Sud-Kivu : La situation des droits de l’homme à Fizi et Uvira est alarmante, selon une ONG locale

2 oct 2014

Sud-Kivu : La situation des droits de l’homme à Fizi et Uvira est alarmante, selon une ONG locale

Uvira, 23 septembre 2014 – Dans un rapport annuel présenté le 23 septembre 2014 à Uvira, l’ONG Union Chrétienne pour le Progrès et la Défense des Droits de l’Homme (UCPDHO) a dressé un bilan alarmant de la situation des droits de l’homme dans les territoires de Fizi et d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu.

Le rapport a été présenté devant des représentants du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, des ONG de défense des droits de l’homme et des medias locaux.

Il recense les violations des droits commises dans ce territoire de près d’un million d’habitants, au cours de la période de septembre 2013 à septembre 2014 :

  • 215 cas d’arrestation arbitraire et 45 cas d’extorsion impliquant des membres de l’Agence nationale de renseignement (ANR), ou de la Police nationale congolaise (PNC), ou des Forces armées de la RDC (FARDC), ou encore des personnes non identifiées ;
  • 69 cas de torture et menace et 29 cas de disparition et d’enlèvement de civils y compris des défenseurs des droits de l’homme ;
  • 109 cas de viol et violence sexuelle commis en majorité sur des filles mineures aussi bien par des civils que par des militaires FARDC ;
  • 121 cas de vol à main armée.

L’UCPDOH a souligné la gravité de ces abus des droits de l’homme, avant d’appeler les autorités congolaises à mettre en place des mesures plus efficaces pour remédier à cette situation.

"La sécurisation des biens et des personnes est une prérogative de l’Etat congolais qui dès lors, a l’obligation de rechercher les auteurs de ces violations des droits humains, de les arrêter et de les punir selon les lois en vigueur," a rappelé cette ONG de défense des droits de l’homme

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, BCNUDH/Uvira, a pour sa part estimé que les données de ce rapport reflètent la réalité sur le terrain, caractérisée par une situation sécuritaire délétère qui influe négativement sur la situation des droits de l’homme.

Il a évoqué à cet égard l’appui que ne cessent d’apporter la MONUSCO et l’ensemble des Nations Unies aux autorités congolaises dans le cadre de la lutte contre l’impunité des auteurs de graves violations des droits humains.

Saisissant cette occasion, il a réitéré au Gouvernement son appel à déployer plus de policiers pour le maintien de l’ordre public, mais aussi plus de militaires avec des moyens suffisants pour le désarmement des civils et des groupes armés.

Enfin, le BCNUDH a appelé les autorités judiciaires à enquêter sur tous les abus des droits de l’homme afin que leurs auteurs puissent répondent de leurs actes.

Signalons que des copies de ce rapport ont été remises aux autorités judiciaires du territoire.

Jean-Tobie Okala