Le PPAJ et ses partenaires planifient le désengorgement des prisons en Ituri

Le PPAJ et ses partenaires planifient le désengorgement des prisons en Ituri

Bunia, 28 Juil-17 : Le Programme Pluriannuel d’Appui à la Justice (PPAJ) a organisé du du 24 au 25 juillet 2017 un atelier d’élaboration du plan d’actions provincial pour la maitrise de la population carcérale de la prison de Bunia. Photo MONUSCO/Laurent Sam Oussou

28 juil 2017

Le PPAJ et ses partenaires planifient le désengorgement des prisons en Ituri

Bunia, 28 Juil-17 : Le Programme Pluriannuel d’Appui à la Justice (PPAJ)  a organisé du du 24 au 25 juillet 2017 un atelier d’élaboration du plan d’actions  provincial pour la maitrise de la population carcérale de la  prison de Bunia.

Pendant deux jours à l’hôtel de la Province, le PNUD, la MONUSCO et leurs partenaires de même que les autorités judiciaires ainsi que les organisations de la société civile ont réfléchi sur comment soutenir le renforcement de la chaîne pénale - police, justice, prison – en Ituri en vue de réduire le taux d’occupation des prisons en Ituri.

A Bunia, par exemple la prison centrale logée en plein cœur de la ville à côté des habitations des civils accueille selon son Directeur «1056 détenus pour une capacité d’accueil de 220.» C’est une situation difficile avoue ce Directeur qui estime par ailleurs que « la dotation pour les vivres est insuffisante pour nourrir correctement les détenus.»

Les raisons de cette surpopulation carcérale dans les prisons ont été passées au peigne fin par les participants. Ils ont noté entre autres que les causes de cette situation proviennent essentiellement de l’évolution démographique et le taux relativement élevé de détenus préventifs. En janvier 2017, la prison centrale de Bunia comptait un effectif de 1184 prisonniers dont 36 femmes. Sur ce nombre, se trouvaient 912 détenus préventifs, soit un taux de détention préventive de 77%.

Mais il faut également tenir compte d’autres causes telles que la non mise à jour des pièces de détention dans les délais légaux; l’application sélective du mécanisme de libération conditionnelle ; l’exigence du  paiement des amendes transactionnelles et des cautionnements; le retard dans l’instruction ou le prononcé de jugement de certains dossiers ; les retards dans la signification des actes de procédure.

Face à cette situation, les autorités judiciaires ainsi que les organisations de la société civile plaident pour l’accélération du projet de construction d’une prison moderne sur le site du quartier Kindia à Bunia. A l’issue de l’atelier un plan a été adopté sa mise en œuvre devra malheureusement attendre la mobilisation des ressources financière nécessaires.

À l’occasion de cet atelier, le PNUD dans le cadre du PPAJ a remis officiellement des outils de collecte et de centralisation de données pénitentiaires. Cet appui en matériels informatiques accompagné d’un appui technique sont faits pour doter les Directions du Ministère de la Justice et Droits Humains ainsi que les établissements pénitentiaires des mécanismes de travails rationalisés, susceptibles de favoriser une gestion ordonnée et efficace des données ainsi qu’une production régulière des statistiques pénitentiaires.

Le PPAJ est une initiative conjointe du Ministère de la Justice, de la MONUSCO, de  l’ONUDC et du PNUD. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions 1925 (2010),  1991 (2011) et 2053 (2012) du Conseil de Sécurité des Nations Unies portant sur la consolidation de la paix et la sécurité et le renforcement des institutions publiques pour l’émergence d’un Etat de Droit en RDC.
Laurent Sam OUSSOU