Lutte contre les abus et exploitation sexuels : Les journalistes du Nord-Kivu à la bonne école

Lutte contre les abus et exploitation sexuels : Les journalistes du Nord-Kivu à la bonne école

Lutte contre les abus et exploitation sexuels : Les journalistes du Nord-Kivu à la bonne école.

30 oct 2017

Lutte contre les abus et exploitation sexuels : Les journalistes du Nord-Kivu à la bonne école

Une soixantaine de journalistes du Nord-Kivu dont ceux de Radio Okapi, ont été sensibilisés sur les questions d’abus et d’exploitation sexuels pouvant impliquer le personnel des Nations-Unies. L’atelier, d’une journée, a été organisé ce week-end, par le bureau de la communication stratégique et de l’information publique de la MONUSCO, l’équipe de conduite et discipline (CDT), en partenariat avec l’Union Nationale de la Presse du Congo, UNPC-Nord-Kivu. Le but, a dit Mme Cécilia Piazza, Chef de bureau ad intérim de la MONUSCO/Goma qui a ouvert les travaux, « est de former ceux qui contribuent à informer le public (…) de façon à ce qu’ils soient à même de disséminer l’information, surtout la bonne, au sein de la Population ».

Mme Piazza dont la  présence à cette activité montre l’importance que le leadership de la mission attache à cette question, a insisté notamment sur le fait que le Secrétaire Général des Nations-Unies, M. Antonio Guterres, fait aujourd’hui de cette lutte « une priorité absolue ». C’est pourquoi a-t-elle ajouté, il a mis en place une stratégie de lutte qui s’appuie sur quatre axes principaux : à savoir, placer les victimes au premier rang, mettre fin à l’impunité, collaborer avec la société civile et les partenaires extérieurs et améliorer la communication stratégique visant la sensibilisation et la transparence.

« Vous comprenez donc l’importance de cette formation que vous allez avoir aujourd’hui….et c’est pourquoi d’ailleurs je vous appelle à suivre les différents modules avec attention, de façon à ce que vous sortiez d’ici bien outillés pour une couverture informée », a-t-elle précisé.

Durant cette formation interactive qui a allié travaux en groupes et débats, les journalistes ont posé toutes sortes de questions, sans tabou, sur les règles mises en place par la MONUSCO pour éviter à son personnel d’être impliqués dans les cas d’abus et d’exploitation sexuels : Le personnel civil et les contingents militaires sont-ils informés en amont avant d’intégrer la mission, ont-ils par exemple demandé ?

« Oui » a répondu Jean-Roger Kuate de CDT qui a précisé que non seulement les contingents sont formés, mais que le contrat de travail que chaque agent signe contient des clauses en rapport avec le respect de la déontologie et de l’éthique professionnelles qui incluent la question des abus et exploitations sexuels. Il a expliqué aux journalistes avec images à l’appui ce que c’est qu’un abus et une exploitation sexuelle, et pourquoi un seul cas peut éclabousser et ternir l’image de la mission. Mais si les journalistes, à travers cette formation,  peuvent avoir la bonne information concernant cette problématique, comment peuvent-ils la mettre en pratique dans leur travail quotidien ?

A ce niveau, Jean-Tobie OKALA, de SCPI a fait d’abord rappeler aux journalistes une des règles cardinales du métier : Informer sans travestir. Sinon a-t-il dit, « vous tombez dans la diffamation ». Il a insisté sur le fait que les journalistes puissent toujours avoir deux sons de cloche dans le traitement d’une telle information : « avant de diffuser une telle information appeler aussi le porte-parole de la mission ou CDT pour savoir s’ils sont au courant du cas, et si oui quelle suite la mission réserve-t-elle au dossier ?» a-t-il dit. Il a demandé aussi aux journalistes de s’en tenir aux faits, d’éviter les commentaires déplacés ainsi que l’acharnement, lorsqu’il s’agit de la MONUSCO ou des Nations-Unies de façon générale.

Au sortir de cet atelier, les journalistes se sont dits désormais outillés pour faire leur travail avec objectivité et sans passion. Ils ont pris l’engagement de proposer des débats à leurs rédactions respectives pour bien expliquer à la population comment se prémunir contre les cas d’abus sexuels et quelles sont les règles à suivre lorsqu’elles sont confrontées au problème.

L’UNPC, partenaire dans l’organisation de l’atelier a pris aussi l’engagement de faire le monitoring du travail des journalistes dans ce domaine pour voir si les leçons apprises sont mises en pratique.

Sy Koumbo S. Gali