A Luberizi, le canal d’irrigation par le barrage de Tenge-Tenge réhabilité grâce à la MONUSCO

12 aoû 2015

A Luberizi, le canal d’irrigation par le barrage de Tenge-Tenge réhabilité grâce à la MONUSCO

Uvira, le 11 août 2015 - Ould Mohamed El Hacen, Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira, a présidé la cérémonie de remise officielle du canal d’irrigation à partir du barrage-déversoir de Tenge-Tenge sur la rivière Luberizi, canal réhabilité dans le cadre d’un projet à impact rapide de la Mission des Nations Unies en RDC.

La cérémonie s’est déroulée devant des représentants des habitants bénéficiaires tout réjouis par la perspective de voir redécoller l’économie locale essentiellement basée sur l'élevage et l'agriculture.

Plusieurs intervenants ont pris la parole à cette occasion pour souligner l’importance de ce projet et l’impact positif qu’il devrait avoir sur la vie des populations de la plaine de la Ruzizi.

Pour paraphraser l’un des orateurs, « le Canal de Luberizi est aux populations locales ce que le Nil est à l'Egypte ! »

Rappelons que ce canal d’irrigation avait été détruit en 1972 par la rébellion muleliste, ce qui avait entrainé la ruine de l’économie locale.

Depuis lors, le non-fonctionnement du canal a eu des conséquences néfastes sur la vie et même la sécurité dans la région.

En effet, à cause de la rareté de l’eau, les habitants ne pouvaient plus s'adonner à leurs activités traditionnelles (agriculture et élevage notamment).

Le bétail était décimé et le chômage et la pauvreté avaient poussé les jeunes à déserter les villages pour rejoindre les groupes armés.

Mais aujourd’hui, avec la réhabilitation ce canal grâce à l’appui de la Monusco, « nous entrevoyons l'avenir avec beaucoup d'optimisme », a déclaré Emile Madogo, agriculteur.
« Grâce à cette réhabilitation, » a-t-il ajouté, « nos enfants vont pouvoir retourner à l'école qu'ils avaient abandonnée, faute de moyens ; nous allons reprendre le commerce, construire des maisons, les jeunes vont pouvoir se marier, payer la dot de mariage, faire des enfants grâce à l'agriculture qui va reprendre. Aujourd'hui, notre vie a changé ».

La vie de Musharamina est de celles qui ont changé avec la réhabilitation de ce canal. Ancien démobilisé, il dit avoir été abandonné par l'ex-Conader seulement après deux mois de prise en charge.

Faute d'occupation, ajoute-t-il « je suis entré en brousse dans un groupe armé. Avec la réhabilitation de ce canal d'irrigation où j'ai d'abord été employé, je ne vais plus rentrer en brousse ; je vais me lancer dans l'agriculture et abandonner les groupes armés ».

De fait, ce projet à impact rapide de la Monusco vise plusieurs objectifs :

  • pacification communautaire : il faut rappeler que 6 mois durant, toutes les communautés locales (Bafuliiru, Barundi, Banyamulenge, Pygmées et autres) ont travaillé ensemble sur ce projet en parfaite harmonie. Un exemple à suivre, leur a lancé le Chef du Sous-bureau de la Monusco-Uvira, Ould Mohamed El Hacen.
  • lutter contre la pauvreté : avec l'eau retrouvée, ce sont des milliers d'hectares de terres arables qui vont pouvoir être exploitées pour la culture de riz et d'oignons, générant ainsi des revenus qui vont permettre à des milliers d'habitants d'améliorer leur quotidien
  • Ce projet devrait permettre de réduire l'insécurité et les groupes armés, car on peut s’attendre à ce que les jeunes qui avaient déserté les villages y retournent pour s'adonner à des activités agricoles et piscicoles.

Jean-Tobie Okala/MONUSCO