Protection des réfugiés burundais : la MONUSCO lance l'opération « Blue Shield »

6 aoû 2015

Protection des réfugiés burundais : la MONUSCO lance l'opération « Blue Shield »


Uvira/Lusenda, le 6 août 2015

– La protection des civils, qu'ils soient réfugiés ou simples citoyens, reste la priorité des priorités du mandat de la Monusco.
Depuis bientôt trois mois que plus de 14.000 Burundais ont trouvé refuge en sol rd-congolais, principalement dans les deux Territoires d'Uvira et de Fizi.

La Mission des Nations Unies en RDC (Monusco), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et leurs partenaires, dont la Commission Nationale des Réfugiés (CNR), la Police nationale congolaise (PNC) et les FARDC, ont placé la sécurité de ces Burundais en tête de leurs préoccupations. Surtout pour les quelque 7.000 hébergés au camp de Lusenda en Territoire de Fizi au Sud-Kivu.

Le patron de la Force de la Monusco, le général Carlos Alberto dos Santos Cruz, s'y est rendu le vendredi 24 juillet 2015 ; il a été suivi une semaine plus tard (le vendredi 31 juillet) par le numéro un de la Monusco, Martin Kobler en personne.

Toutes ces visites de haut niveau avaient un seul objectif : s'assurer que les mesures de protection des réfugiés mises en place étaient effectives et efficaces ; et, le cas échéant, pallier à toute éventuelle insuffisance. Mais l'appui de la Monusco à la sécurisation de ce camp ne se limite pas là.

Deux jours avant la visite de Martin Kobler, soit le mercredi 29 juillet, un exercice de simulation de protection des réfugiés en situation de danger imminent a été conjointement effectué par les Casques bleus pakistanais de la Mission onusienne (PakBatt), la Police congolaise et les FARDC. Nom de code : « Blue Shield » ou « bouclier bleu ».

Cet exercice s'est déroulé dans un vaste champ déboisé, considéré comme un lieu d'extension du camp de Lusenda. L'officier pakistanais en charge des opérations, le Major Imran, a expliqué sur base des tableaux, les 8 étapes d'intervention. Etapes qui vont de l'évaluation de l'incident au déploiement des forces spéciales et la libération des otages, en passant par les patrouilles diurnes et nocturnes et le déploiement des FARDC et de la Police.

Pour les Casques bleus pakistanais, l'intervention militaire est un moment très délicat, surtout en cas de trouble. Le Major Imran a rassuré que le plan de contingence mis en place a tenu compte des situations plus difficiles et complexes que le simple exercice présenté.

Pour les observateurs, la réussite de toutes ces opérations dépendra d'une bonne communication. Mais la Police nationale congolaise considérée comme premier intervenant dans le camp, ne dispose pas encore de tous les moyens requis pour mener à bien cette tâche.

Le Commandant de la Brigade du Sud-Kivu, le Général Masood Ayyaz, a toutefois rappelé que l'exercice présenté donnait plus de confiance aux humanitaires et s'est avéré aussi utile aussi bien pour les FARDC que pour la Police congolaise qui n'en pratiquent pas régulièrement. Toutefois, a-t-il conclu, « nous allons améliorer les stratégies d'intervention au fur et à mesure ».

A noter qu'en marge de la visite de Martin Kobler à Lusenda et en vue de maximiser la sécurité dans et autour du camp des réfugiés, la Monusco va doter la Commission Nationale des Réfugiés de 40 radios (Motorola).

Cet appui de la Monusco va permettre une meilleure fluidité de la communication au sein de la PNC chargée de la sécurisation du camp.

Par ailleurs et toujours en rapport avec les mesures de protection des réfugiés, un réseau d'alerte précoce autour du camp de Lusenda a été mis en place le 29 juillet, lors d'une formation organisée par la Monusco-Uvira. Ce réseau est composé de 16 membres divisés en deux comités de 8 membres chacun. La formation portait essentiellement sur l'identification des alertes précoces et leur rôle en tant que point focal.

Jean-Tobie Okala