Visite du Commandant de la Force de la MONUSCO au camp des réfugiés burundais de Lusenda

27 juil 2015

Visite du Commandant de la Force de la MONUSCO au camp des réfugiés burundais de Lusenda

Lors de sa récente visite au camp des réfugiés burundais de Lusenda, au Sud-Kivu, le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz s'est dit satisfait des mesures prises et envisagées pour la protection des quelque 7.000 réfugiés qui y sont hébergés, promettant toutefois de renforcer ces mesures par un appui logistique de la Mission des Nations Unies au Congo.

« Je suis satisfait de la façon dont les choses se passent ici, a déclaré le Commandant de la Force de la Monusco, à l’issue de la visite effectuée sur le site vendredi 24 juillet dernier. « Nous avons la Police [sur le terrain] même si elle est en nombre insuffisant, nous avons les Fardc ; le camp est très bien organisé, » a constaté le général dos Santos Cruz, avant d’ajouter : « Nous devons juste apporter notre appui pour améliorer le système de communication qui me paraît essentiel. »

Cet appui se concrétisera rapidement par la fourniture par la MONUSCO de matériels de communication radio mobile pour la Police Nationale Congolaise (PNC), a promis le numéro un de la Force onusienne, après avoir échangé avec des réfugiés, la PNC et les représentants du HCR.
Le général dos Santos Cruz était à la tête d’une forte délégation comprenant notamment le général Masood Ayyaz, commandant de la Brigade du Sud-Kivu de la Monusco, le général Gustave Safari, commandant du secteur sud des opérations militaires Sukula II des Fardc au Sud-Kivu, et Mme Christine Kapalata, Chef de Bureau a.i. de la Monusco-Sud-Kivu,

La visite à Lusenda en Territoire de Fizi, a été précédée d’une brève escale à Uvira où, la délégation accueillie par le Chef du Sous-bureau de la Monusco, Ould Mohamed El Hacen, a eu droit à un briefing sur la situation sécuritaire dans la zone, ainsi que sur la situation des réfugiés burundais.

Il en est ressorti ce qui suit :
La paix et la sécurité des populations sont constamment et gravement menacées par divers groupes armés aussi bien locaux (Maï Maï) qu'étrangers, dont les FDLR rwandais et les FNL burundais ;

Avec la crise au Burundi depuis avril 2015, plus de 13.500 personnes se sont réfugiées dans la province du Sud-Kivu et principalement dans les deux Territoires de Fizi et d'Uvira.
Si près de la moitié de ces réfugiés vivent dans des familles d'accueil, en revanche, 6.695 sont hébergés au camp de Lusenda. Si leur cohabitation avec les populations locales est dite excellente, leur protection demeure, par contre, un sujet de préoccupation pour tous.
Actuellement, seuls quelques policiers sont déployés pour la sécurité du camp, avec des ressources limitées, en termes de moyens de déplacement et surtout de communication (radios), Lusenda n'étant pas couvert par les différents réseaux de téléphonie cellulaire.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Refugies (HCR) a déjà fait un effort en fournissant dix radios ; il a également promis un véhicule dans le courant de la semaine prochaine…

Mais dans l’esprit du principe selon lequel « mieux prévenir que guérir », le général dos Santos Cruz a tenu à se déplacer en personne pour tâter du doigt la réalité sécuritaire autour et à l'intérieur du camp, et voir avec le HCR, la Commission Nationale des Refugies (CNR), la Police nationale congolaise et les Forces armées de la RDC (Fardc), comment optimiser ces mesures de protection des réfugiés, comment faire face à une éventuelle attaque…

Sur place il s’est montré très attentif aux explications de ses interlocuteurs, et a posé de nombreuses questions. Il est reparti plutôt satisfait de ce qu’il a entendu et vu pour ce qui est des mesures de protection déjà mises en place ou à venir.

Jean-Tobie Okala.
Photos: Monusco/Jean-Tobie Okala