Les autorités provinciales du Sud Kivu revoient la mise en œuvre de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba
Bukavu, Sud-Kivu, 14 mai 2014 - La MONUSCO au Sud Kivu a organisé, à l’intention des députés membres de l’Assemblée Provinciale et des ministres du gouvernement provincial, une séance d’échange sur le processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, et sur la politique de traçabilité des minerais. Le jeudi 8 mai l’exercice a servi à passer en revue l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la République démocratique du Congo et la région.
Il s’agissait aussi de permettre aux membres de ces deux institutions provinciales d’avoir un même niveau de compréhension des engagements nationaux souscrits par la RD Congo au titre de l’Accord-cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération d’Addis-Abeba et d’établir un bilan des progrès réalisés dans la mise en œuvre desdits engagements nationaux.
Dans son intervention, le Chef de la division des Affaires Politiques de MONUSCO-Bukavu a rappelé les engagements nationaux de la RDC : la réforme du secteur de la sécurité (RSS), la consolidation de l’autorité de l’Etat, en particulier dans l’Est de la RDC, la décentralisation, la promotion du développement économique, la réforme structurelle des institutions de l’Etat et la promotion des objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation. Le Ministre provincial du plan a fait remarqué que des progrès ont été faits dans la région dans le domaine de la restauration de l’autorité de l’Etat, notamment la fin de la rébellion du « mouvement du 23 mars » au Nord Kivu.
Conformément à l’engagement de la RDC d’empêcher les groupes armés de déstabiliser non seulement les pays voisins mais la RDC elle-même, le bureau du Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinstallation (DDRRR) de la MONUSCO a réitéré le soutien technique et logistique de la MONUSCO au Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (PNDDR), adopté en décembre 2013. Dans ce cadre, le PNDDR a déjà identifié, pour l’ensemble du territoire national, 13000 combattants à désarmer, démobiliser et réintégrer pour l’ensemble du territoire national, dont 2790 combattants pour la province du Sud Kivu.
Réagissant aux préoccupations des députés pour qui la résurgence des groupes armés dans l’Est de la RDC serait dûe à la mauvaise gestion du processus de réintégration et aux promesses non tenues des différents partenaires à ce processus, le représentant de la section DDRRR a souligné la nécessité d’impliquer les leaders d’opinion dans la sensibilisation des groupes armés au désarmement. Le désarmement permettra la libération des sites miniers, a-t-il affirmé, ajoutant que la plupart des groupes armés qui sévissent dans l’Est du pays sont financés par l’exploitation illégale des minerais. C’est pour cette raison que la MONUSCO insiste sur la nécessité d’avoir une politique ordonnée en matière de traçabilité des minerais, et de veiller à la démilitarisation des sites miniers afin que la province puisse bénéficier des taxes issues des transactions du secteur. Faut-il rappeler que les conditions pour qu’un site minier soit qualifié et validé comme «vert », c’est-à-dire propre à être exploitée c’est qu’il doit être libre de toute présence de groupe armés, ainsi que d’enfants et de femmes
Biliaminou Alao/MONUSCO