Nord-Kivu : la MONUSCO sensibilise 200 élèves sur les violences sexuelles basées sur le genre

Jean-Guy Isaya, chef d’équipe des policiers spécialisés en violences sexuelles basées sur le genre au sein de UNPOL, interagit ici avec quelques élèves de l'Institut Don Bosco Ngangi à Goma. / Photo : Kevin Jordan

30 juil 2021

Nord-Kivu : la MONUSCO sensibilise 200 élèves sur les violences sexuelles basées sur le genre

Marylene Seguy

L’équipe de policiers de la MONUSCO (UNPOL) spécialisés dans les violences sexuelles basées sur le genre a sensibilisé, le 27 juillet dernier, 55 élèves de l’Institut Don Bosco Ngangi situé dans la commune Karisimbi à Goma. L’objectif de cette séance de sensibilisation était, entre autres, de conscientiser les adolescents sur la notion du genre encore mal perçue dans la société congolaise.

Deux saynètes ont été présentées, à cet effet, par des élèves afin de montrer de manière concrète des exemples courants illustrant les violences sexuelles, physiques et morales basées sur le genre que subissent souvent les femmes et les jeunes filles au quotidien.

Ces saynètes ont été suivies d’un débat sur le genre, les inégalités de genre, la discrimination basée sur le genre et les différentes formes de violences sexuelles.

”L’objectif est de sensibiliser, conscientiser les jeunes sur les violences sexuelles et sur les notions de genre. Nous savons qu’il y a encore de nombreuses inégalités dans la société congolaise. Nous souhaitons que les jeunes deviennent des moteurs de changement. Qu’ils puissent par leurs gestes quotidiens adopter un comportement qui sera favorable à l’égalité des genres dans leur vie d’adulte. Et c’est maintenant que cela commence”, a déclaré Jean-Guy Isaya, chef d’équipe des policiers spécialisés en violences sexuelles basées sur le genre.

Au sortir de la session, Noella, 16 ans, l’une de participantes, a dit : « Les hommes et les femmes sont égaux dans les actes qu’ils font à la maison et au travail. Ici à l’école, il y a un préfet homme, le père Jean-Marie Muhima. Cependant, nous pourrions également avoir une sœur préfète. Puis, à la maison, les hommes peuvent s’occuper des enfants aussi bien que les femmes ».

Pour sa part, Josué, 15 ans, un autre participant, a ajouté : « L’homme et la femme sont égaux. Il n’y a pas un travail que l’homme peut faire que la femme ne peut pas faire. Les femmes peuvent occuper tous les postes. Une femme peut même devenir présidente de la République si elle le souhaite ».

La séance du 27 juillet était la troisième du genre à l’Institut Don Bosco Ngangi. Au total, ce sont quelque 200 élèves de 15 à presque 18 ans qui ont participé à ces rencontres spéciales mises sur pied par l’équipe UNPOL spécialisée dans les violences sexuelles basées sur le genre.

En 2017, la section UNPOL avait fait un plaidoyer auprès de la représentation permanente du Canada et de celle de la Suède auprès de l’ONU à New-York afin que des policiers formés à cet effet soient détachés auprès de la Mission pour constituer ladite nouvelle unité qui existe à présent depuis décembre 2020. Elle compte neuf membres constitués de six femmes et trois hommes. Cinq sont basés à Goma et quatre à Bukavu.

Jean-Guy Issaya est inspecteur au sein de la gendarmerie royale du Canada. Sa spécialisation relève du domaine de la sécurité nationale et de la gestion de la formation en général. Lui-même a suivi diverses formations sur le genre et les violences sexuelles basées sur le genre avant de rejoindre la MONUSCO en RD Congo en 2020.

Outre les formations à Goma et Bukavu, Jean-Guy Isaya indique que cette unité spéciale de UNPOL pratique également le renforcement des capacités et le mentorat auprès de la Police nationale congolaise (PNC) et notamment à l’intention de ses deux unités de Goma et Bukavu chargées des violences et crimes sexuels commis contre les enfants ou bien commis par des enfants.

Au cours des semaines à venir, l’équipe de la police des Nations Unies spécialisée dans les violences sexuelles basées sur le genre organisera des activités similaires dans différentes écoles de Goma.