Mbandaka, 23 septembre 2010 - Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC) a effectué une visite de travail dans le chef-lieu de la province. Il a invité ses interlocuteurs à prendre du recul pour mesurer le chemin parcouru en RDC depuis ces 10 dernières années, mais a en même temps reconnu que beaucoup restait encore à faire pour sortir le pays, et l'Equateur, du cycle des violences et pour consolider la paix.

L'agenda du Chef de la MONUSCO était particulièrement chargé pour cette visite en Equateur: rencontre avec le personnel de la MONUSCO et des agences des Nations Unies, réunions avec la Société civile, le Gouverneur de province, le comité local de Sécurité, et le lancement symbolique de la deuxième phase de la campagne de vaccination contre la poliomyélite.

M. Roger Meece a dit être venu écouter les uns et les autres pour parfaire sa réflexion, qu'il souhaite globale sur les activités de la Mission dans la partie Ouest du pays, même si, a-t-il ajouté, que les énormes défis et problèmes de l'Equateur sont bien connus.

Au sujet du futur de la Force de la MONUSCO, le Représentant spécial a déclaré que, conformément à la volonté commune du Conseil de sécurité des Nations Unies et du Gouvernement congolais, le déploiement des Casques bleus se fera désormais en fonction de la situation du terrain. Une situation qui a bien changé depuis ces 10 dernières années, a par ailleurs reconnu Roger Meece, ajoutant que beaucoup de progrès avaient été accomplis en RDC en faveur de la paix et de la sécurisation des personnes.

Toutefois, pour le Chef de la MONUSCO, les priorités de la Mission restent toujours la protection des civils, l'appui à la réforme du Secteur de sécurité, l'appui aux efforts du Gouvernement dans la lutte contre les violences sexuelles, ou encore l'appui à l'organisation des prochaines échéances électorales.

Le Représentant spécial a aussi longuement échangé avec les membres de la Coordination provinciale de la Société civile de l'Equateur (SOCIEQ). Au menu des discussions: le souhait de la Société civile/Equateur de voir représentée la Société civile du Congo dans la future Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI), la révision du fichier électoral, la faible représentativité des femmes dans les instances de prises de décision (l'Assemblée provinciale compte seulement trois femmes parmi les 108 députés provinciaux; et le Gouvernement provincial, deux femmes sur les 10 ministres).

L'insécurité créée à certains endroits de la province par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) ou par des braconniers, ainsi que la persistance des violences sexuelles ont également été abordées lors de cette rencontre. Pour le Représentant spécial, il faut faire davantage pour créer les conditions favorisant le développement de la province, car la pauvreté est à la source de nombreuses difficultés.

M. Meece a également invité la Société civile à s'impliquer davantage dans la sensibilisation des populations, et surtout des femmes, en vue des prochaines élections.

Enfin, avant de quitter Mbandaka, le Représentant spécial a rencontré le Gouverneur de province, Jean-Claude Baende, en présence de l'ensemble du Gouvernement et du Comité provincial de sécurité. Une visite de courtoisie au cours de laquelle la collaboration entre les autorités provinciales et les Nations Unies a été unanimement saluée. A commencer par le Représentant spécial lui-même, pour qui une des priorités est de s'assurer que les relations avec les autorités congolaises soient les meilleures possibles. D'autres questions de l'heure ont aussi été abordées, notamment l'exploitation de la forêt équatorienne, la rébellion du Mouvement de Libération des Indépendants et Alliés (MLIA) et les élections à venir.

Avant de se séparer, les deux personnalités ont participé au lancement officiel de la deuxième phase de la campagne de riposte contre la poliomyélite à l'Equateur. Jean-Claude Baende et Roger Meece ont symboliquement administré des doses de vaccin à deux enfants. Le Représentant spécial a par la suite regagné Kinshasa en fin d'après-midi.