Les enfants demandent protection contre leur enrôlement dans des milices armées

Journée de lutte contre le recrutement des enfants dans les forces et groupes armés. Photo MONUSCO/Laurent Sam OUSSOU

6 mar 2018

Les enfants demandent protection contre leur enrôlement dans des milices armées

Laurent Sam OUSSOU

Tshikapa, le 5 mars 2018 – La journée de lutte contre le recrutement des enfants dans les forces et groupes armés organisée à Tshikapa par la section Protection de l’enfant de la MONUSCO et ses partenaires a été une occasion pour les enfants de fustiger leur enrôlement dans une milice armée, lors du phénomène Kamuina Nsapu.

 

C’est devant plusieurs corporations et la notabilité de la province du Kasaï, réunies par la MONUSCO à cette occasion, sous le thème «une fois pour toute, stop au recrutement des filles et garçons dans les groupes armés en RD Congo», que le représentant des enfants, encadrés par une structure des droits des enfants, a dressé un tableau sombre de la situation de l’enfant pendant et après la période des conflits armés dans la province du Kasaï.

 

Dans un message-témoignage, le jeune KABANGALALA a dénoncé la grande horreur, les atrocités, les actes indescriptibles qui ont survenus dans le Kasaï, jadis un oasis de paix et dont les conséquences sont incalculables sur la croissance et le développement psychologique des enfants.

 

«Pour assouvir votre soif de grandeur, satisfaire vos intérêts incompatibles avec l’humanisme africain, certains d’entre vous n’ont pas hésité un seul instant de nous impliquer dans cette mésaventure qu’est la crise Kasaïenne», a-t-il dit, s’adressant aux auteurs de ces troubles.

 

En effet, recruté dans les différents mouvements ou milices pour servir de porteurs, de forces combattantes, de cuisiniers, d’informateurs et de femmes pour les chefs de milices, ces enfants dits soldats ont été témoins de la décapitation d’un ou des deux parents, des frères et sœurs, des membres de familles…

 

Pour le représentant de ces enfants, «la machette qui servait à couper le bois pour construire une maison ou labourer les champs est devenue un objet de cassure des liens entre les peuples qui, longtemps vivaient en parfaite harmonie».

 

Les chocs psychologiques subis par ces enfants ne s’arrêtent pas aux crimes commis car après la crise, ces enfants victimes se retrouvent souvent seuls face à une situation où les maisons familiales ont été incendiées, les administrations détruites : ce qui les rend d’avantage vulnérables. Certains ne seront pas déclarés à l’état civil, d’autres vont errer sans possibilité de retrouver le cocon familial, livrés à l’éducation de la rue et à eux-mêmes.

 

C’est pour mettre fin à tout cela que les enfants du Kasaï demandent «la mise en place d’un groupe de travail conjoint entre les autorités du Kasaï et les partenaires de protection des droits des enfants ; un décret facilitant le rétablissement de l’identité des enfants qui n’ont plus d’acte de naissance ; un décret exonérant les enfants victimes du paiement des frais scolaires et associés».

 

A l’occasion, Célestine ASSUIE de la section Protection de l’enfant de la MONUSCO a rappelé aux adultes et à toute l’assistance que «la protection des enfants demeure une responsabilité collective

La journée internationale de l’enfant soldat est célébrée officiellement le 12 février de chaque année.