Protection des civils: la Monusco appuie les FARDC dans leur traque contre les groupes rebelles en Territoire de Fizi.

Protection des civils: la Monusco appuie les FARDC dans leur traque contre les groupes rebelles en Territoire de Fizi.
6 fév 2017

Protection des civils: la Monusco appuie les FARDC dans leur traque contre les groupes rebelles en Territoire de Fizi.

Sebele, le 6 février 2017 – C’est depuis le 30 janvier dernier que l’opération « Poing Bleu » a été lancée par l’armée régulière congolaise (Fardc) contre les groupes Maï Maï dans la Péninsule d’Ubwari en Territoire de Fizi, avec le soutien de la Force de la Mission des Nations Unies en RDC (Monusco). Cette localité était en passe de devenir une zone de non-droits où sévissaient régulièrement des armés dont le plus actif et important est celui du général auto-proclamé Yakutumba. Fort de quelque 100 à 150 combattants, ce groupe Maï Maï n’hésitait pas à s’attaquer aux forces de l’ordre, y compris à la Monusco. Entre embuscades et extorsions diverses, en passant par des rackets, vols, pillages, menaces et trafics en tous genres, la vie des populations civiles était devenue un vrai cauchemar. « C’est surtout les jours de marché que nous souffrions », s’aventure un habitant de Sebele à 113 kilomètres au Sud-ouest d’Uvira. « Vous partez de Misisi avec 3000 dollars par exemple, mais pour arriver ici, il ne vous en restait plus un centime : ils prenaient tout en route... », explique cet habitant.

Dans le cadre de la protection des civils et de la restauration de l’autorité de l’Etat, les Fardc ont décidé de passer à l’offensive, avec l’appui de la Monusco à travers sa Marine (uruguayenne) et ses Casques bleus (pakistanais). Seulement depuis le lancement de cette « offensive » il n’y a pas encore eu de combats proprement dits, « l’ennemi a probablement été informé avant le déclenchement de l’opération et donc a eu le temps de fuir la zone », lâche tout en le regrettant un officier des Fardc rencontré à Sebele où une délégation de la Monusco s’est rendue ce lundi. Cet officier ajoute : « Yakutumba est un natif d’ici, il bénéficie très certainement de la confiance de certains civils qui l’ont informé de ce que nous planifions… ». Une situation qui rend sa traque tout comme celle des autres groupes armés difficiles, certains civils préférant en effet « collaborer avec l’ennemi plutôt qu’avec les forces de l’ordre ».

Avant Sebele, la délégation de la Monusco conduite par le Commandant de la Brigade du Sud-Kivu et le Chef de Bureau de la Monusco-Bukavu s’est rendue à Kichanga à 136 kilomètres d’Uvira. A chacune des deux étapes, elle s’est fait expliquer les « progrès et l’évolution de l’opération Poing bleu » ; elle a également interagi avec les populations civiles et échangé avec les Fardc auxquelles la Monusco a réaffirmé son soutien total à cette opération de traque des groupes armés. Une opération qui se déroule sur plusieurs terrains : outre les patrouilles de la Monusco, le ratissage de la zone par les Fardc ou la prise de contrôle du Lac Tanganyika par la marine de la Monusco, les Fardc et la Monusco organisent simultanément des rencontres avec les populations civiles. Objectif : « arracher leur soutien » en les sensibilisant sur la nécessité de coopérer avec les forces de l’ordre plutôt qu’avec l’ennemi.

C’est également dans ce sens que le Commandant de la Brigade du Sud-Kivu de la Monusco et le Chef de Bureau de la Monusco Sud-Kivu ont abondé dans leurs adresses aux populations de Kichanga et de Sebele. Lesquelles populations ont toutefois souhaité qu’à l’instar de ce qui s’est passé dans certaines localités du Nord-Kivu, le Gouvernement de la République discute avec ces rebelles pour leur proposer de quitter la foret dans le cadre d’un programme de désarmement et de démobilisation… L’interaction entre la Monusco et les populations civiles de cette localité va se poursuivre tout au long de cette semaine. Une autre équipe de la Mission onusienne d’Uvira va y retourner dans les prochaines heures. Elle compte profiter de cette nouvelle mission pour sensibiliser ces populations sur l’importance de sensibiliser à leur tour leurs « frères et enfants qui vivent dans la brousse de déposer les armes », en même temps qu’elle va s’enquérir de la situation sécuritaire générale, une semaine après le lancement de l’opération « Poing bleu ».

Texte et Photos: Jean-Tobie OKALA