35 journalistes du Sud-Kivu en atelier de recyclage à la Monusco

3 nov 2014

35 journalistes du Sud-Kivu en atelier de recyclage à la Monusco


La Monusco au Sud-Kivu a organisé du 28 au 29 octobre 2014, un atelier de recyclage à l’intention de 35 journalistes de la province. Cet atelier, destiné à renforcer leur capacité à transmettre sereinement l’information sans dénaturer les faits, leur a permis d'échanger sur leurs droits ainsi que leurs devoirs de rechercher la vérité, la rigueur et l'exactitude, l'intégrité, l'équité et l'imputabilité.

En effet, les participants ont été édifiés sur les normes et principes de leur métier, notamment à travers la présentation de thèmes tels que l’éthique et la déontologie journalistique, le journalisme dans le contexte d’un pays post-conflit ou en conflit, la relation entre les médias avec les autorités politico-administratives et militaires, le Genre et les média.

Cette rencontre de deux jours revêt une importance capitale car elle contribue par ailleurs, au renforcement des relations entre les journalistes, permettant une plus grande solidarité entre eux ainsi que plus professionnalisme au sein de la corporation. En effet, le mauvais comportement d'un seul journaliste peut entacher la réputation de toute la profession, et indirectement mal servir le public. Le journaliste a donc le devoir d'informer tout en respectant l’intérêt du public et son droit de savoir. Par ailleurs, il est tenu d'exercer son métier dans le respect de la vie privée des tiers et a l’obligation morale de protéger ses sources d'information. Cet exercice reste un défi quotidien pour les médias, en particulier dans un pays post-conflit ou en conflit. Cette mission devient quasiment impossible lorsque les médias sont contrôlés par les parties au conflit ou par les autorités politiques.

Pour relever ces différents défis, les participants à l'atelier ont convenu de la nécessité d’un changement de comportement basé sur une meilleure connaissance de l’éthique et de la déontologie régissant leur métier, ainsi qu’une plus maitrise de l’écriture journalistique et de la production de journaux télévisés accompagnées d’images. Ils ont également reconnu l’importance de promouvoir les femmes dans les médias et de s’impliquer davantage dans les cycles électoraux en améliorant leurs connaissances en la matière.

Pour ce qui de la pratique du journalisme en temps de conflit, les participants se sont accordés sur le fait que le journaliste ne doit pas seulement compter sur sa formation et ses normes professionnelles pour pouvoir surmonter ces difficultés et diffuser des informations les plus précises et honnêtes possibles. Il devra en plus s’efforcer de « contextualiser » le conflit, de l’humaniser, d’identifier, au-delà des causes avancées par les leaders ou autorités, les intérêts sous-jacents permettant aux parties en conflit d’avoir une compréhension claire des enjeux.

Par ailleurs, les 35 journalistes ont fustigé l’attitude de certains confrères vis-à-vis des autorités ou de certaines personnalités locales. Le journaliste doit être prudent dans ses relations avec les autorités. En effet, lorsque le journaliste accepte des pots-de-vin ou autres faveurs d’une autorité ou personne, il doit être conscient de ce que cette dernière peut attendre de lui, maintenant et après.

Biliaminou Alao