Rappeler la déontologie et l’éthique journalistique aux professionnels des médias du Haut-Uélé

Rappeler la déontologie et l’éthique journalistique aux professionnels des médias du Haut-Uélé
24 mar 2016

Rappeler la déontologie et l’éthique journalistique aux professionnels des médias du Haut-Uélé

«Dialogue social et négociation collective», c’est le thème d’un débat organisé le 17 mars 2016 par la Section de l’Information Publique de la MONUSCO-Dungu, avec les professionnels des médias de la province du Haut-Uélé. Il s’est tenu dans la salle de conférence de la mission onusienne, regroupant des journalistes venus de Dungu-centre, Ndedu et Niangara, auxquels se sont joints des représentants de la société civile, des activistes des droits de l’Homme et des religieux, en tout une vingtaine de participants.

Le but était de travailler ensemble pour faire en sorte que les journalistes soient à même de livrer au public une information qui permette de renouer le dialogue social, tout en instaurant un partenariat dynamique qui laisserait à chacun sa liberté. Il s’agissait également de cerner les attentes de la société civile et d’appréhender sa vision du rôle des médias en province du Haut-Uélé.

Ainsi, au cours de ce débat, les participants ont pu échanger leurs points de vue et réfléchir  aux moyens d’impliquer davantage les associations professionnelles de médias en province du Haut-Uélé en vue du renforcement du professionnalisme des journalistes. A cet effet, le responsable de l’Information Publique de la MONUSCO/Dungu a rappelé que les journalistes représentent ‘un maillon’ important dans la promotion du dialogue social, en ce sens qu’ils contribuent à rapprocher les points de vue des uns et des autres en livrant une information complète et conforme aux faits. « Un bon compte rendu peut aider à régler beaucoup de problèmes et permettre aux différentes parties impliquées de parler le même langage, » a-t-il expliqué.

Selon Way Way Le-Bon de la Radio Bomoko de Dungu, le faible niveau de formation de certains journalistes expliquerait les quelques dérives  constatées dans certains  médias, mais dans l’ensemble, malgré les difficultés, les professionnels des médias de Dungu s’efforcent, autant qu’ils le peuvent, de défendre et de consolider le dialogue social dans leurs prestations quotidiennes. «Nous œuvrons pour que notre presse soit indépendante et professionnelle. Cela passe par la formation et le perfectionnement des journalistes, mais aussi par la lutte contre la précarité au sein de la corporation en mettant en place les instruments nécessaires pour l’épanouissement des professionnels,» a-t-il recommandé.     

Quant à Samuel Anibiko, journaliste à la Radio Tanganisa Kristo (RTK), il s’est félicité de cette initiative de la MONUSCO avant de rappeler, à son tour,  les règles éthiques et déontologiques régissant la profession de journaliste et d’exhorter ses collègues journalistes à prendre leurs responsabilités. Car « il n’y a pas de paix véritable sans une presse responsable. Aussi, j’invite tous les membres de l’Amical des professionnels des medias de la province du Haut-Uélé à unir leurs efforts pour contribuer à travers les formations continues, les échanges de renforcer le professionnalisme et protéger les journalistes contre toute forme de prédation de la liberté. » 

Pour Sepastro Mathias de la Société Civile, l’équidistance est fondamentale dans le métier de journaliste.  M. Mathias a insisté sur la nécessité de développer une capacité de compréhension et d’analyse des arguments avancés par les uns et des autres afin de ne pas tomber dans un parti pris. « Il y a la nécessité de comprendre les enjeux liés au dialogue social pour ne pas amplifier les antagonismes. Les journalistes étant au cœur de la problématique du dialogue social, à travers leur contribution à la citoyenneté, le dialogue social doit leur permettre d’être le porte-voix des idées de tout le monde, de la visibilité de divers acteurs pour encourager le débat public, » a-t-il dit.

À l’issue de cette journée d’échanges, le mot d’ordre de vigilance a été accepté par tous les participants qui ont, par ailleurs, souhaité voir ce genre de rencontre se tenir plus souvent.    

Lansana Dabo