aussi au pouvoir en Ouganda.

Les statistiques révèlent que, pour l’année 2014, 223 ex-combattants étrangers, avec 465 de leurs dépendants, ont été rapatriés dans leurs pays respectifs grâce au processus DDRRR du Sud-Kivu. Par ailleurs, a fait savoir Anatole Banem, dans le Sud-Kivu, la MONUSCO finance certains projets de Réduction des Violences Communautaires (RVC). Ces projets sont censés faciliter la réintégration des éléments démobilisés des groupes armés. Un projet de ce type réalisé à Shabunda a été inauguré le vendredi 17 avril 2015. D’un coût de 73.937 USD, le centre construit dans la ville de Shabunda permet l’apprentissage de la maçonnerie, menuiserie, coupe et couture… 389 personnes, parmi lesquelles 159 femmes, ont bénéficié de la première formation dans les domaines précités.

A cet effet, Anatole Banem a conclu que l’action menée par le DDRRR répond aux impératifs politico-sécuritaires et de développement.

L’échange organisé à l’Université Simon Kimbangu fait partie des conférences itinérantes que le Bureau de l’Information Publique de la MONUSCO organise dans toutes les universités de Bukavu. Elles visent de mieux faire connaître le Mandat et les activités de la MONUSCO aux étudiants de ces institutions d’études.

Alain S. Likota