Politique de tolérance zéro face aux abus et exploitation sexuels: La MONUSCO déploie des points focaux de conduite et discipline dans les institutions supérieures et universitaires d’Uvira

Politique de tolérance zéro face aux abus et exploitation sexuels: La MONUSCO déploie des points focaux de conduite et discipline dans les institutions supérieures et universitaires d’Uvira
23 sep 2016

Politique de tolérance zéro face aux abus et exploitation sexuels: La MONUSCO déploie des points focaux de conduite et discipline dans les institutions supérieures et universitaires d’Uvira

Uvira, le 23 septembre 2016 - Ils sont une quarantaine d’étudiants, dont en majorité des  jeunes filles, qui feront désormais le relais entre l’Unité de conduite et discipline de la MONUSCO et la jeunesse estudiantine d’Uvira. Le point focal de cette Unité de la MONUSCO a conféré hier jeudi 22 septembre 2016 avec cette jeunesse estudiantine au quartier général de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC, MONUSCO Uvira. Joseph GRAH DOGROU a dit : « Tout acte négatif ou déplacé, tout abus sexuel commis par un agent ou fonctionnaire des Nations Unies ne doit pas rester impuni. Bien au contraire, cela doit amener les uns et les autres à pouvoir dénoncer auprès de l’Unité de conduite et discipline de la MONUSCO ». Le point focal de l’Unité de conduite et discipline de la MONUSCO à Uvira, Joseph GRAH, a fait savoir à son auditoire que la valeur ajoutée de cette politique de tolérance zéro de la MONUSCO est une bonne collaboration entre les populations civiles et la mission onusienne. Depuis 2012, le Département de maintien de la paix a mis en place ce mécanisme qui vise à ramener dans l’ordre les agents et fonctionnaires travaillant sous le drapeau bleu dans des Missions de maintien de la paix à travers le monde.

A Uvira, selon les témoignages des jeunes étudiants, beaucoup d’enfants métis nés pendant le déploiement des casques bleus, uruguayens notamment, sont connus dans les quartiers. Ces enfants dont les pères ne sont pas connus, sont les fruits d’actes qui devraient être réprimés par cette politique des Nations Unies. Marguerite Gasanza, étudiante en troisième année de graduat à l’Institut supérieur de commerce explique : « Dans mon quartier, il y a une petite fille métisse qui vagabonde. Elle est dans la rue au quartier Nyamianda. Elle serait issue d’un père uruguayen, selon des voisins. Sa mère venait de décéder récemment. Maintenant nous ne savons pas qui pourrait aider cet enfant ».  Un autre jeune intellectuel du quartier Songo d’Uvira, Patient ALESIRE,  de faire remarquer ceci : « Ce qui m’a touché, c’est cette volonté là des Nations Unies de pouvoir réparer et remettre de l’ordre et de la discipline autour de ses troupes déployées dans des Missions de maintien de la paix. Des abus, il y en a ici chez nous. Mais réunir les preuves, c’est un sérieux problème ! Les communautés vivent dans la précarité. Et une jeune fille est facilement tentée de céder à chaque sollicitation, quel que soit son âge. Mais beaucoup se taisent pour gagner de l’argent  et préserver ainsi la personnalité du présumé auteur. Difficile donc de dénoncer officiellement des cas concrets auprès de la MONUSCO. ». Les échanges de ce genre ont été édifiants entre les étudiants et le point focal de la MONUSCO. Celui-ci  a révélé que des mécanismes de dénonciation devant être désormais opérationnels dans les universités.

Il y a quelques mois, l’Unité de conduite et discipline de la MONUSCO à Goma et Bukavu ont innové en créant des comités communautaires de relais, dont celui d’Uvira, où plusieurs plaintes ont été déposées. Au cours de la conférence avec les étudiants d’Uvira, ces derniers ont coopté un point focal par institution pour canaliser ces plaintes auprès du point focal de la MONUSCO, mais surtout, sensibiliser la jeunesse au sein de leur institution sur cette politique de la MONUSCO. Madame Lucie SHONDINGA, modératrice de la rencontre, a salué cette initiative avant de préciser que les abus et l’exploitation sexuels ne sont pas les seuls cas sanctionnés. La politique de la tolérance zéro de la MONUSCO, selon elle, concerne aussi d’autres cas de barbarie, dont le commerce illicite de minerais ou d’armes, etc.

Article et photos : Fiston NGOMA