Leila Zerrougui : «Il faut travailler en synergie pour l’intérêt général. Il n’y a pas de solutions individuelles»

La cheffe de la MONUSCO, Leila Zerrougui, avec le gouverneur du Sud-Kivu, Claude Nyamugabo. Photo MONUSCO/Alain LIKOTA

7 mai 2018

Leila Zerrougui : «Il faut travailler en synergie pour l’intérêt général. Il n’y a pas de solutions individuelles»

Alain LIKOTA

Bukavu, le 07 mai 2018 – La Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en RDC et Cheffe de la MONUSCO, Leila Zerrougui, a visité le Maniema et le Sud-Kivu du 04 au 07 mai 2018. C’est sa première visite de travail dans ces deux provinces de l’Est en tant que numéro 1 de l’ONU en RDC depuis sa nomination à ce poste en décembre 2017.

 

Faire passer l’intérêt général avant, dans un travail inclusif, en synergie, dans divers secteurs de la vie socio-économique et politique : c’est l’essentiel du message que Mme Leila Zerrougui a passé aux différentes personnalités ainsi qu’à des représentants des structures internationales et locales avec lesquels elle a eu des discussions.

 

Un véritable rallye de quatre jours pour rencontrer, à Kindu, à Bukavu et à Uvira, les autorités politico-administratives, des représentantes des associations féminines, des membres de la société civile, des leaders des confessions religieuses, le personnel onusien, les ONG, des élèves filles cheffes de leurs classes de lycée, la communauté pygmée, ainsi que le Médecin Directeur de l’hôpital de Panzi, très connu pour la prise en charge des femmes victimes de viols et violences sexuelles.

 

Selon le cas, ce sont plusieurs préoccupations, craintes, explications, propositions, et plaidoyers qui ont été adressés à Mme Zerrougui. Des questions de l’heure, notamment celles touchant au processus électoral, aux droits de l’homme et à l’exercice des libertés fondamentales, les défis sécuritaires et humanitaires, l’appui de l’ONU selon les mandats respectifs de ses agences et de la MONUSCO, ont été abordées lors des différentes rencontres.

 

A plusieurs reprises, Mme Leila Zerrougui a indiqué qu’il n’y a «pas de solutions individuelles», mais qu’il faut travailler ensemble, de manière inclusive, pour évoluer. Cela, aussi dans le processus électoral, qui doit être apaisé, a-t-elle souligné, rappelant par la même occasion l’appui de la MONUSCO à la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 et au processus électoral.

 

Les représentantes des associations féminines que la Représentante Spéciale a rencontrées à Kindu, tout comme les jeunes filles élèves et cheffes de classe de certains lycées à Bukavu, ont été encouragées à de grandes ambitions pour l’avenir du pays. En effet, dans la Résolution 2409, qui donne mandat à la MONUSCO, le Conseil de Sécurité de l’ONU souligne, entre autres, qu’il faut veiller à ce que les femmes participent pleinement et activement à toutes les étapes du processus électoral.

 

Quant à la neutralisation des milices, de l’avis de la cheffe de la MONUSCO, «on ne peut pas régler le problème des groupes armés seulement par l’action militaire», mais il faut aussi d’autres actions, telles que des sensibilisations et d’autres plaidoyers. Par ailleurs, la terre étant au cœur de beaucoup de conflits dans plusieurs zones de la République Démocratique du Congo, il faut aider avec des activités qui aident à vivre dignement. Cela demande cependant de la patience, a fait savoir Leila Zerrougui.

 

Il faut signaler également que, pendant son séjour au Sud-Kivu, Leila Zerrougui a inauguré un projet à impact rapide (QIP) de la MONUSCO qui a équipé en matériels informatiques un centre d’apprentissage de l’Association pour la Promotion de l’Enfant et de la Femme (APEF). Ceci est une alternative économique pour des mineurs dans les carrés miniers artisanaux de Luhwinja, en territoire de Mwenga.

 

La Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en RDC et Cheffe de la MONUSCO a quitté Bukavu le matin du lundi 7 mai 2018, pour Goma, dans la province du Nord-Kivu.